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Dendrochronologie et bois fossile : Un essai de datation par hétéroconnexion

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Pierre de Martin
Pierre de Martin*
Affiliation:
Université de Paris-Sorbonne
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Dans le cadre de ses études sur les fluctuations historiques des langues glaciaires alpines, E. Le Roy Ladurie m'a demandé de tenter la datation, par la dendrochronologie, de quelques sections de tronc de pin cembro issues de la moraine du glacier de Grindelwald. Ce travail semblait impossible a priori puisqu'il n'existe pas de chronologie de référence de l'essence en question. J'ai cependant confié les échantillons aux étudiants de mon séminaire qui sont parvenus à établir de magnifiques profils dendrochronologiques.

Encore que j'aie à diverses reprises condamné la pratique de l'hétéroconnexion, c'est-à-dire le rapprochement — à des fins de datation — d'espèces différentes, j'ai recherché, à tout hasard, des synchronisations avec la chronologie du chêne à l'ouest du Rhin d'Hollstein.

Summary

Summary

In principle, dendrochronology disapproves of heteroconnection, that is, the comparison of age-rings of different species for the purpose of dating. It seems, however, that there exist extraordinary periods of vegetation whose strong climatic traits produce an effect, be it favorable or unfavorable, which is identical for the age-rings of ail species. Identification of these “equalconsequent” years has made it possible to date a sample of cembra pine from the Grindelwald glacial moraine by referring to the chronology of Ernst Hollstein's oaks from west of the Rhine. This dating seems indisputable, having been also confirmed by the radio-carbon method. Heteroconnection is thus possible if certain conditions are respected. It is necessary to remain within a given climatic region, work with a sample of at least 200 age-rings, and make sure the data include at least 20 % equal consequent years.

Type
Le Climat Dans L'Histoire
Information
Annales. Histoire, Sciences Sociales , Volume 32 , Issue 2 , April 1977 , pp. 237 - 239
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1977

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References

Notes

1. Delibrias, G., E. et Le Roy Ladurie, M., « La forêt de Grindelwald : nouvelles datations », Annales ESC, 1975, p. 137 Google Scholar.

Depuis la parution de cet article, deux nouvelles datations ont été obtenues. Deux gros troncs de pinus cembro, au lieu-dit Zasenberg (altitude 1700 et 1730 m), ont été datés de 1130 de notre ère ± 60 (Gif 3311) et 740 de notre ère ± 60 (Gif 3312). L'ensemble des dates, au radiocarbone, de la forêt fossile se situe donc en 640, 740, 840, 1060, 1130, 1240, et 1280 de notre ère (note communiquée par G. Delibrias, M. et E. Le Roy Ladurie).

2. P. de Martin, Analyse des cernes, Paris, Masson, 1974.

3. Hollstein, E., Jahrringchronologische Datierung von Eichenhôlzer ohne Waldkante, Bonner Jarbücher, 165, 1965, pp. 12–27 Google Scholar. Les chiffres de cette chronologie ont été également donnés par Le Roy Ladurie, E. dans Times of feast, tintes of famine, a history of climate since the year 1000, Londres, Allen and Unwin, 1972, pp. 386–388 Google Scholar.