Published online by Cambridge University Press: 21 August 2012
Gutmann's Das Recht der Dschagga is one of the classics of anthropology, for it is based on that sound and valid knowledge of a people which, even when outdated, sets standards for knowledge and its presentation. Here I wish to consider only one of the most stimulating chapters of the book, that containing Gutmann's analysis of Chagga concepts of truth, veracity, lying, and feeling guilty.
Before turning to a critical appreciation of this Chagga material, I should like to outline, as briefly as possible, my own viewpoint. First, I must insist that any concept of truth to which observable behaviour relates and which can thereby be made the object of sociological study, is something very different from a logician's concept of truth. I do not mean by this that the Westerner, holding the logician's concept of truth, finds among the Chagga another and incompatible sort of concept.
LA VÉRITÉ CHAGGA
L'auteur examine les idées de la vérité, du mensonge, et de la coupabilité qui ont été développées par Gutmann dans ses études du peuple chagga. Il fait une distinction entre le concept du logicien concetnant la vérité comme une abstraction à laquelle il arrive par l'analyse de la qualité de déclarations véridiques, c'est-à-dire susceptibles d'être vérifiées, et la réalité sociale de la vérité au sein d'une société déterminée, qui n'est pas la même chose que la vérification. L'institution du serment et la nature du témoignage sont liées au concept de la vérité sociale. Dans l'Ancien Testament l'aspect religieux ou mythique de la vérité a été amalgamé avec l'aspect juridique, afin de créer la vérité absolue; dans la pensée européenne le concept de la vérité absolue a été mal appliqué aux déclarations et aux théories scientifiques.
Gutmann parvient à une définition des concepts chagga de la vérité et du mensonge par l'examen des dérivations des mots qui sont employés et de leurs associations et contextes. Il constate une corrélation entre la parole et les déclarations véridiques d'une part, et les serments d'autre part. Parmi le peuple chagga certains gestes et exclamations ont un rapport avec leur concept de la vérité; par exemple, l'emploi d'une feuille de dragonnier (Dracaena) par un délinquent pour exprimer son sentiment de coupabilité, ou par un accusateur afin de fournir une preuve de la coupabilité de la part de l'accusé. Gutmann indique le moyen d'analyser les concepts de la vérité et du mensonge par rapport aux circonstances structurelles; toutefois, il n'en développe pas l'idée. Il reconnaît, également, la distinction faite dans la pensée chagga entre la justice et le sentiment de l'équité et entre la conscience individuelle et la conscience du clan, mais il ne developpe pas cette comparaison et il n'examine pas les rapports entre les institutions et les individus. La façon profonde dont Gutmann sait pénétrer la pensée du peuple-chagga est surtout démontrée par son analyse de la phrase ‘Les piliers de ma maison me frappent’. Le Chagga qui viole les règles du maintien social a le sentiment que sa propre maison, symbole de la sécurité et de l'indépendance de l'homme et de sa solidarité avec son groupe, lui est devenue étrangère et hostile.