Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
L'histoire d'Italie et d'Europe tout entière vient finir à Prato, en chiffons.
Pour qui s'occupe de textile et d'industrie, Prato évoque deux époques et deux réalités totalement différentes : d'une part, l'entreprise médiévale de Francesco di Marco Datini, qui propageait, en même temps que son nom et celui de sa ville, quelques draps de la production locale, dans l'Europe commerçante du temps ; d'autre part, un district industriel typique de la « troisième » Italie dont la croissance — toujours fondée sur le textile — lit crier au miracle économique dans l'après-guerre et continue de susciter une féconde réflexion sur un développement différent du « modèle fordien ». Entre ces deux images fortes, un vide relatif.
Prato, in Tuscany, is presently and exemplary Italian industrial district. Known especially for the textile trade, its industrial history dates back to the Middle Ages. Yet, during the 18th and I9th centuries, the town is far away from the industrial development of the biggest centers in Europe. Prato survives by weaving ordinary cloth, by mixing different fibers and producing mediocre levantine bonnets. The banality of this modest industry is the real aim ofthis essay. Comparing the Prato's case to different interpretative models of industrialisation, I come to the conclusion that neither the industrial revolution model, nor the proto-industrialisation one, or the alternative to the mass production are able to explain Prato's industrial history. To break through this impasse, I am forced to construct and intellectual patchwork which leads far from generalisations and allows to understand the precarity and uncertainity of Prato's alternative choice.
1. Malaparte, C., Maledetti Toscani, Milan, Leonardo Editore, 1994, p. 61 Google Scholar.
2. Pour une présentation de la notion de « district », voir notamment Distretti industriali e cooperazione fra imprese in Italia, F. Pyke, G. Becattini, W. Sengenberger (Sous la direction de), Florence, Banca Toscana, 1991; pour l'analyse du district de Prato voir E. Ritaine, Ressources sociales du développement économique: un système localisé en Italie, Mire-Fn Sciences Politiques-CNRS-Bordeaux, 1985; G. Dei Ottati, « Il sistema tessile pratese nel secondo dopo guerra: nascita, sviluppo e trasformazione di un distretto industriale », dans Ambienti e tipologie dell'industrializzazione, M. T. Maiullari (sous la direction de), 1995, pp. 119-140; Bagnasco, A., Trigilia, C., « Il distretto industriale di Prato », dans Regini, M., Sabel, C. (sous la direction de), Stratégie di riaggiustamento industriale, Bologne, Il Mulino, 1989 Google Scholar.
3. Cet article est largement basé sur une recherche effectuée dans le cadre d'une thèse de doctorat, cf. C. Maitte, Le monde textile de Prato, 18e-19e siècle, thèse de doctorat, Florence, 1994; la ville de Prato a déjà fait l'objet d'études parmi lesquelles les plus intéressantes sont: E. Menduini, Prato 1814-1861. La struttura sociale, lo sviluppo délie forze produttive, la vita culturale e politica, Tesi di Laurea, 1981-1982; et surtout, Prato, storia di una città, vol. 2: Un microcosmo in movimento (1494-1815), E. Fasaro Guarini (sous la direction de), Comune di Prato, Le Monnier, 1986; vol. 3: Il tempo dell'industria (1815-1943), G. Mori (sous la direction de), Comune di Prato, Le Monnier, 1989.
4. Archives Nationales de Paris (ANP), FI e 89 pour l'époque napoléonienne et Repetti, , Dizionario geografico fisico storico délia Toscana, Florence, Mazzoni, 1841 Google Scholar.
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6. Belfanti, C., « Protoindustrialisation in the Italy of the Cities », Continuity and Change, 8 (2), 1993, pp. 253–280.CrossRefGoogle Scholar
7. Évaluations de l'époque napoléonienne.
8. Dewerpe, A., L'industrie aux champs, Rome, École française de Rome, 1985 Google Scholar.
9. Cf. A. Dewerpe, L'industrie aux champs, op. cit.; Cafagna, L., Dualismo e sviluppo nella storia d'italia, Venise, Marsilio, 1989 Google Scholar.; voir aussi Aymard, M., « La transizione dal feudalismo al capitalismo », Storia d'italia, Annali, I, Turin, Einaudi, 1978 Google Scholar. Une exception en Toscane: la zone de Pescia, cf. La manifattura serica in Toscana tra ‘700 e ’800, Giardini, 1990.
10. Une analyse de ce genre a été menée par exemple pour le district de Sassuolo, quoique de façon beaucoup plus descriptive que problématique et pour une période plus « contemporaine », par Sorrentino, T., « Il distre,tto ceramico di Sassuolo tra Otto e Novecento », dans Ambienti e tipologie dell'industrializzazione, Maiullari, M. T. (sous la direction de), Turin, 1995, pp. 97–118 Google Scholar.
11. A. Dewerpe, L'industrie aux champs, op. cit., p. XXI; Cafagna, L., « I modelli interpretativi délia storiografia », dans Dualismo e sviluppo nella storia d'italia, Venise, Marsilio, 1989 Google Scholar.
