Published online by Cambridge University Press: 03 March 2011
This article concerns the effects of globalization on Islam in the Bamum kingdom, Cameroon. Since its introduction into the kingdom at the beginning of the nineteenth century, Islam has been closely intertwined with ethnicity and the local political system has been consensual. Politically, Bamum royalty – as the secular arm of central power – has had the unconditional support of Islam. For a long period, ‘Bamum Islam’, with its origins in the Tijaniya tariqa, withdrew in on itself, unlike other parts of Africa where sufism is dominant. But since the start of the 1990s, both political liberalization and Isalmic modernity have had their effects in Bamum through what is called in Foumban the ‘Wahhabite’ infiltration, namely, all those who have studied in Sudan, Egypt, Saudi Arabia and Kuwait. The politico-religious foundation on which were based both the legitimacy of the royal household and the unity of the Bamum people has been undermined and disabled, provoking a crisis of identity. This crisis is evidenced, on the one hand, by the politicization of the Tijaniya on behalf of one opposition party, reforms and the destabilization of the dominant position of the Tijaniya, and, on the other hand, by a Tijaniya insurrection, open defiance and the weakening of the position of the Sultan-King of Bamum.
Cet article porte sur les effets induits de la mondialisation sur l'islam dans le royaume bamoun au Cameroun. En effet, depuis l'introduction de l'islam dans ce royaume au début du dix-neuviè;me siè;cle, islam et ethnicité s'y sont toujours imbriqués pour faire du systè;me politique local un systè;me consensuel. Politiquement, cette religion apportait un soutien inconditionnel à la royauté bamoun, bras séculier du pouvoir central. Cet ≫islam bamoun≪, tariqa tijaniyya à l'origine, est resté longtemps replié sur lui-même, contrairement aux autres régions d'Afrique dominées par les traditions soufis. Or, depuis le début de la décennie 1990, il subit les contrecoups de la libéralisation politique et de la modernité islamique consécutive à l'infiltration, dans le royaume, des ≫wahhabites≪; ce terme désigne, à Foumban, tous ceux qui ont effectué leurs études au Soudan, en Egypte, en Arabie Saoudite ou au Koweït. En conséquence, le dispositif politico-religieux sur lequel reposaient les bases religieuses de la légitimité royale et de l'unité du peuple bamoun s'est trouvé miné et sabordé. Il en résulte une crise identitaire avec, d'une part, la politisation de l'islam tijaniyya en faveur d'un parti d'opposition, des réformes et une déstabilisation de la position dominante tijaniyya et, d'autre part, la fronde tijaniyya, des affrontements islamiques et l'affaiblissement de la position du sultan-roi des Bamoun.