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Les classifications économiques à la lumière des faits suédois

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

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Ennemi des chemins battus, Mr Dopsch est un excitateur. Que son dernier livre prête à d'assez graves critiques, comment le nier ? On peut, comme Mr van Werveke vient de le faire, y déceler d'inquiétantes insuffisances dans l'analyse économique, voire élever, çà et là, quelques doutes sur la solidité de l'appareil documentaire. Il n'en aura pas moins remué de grands problèmes, troublé quelques vieilles routines, et, par là, provoqué un fructueux échange d'idées. Témoin, la note qui précède et dont point n'est besoin de souligner la pénétrante vigueur. Témoin encore, les réflexions qu'il a suggérées, dans deux revues sœurs de la nôtre, à notre excellent collaborateur le Professeur Eli F. Heckscher.

Type
Du Passé au Présent a Travers Livres et Revues
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1931

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References

page 435 note 1. P. 32-33.

page 435 note 2. P. 71.

page 435 note 3. P. 76.

page 435 note 4. Voir plus haut, et Dopsch, p. 139.

page 435 note 5. P. 203.

page 435 note 6. Cf. Verriest, L., Le servage dans le comté de Hainaut (Académie royale de Belgique. Classe des Lettres, Mémoires in-8°, 2e série, t. VI. Bruxelles, 1910), p. 206 Google Scholar, cité par DOPSCH, p. 150.

page 435 note 7. P. 153.

page 435 note 8. Ces notes pourraient être utilement complétées et précisées. De crainte de les prolonger au delà de toute mesure, j'ai dû laisser de côté certains problèmes qui touchent directement aux précédents. Je signalerai simplement, sans essayer de les résoudre, deux points qui ont trait au passage de l'économie-nature à l'économie-argent : 1° La denrée monnaie. Dans certaines civilisations, une denrée, propre à la consommation, devient en quelque sorte monnaie, et monnaie unique, par exemple, le sel, le blé, le bétail (p. 27, 51). Il ne s'agit pas ici de payements en nature, puisqu'on n'admet qu'une seule matière comme denrée-monnaie. Il ne s'agit pas non plus de monnaie proprement dite, puisque la matière reste propre à la consommation, et peut effectivement être consommée par une personne qui l'a reçue en payement. — 2° La monnaie comme mesure des valeurs payées en nature. On la retrouve dans des milieux aussi variés que ceux de l'Egypte ancienne, de la Lex Ribuaria et de la Florence du moyen âge (p. 61, 136-137, 189).

page 436 note 1. Voici deux exemples caractéristiques. Les Annales de, Fulda, écrit Mr Dopsch (p. 123), rapportent, à l'année 860, que «les marchands de l'intérieur de l'Allemagne », habitués à aller à Venise par mer, durent cet hiver-là, les eaux de l'Adriatique ayant gelé par place, « y conduire leurs marchandises sur des chariots, par voie de terre ». Non. Les Annales racontent, beaucoup plus simplement, que « la Mer d'Ionie » — entendez, sans doute, la lagune — « ayant gelé, les marchands, qui jusque-là n'avaient jamais pu gagner Venise qu'en bateau, y apportèrent leurs marchandises sur des chevaux ou des voitures ». D'Allemagne, pas un mot. Qu'on n'allègue point que l'annaliste ne pouvait tenir ce récit que de compatriotes et de négociants ; tant d'autres voies étaient susceptibles de transmettre à la cour du roi de France Orientale un fait divers aussi frappant ! En sorte que ce texte, cité précisément pour prouver l'existence de relations commerciales entre l'Allemagne et Venise, ne présente, en réalité, pas la moindre allusion à l'état de choses qu'il est censé attester. — « Au temps des Mérovingiens », assure ailleurs Mr Dopsch (p. 133), « les paysans des environs vendaient leurs produits dans les villes. » En note, référence à un passage de Grégoire de Tours [Hist. Franc, VII, 46), où l'on voit qu'un certain Christophe, négociant de son métier, se rendit un jour à Orléans pour y acheter du vin. Donc, on vendait du vin à Orléans. Rien de plus sûr. Mais qui le vendait ? les paysans ? ou bien ces grands seigneurs, ces riches possesseurs de villae dont nous savons, par bien d'autres témoignages, qu'ils cherchaient à écouler sur les marchés les produits de leurs terres et, notamment, de leurs vignobles ? Entre ces deux hypothèses — dont chacune nous impose, de la structure économique, une image bien différente — rien, absolument, dans le texte, ne permet de choisir. Le mot de paysan n'y est pas. C'est Mr Dopsch qui l'a mis. On voudra bien excuser ces remarques d'érudition, beaucoup moins intéressantes que les discussions d'idées qu'on vient de lire, ou dont on lira plus loin l'analyse. Certes, dans les innombrables citations que Mr Dopsch, obéissant, dans son travail, à un rythme, depuis ces dernières années, de plus en plus fiévreux, accumule dans son texte ou au bas de ses pages, beaucoup sont neuves, et solides. Aucune, cependant, ne devra être utilisée sans contrôle. Il fallait crier easse-cou.

page 436 note 2. Natural- und Geldwirtschaft in der Geschichte dans Vierteljahrschrift für Sozial- und Wirtschaftsgesehichte, t. XXIII, 1930, p. 454-467 ; Natural and Money Economy dans Journal of Economic and Business History, t. III, 1930-1931, p. 1-29. Sur le problème des divisions dans l'histoire économique, voir déjà, du même auteur, Den Ekonomiska Historiens Aspekter dans Historisk Tidskrift, 1930,et, dans le Journal of Economic and Business History, l'article de N. S. B. Gras, t. II, 1929-1931. Sur le livre de Mr Dopsch, comparer le compte rendu de Mr Hauser dans Revue Critique, oct. 1930, p. 476-478.

page 436 note 3. Cf. notamment Annales, t. I, 1929, p. 252, t. II, 1930, p. 132, et au t. II, p. 422, les observations de Mr G. Espinas, à propos de l'Esquisse de Mr Sée.

page 437 note 1. Journal des Savants, 1926, p. 419.

page 439 note 1. Sur la politique économique de Gustave Vasa, voir aussi un utile résumé — inspiré d'ailleurs par certains travaux de Mr Heckscher lui-même —- dans l'excellente histoire de Suède de Hallendorf et Schück, signalée ici même, t. II, 1930, p. 150-151.

page 439 note 2. Sur un cas de retour, en plein XXe siècle, à un salaire partiellement payé en nature, voir dans Vierteljahrschrift, p. 463-464, les très curieux renseignements donnés par Mr Heckscher. Certains industriels suédois, pendant la guerre, cédèrent à leurs ouvriers des produits agricoles à un prix très inférieur à celui du marché — tout le contraire, par conséquent, de l'exploitation par le « truck-system ». En fait, ils élevaient, par là, tacitement le salaire et le réglaient, pour une part, en denrées : cela à la fois pour rendre aux ouvriers la vie plus aisée et, dans l'intérêt même des patrons, afin d'éviter une augmentation expresse de la rémunération du travail ; ainsi, en cas de baisse des prix, l'ajustement, pensait-on, rencontrerait moins de résistance.