Published online by Cambridge University Press: 07 December 2011
I describe a people who, in aspiring to Swahili Islamic values and life style, marginalise themselves economically and politically.
The title of the article both indicates the dilemma of their identity and, for scholars who study Swahili-speaking peoples, is deliberately provocative. How can people whom we call or who call themselves Swahili possibly also be referred to as Mijikenda? After all, these two peoples have in other descriptions been shown to be sharply distinct, either as enemies, as traders in separate goods, or as employers and labourers respectively. Yet, though this is a reasonable characterisation of a difference of great historical significance for the creation of Kenyan coast culture and hegemony, it forgets the areas of overlap between the two peoples, where, in effect, it becomes sometimes impossible to posit consistent differences. The sharp delineation conventionally recorded by writers between the Swahili and the Mijikenda (and the various names by which they have been known before the use of this term in 1945) is as much a result of the conditions under which such writings were produced: they unconsciously reproduce the very distinctions by which pre-colonial, colonial and post-colonial authorities administered and ruled the area and its peoples.
Swahili Mijikenda: face à deux directions au Kenya
Cet article analyse un peuple qui aspire aux valeurs islamiques swahili mais également qui se marginalise économiquement et politiquement. Ces peuples sont dispersés le long du littoral du Kenya méridional et de la Tanzanie septentrionale et sont des pêcheurs par tradition. Leur première langue est le swahili et ils se réfèrent à eux-mêmes comme peuple swahili, mais ils reconnaissent que leurs origines ancestrales remontent aux peuples non musulmans de l'arrière-pays du littoral. Les gens décrits ici s'appellent Digo, mais vivent séparés du groupe principal Digo, résidant dans le région Kwale, depuis plusiers générations.
Ces aspirants swahili se placent eux-mêmes et placent leur comportement et leur langue au-dessus de leurs cousins non musulmans tout en se considérant inférieurs au statut élevé des Swahilis et des Arabes. Cette position externe dans la classification des groupes ethniques est un analogue de comportement au sein de leur propre groupe: on considère que certains types de comportement remontent à leurs origines non musulmanes, tandis que les autres sont applaudis comme un émulation des styles de vie swahili-arabes.
Ce désir culturel vers un statut élevé swahili entraîne des dépenses fabuleuses en mariages et exclut en fait les femmes des travaux agricoles car il ne faut pas qu'on les surprenne en train d'effectuer des tâches subalternes. En mème temps, l'industrie traditionnelle de la pêche a subi un déclin qui a incité de nombreuses families à vouloir vendre les terres du littoral de grande valeur. Les acquéreurs de ces terres ont tendance à être des gens d'affaires non musulmans du haut du pays. Les aspirants swahili perdent ainsi leur capital principal tout en atteignant rarement les niveaux sociaux élevés qu'ils recherchent. Si Ton suit la pensée d'écrivains tels que Legendre (1976), on peut constater qu'il s'agit d'un cas où le désir crée un manque qui ne fait qu'attiser davantage ce désir, ce qui constitue une motivation politique qui ne peut être satisfaite.