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L'ÉTUDE DES LANGUES AFRICAINES: RÉSULTATS ACTUELS ET CEUX QUE L'ON ESPÈRE DANS L'AVENIR
It is only the span of one man's lifetime since the veil which had shrouded the heart of Africa from the knowledge of the outer world was torn aside by the great explorers. Between 1858 and 1872 the dominant physical features of Central Africa were discovered. Little more than ten years later, all this vast new-found area had been ‘partitioned’, together with the previously known and partly occupied country on the seaboard, between the colonial Powers of Europe. Since that time a variety of governments have been grappling according to their lights with the wide range of problems, physical and social, political and economic, involved in the administration of African peoples. They have had little to guide them. In South Africa, it is true, a great body of Africans, racially akin to those of Tropical Africa, had long been under European government; but the fact that the climate of South Africa had permitted Europeans to make it the homeland of a new European nation meant that the lessons of South African experience were largely inapplicable to that greater part of Tropical Africa which is unsuited for European settlement.
LE RAPPORT HAILEY
C'est seulement entre les années 1858–72 que les traits saillants de la configuration de l'Afrique furent découverts, et déjà une dizaine d'années plus tard le continent tout entier fut partagé entre les puissances coloniales de l'Europe. L'administration des nouveaux territoires ne pouvait s'inspirer d'aucune entreprise analogue; elle n'avait qu'une connaissance incomplète des us et coutumes des populations et n'était qu'imparfaitement renseignée sur les solutions apportées à des problèmes similaires dans d'autres parties du continent. En même temps le contact avec la civilisation européenne déclencha au sein de la société indigène une évolution si rapide et si profonde, qu'il fut impossible à l'observation scientifique de marcher de pair avec elle.
Telle est la situation qui poussa à l'étude largement conçue des problèmes essentiels de la vie et du gouvernement en Afrique, dont les résultats sont publiés dans le African Survey de Lord Hailey. L'étendue géographique du rapport est vaste: elle couvre toute la partie du continent africain située au sud du Sahara, à l'exception de Madagascar et de Zanzibar. II débute par un aperçu général sur la contrée et la population, ainsi que sur les recherches entreprises jusqu'en ce jour. Deux chapitres sont consacrés au gouvernement, l'un envisage les buts politiques et sociaux, l'autre la structure et le mécanisme des organisations. Vient ensuite une série de chapitres traitant du droit et de la justice, des communautés immigrées, de la politique indigène, de l'impôt, de la main-d'œuvre, du régime foncier, de l'agriculture, des eaux et forêts, de l'èrosion du sol, de la salubrité publique, de l'éducation, de l'économie. Les derniers chapitres examinent l'activité des sociétés de recherches et les projets d'investigations ultérieures. Sans doute les possessions britanniques occupent une place prépondérante dans le rapport; les territoires non-britanniques cependant sont longuement passés en revue dans certains chapitres et il y est référé constamment dans des buts comparatifs. Le livre est d'un intérêt international et serait de ce fait utilement traduit en d'autres langues. Un de ses caractères prédominants est son objectivité. D'une part, il donne un ensemble de faits dans le but de venir en aide aux puissances coloniales et d'être utile aux populations africaines; d'autre part il expose des résultats précis, et, si le besoin s'en fait sentir, y joint une explication, p. ex. dans le chapitre de la politique indigène, au sujet de l'administration directe ou indirecte.
L'attention spéciale des lecteurs de cette revue sera attirée par les passages se rapportant à l'ethnologie, la linguistique et l'organisation de la recherche. L'intérêt pratique des études ethnologiques est reconnu. Les enquêtes entreprises par des ethnologues en collaboration avec des fonctionnaires appartenant aux services administratifs et techniques sont proposées. Un compte-rendu élogieux est fait des travaux de recherches réalisés par l'lnstitut et la valeur de sa collaboration internationale est mise en lumière.
La partie linguistique traite de la classification des langues et de la question de l'orthographe. Sans avancer une opinion quelconque au sujet de l'emploi éventuel de la langue indigène ou d'une langue européenne, une recommandation est faite pour encourager les auteurs africains.
Pour ce qui concerne l'organisation de la recherche, Lord Hailey se borne à faire des projets pour les territoires britanniques, financés par des fonds du gouvernement. Il recommande aussi la constitution d'un Bureau africain, qui réunirait et évaluerait toutes informations utiles sur les différents aspects de l'activité en Afrique. Les travaux du Bureau seraient utiles également en dehors des régions britanniques. On peut noter à cet égard que l'lnstitut, grâce aux affiliations qu'i la dans d'autres pays, se trouve dans une situation favorable pour un travail de ce genre.
1 An African Survey, a Study of Problems arising in Africa South of the Sahara. Oxford University Press, 21s. net.