Published online by Cambridge University Press: 07 December 2011
The themes of knowledge and ignorance are explored in this article, as is their dialectic, in the light of the continuing failure of development efforts based on top-down procedures. My specific aim is to deliver a statement about the intricate relationship between knowledge, ignorance and power in the context of a Rwandan development project. I will demonstrate how ignorance is generated through agricultural extension and will argue that agronomic services rely on power structures reminiscent of the ‘old’ premise of social inequality (Maquet, 1961; for a summary of the debate on social inequality in Rwanda, see Reyntjens, 1985: 21–30). My concern will be to assess whether the project-induced creation of ignorance—such as the distorted portrayal of practices outside the project area—leads to the displacement of local knowledge and the adoption of new methods.
La Parole est à deux personnes: connaissance, ignorance et pouvoir dans le contexte de l'agriculture urbaine au Rwanda
Cet article explore les thèmes de la connaissance et de l'ignorance à la lumière de l'échec incessant de l'ensemble des efforts de développement. En affirmant qu'il existe une relation complexe entre la connaissance, l'ignorance et le pouvoir dans le contexte d'un projet urbain, j'essaie de montrer comment le manque de connaissance de l'environment est engendré par l'extension agricole. Cette ignorance est liée à l'institutionnalisation d'une approche d'extension reposant sur des valeurs et des structures de pouvoir qui rappellent l'Ancien Rwanda.
J'évalue également si l'ignorance engendrée par le projet—tel que le portrait déformé des pratiques extérieures à la zone du project—entraîne le déplacement de la connaissance locale et l'adoption de nouvelles méthodes. Le contraste observé entre le dialogue poli (impliquant les cultivateurs urbains et les agronomes) et les pratiques présentes d'exploitation agricole suggère que les réactions locales aux conseils d'extension sont susceptibles ou non d'incorporer des idées nouvelles. Les cultivateurs répondent aux conseils mais jamais aveuglément.
Mes perceptions personnelles de la scène agraire m'incitent à argumenter dans la partie finale de cet article que les ouvriers de l'extension agricole au Rwanda doivent s'adapter à une nouvelle réalité. Bien que les agronomes aient généralement la réputation d'avoir acquis le rang de chef (et qui au Rwanda voudrait s'opposer à quiconque occupant une position de pouvoir?), les responsables de programmes auront besoin de considérer à nouveau la relation entre la connaissance et le pouvoir, qui comprend un fort élément de genre. Il leur faudra considérer la possibilité que la valeur des conseils d'extension va de pair avec la promesse contenue dans la graine: sa valeur ne peut être établie que par l'expérience.