12. Une bonne partie de l'analyse de Lungonelli, M., «Dalla manifattura alla fabrica. L'avvio dello sviluppo industriale (1815-1895) », dans Prato, storia di una città, vol. 2, pp. 3–50 Google Scholar., est empreinte de cette interprétation; d'où la recherche, en partie infructueuse, de la « vraie » industrie concentrée en usine; en particulier note 142, p. 50: « […] la diffusion de la petite entreprise apparaît plutôt comme le résultat d'une série de carences et d'insuffisances du développement industriel local: on est “ petits ” en somme non parce qu'on le veut mais parce qu'on est incapable de devenir “ grands ” ».
13. 3 000 pièces de draps proprement dit, 26 000 pièces de tissus non qualifiés ou mixtes, 2 000 pièces de toiles de lin ou de chanvre, mais aussi un nombre indéterminé de toiles de coton.
14. La production est déjà à cette époque en baisse par rapport à un maximum de près de 100 000 douzaines atteint dans les années 1830.
15. 2 000 métiers sont alors en service: Sezione dell'Archivio di Stato di Prato (SASP), Comune, 1850, 820 cité dans M. Lungonelli, « Dalla manifattura alla fabbrica… », art. cité, p. 19.
16. Archivio di Stato di Firenze (ASF), Segreteria di Gabinetto, 426 Prospetto délia Industria e Commercio in generi di Esportazioni e consumo della communità di Prato a tutto l'anno 1844, cite 3 440 000 livres de laine, lin, chanvre et coton utilisés à cette date par l'industrie textile citadine. Ciardi, Cenni sull'industria e commercio della città e del comune, dans Pel Calendario Pratese, 1846, cite lui 3 390 000 livres de ces mêmes matières premières.
17. Elle semble surtout caractérisée par une forte irrégularité; ainsi en 1838, la consommation de laine était estimée à 500 000 livres toscanes, elle est de 1 300 000 en 1844 et finalement de 2 500 000 livres en 1856.
18. En 1860, Roubaix fait un chiffre d'affaires tissus de 180 millions de francs; la production de tissus est de 8 980 957 kilogrammes en 1861, voir Institut d'Histoire économique et sociale de l'Université de Paris I, Recherches et Travaux, déc. 1984, J. Levain, J. Rougerie, A. Straus, pp. 63 et 120-121.
19. C. Maitte, Le monde textile…, op. cit., p. 639 ss. 20. Cf. C. Maitte, op. cit.; il est l'arrière-petit-fils de Filippo Pacchiani, modeste apprenti teinturier dans la première moitié du 18e siècle et fondateur de la prospérité familiale.
21. Archivio Comunale di Prato (ACP), Statistica, 1861-1872, 44; cité par M. Lungonelli, « Dalla manifattura… », art. cité, p. 22.
22. On appelle ainsi à Prato des personnes qui ne possèdent pratiquement aucune installation en propre, qui ont souvent des capitaux réduits et qui font travailler par d'autres la matière première que souvent ils achètent à crédit.
23. Cf. Bruzzi, E., L'arte délia lana in Prato, Prato, 1920, pp. 134–135 Google Scholar.
24. Lanaro, S., Nazione e lavoro. Saggio sulla cultura borghese in ltalia, Venise, Marsilio, 1979 Google Scholar.
25. E. Ritaine, op. cit.; G. Dei Ottati, op. cit., lequel affirme dès la première page que « à Prato l'industrie textile s'était développée depuis le milieu du siècle dernier » !
26. Par exemple la démobilisation des mezzadri dans l'après-guerre. Voir l'analyse très stimulante de Paci, F., La struttura sociale italiana. Costanti storiche e trasformazioni recenti, Bologne, Il Mulino, 1982 Google Scholar., repris par beaucoup d'auteurs.
27. Voir notamment, Mendels, F., « Des industries rurales à la protoindustrialisation: historique d'un changement de perspective », Annales ESC, 1984, n° 5, pp. 977–1008 Google Scholar.
28. Il conviendrait d'ailleurs de bien noter la différence entre « proto-industrie » qui implique une vision statique et proto-industrialisation qui insiste au contraire sur la dynamique d'un processus; voir à ce propos W. Mager et la réponse de Kriedte, P., Medick, H., Schlumbohm, J. dans Continuity and Change, 8 (2), 1993, respectivement pp. 181–215 et pp. 217-252.CrossRefGoogle Scholar
29. Il faut se mettre d'accord au préalable sur les définitions de la proto-industrialisation; quatre textes ont été ici particulièrement mis à contribution: l'une des dernières mises au point de F. Mendels: « Des industries rurales… », art. cité; Deyon, P., « Fécondité et limites du modèle protoindustriel: premier bilan », Annales ESC, 1984, n° 5, pp. 868–881 Google Scholar; la « revisitation » du modèle qu'ont récemment proposée P. Kriedte, H. Medick, J. Schlumbohm dans Continuity and Change, op. cit., et enfin l'adaptation conçue par A. Dewerpe pour le cas de l'Italie septentrionale: L'industrie aux champs, op. cit., 1985. Il faut également y ajouter Ogilvie, S. C. et Cerman, M. éds, European Proto-Industrialization, Cambridge, Cambridge University Press, 1996 Google Scholar. et Leboutte, R. éd., Proto-industrialisation. Recherches récentes et nouvelles perspectives, Genève, Droz, 1996 Google Scholar.
30. A. Dewerpe, op. cit., p. XXII.
31. Malanima, P., « Le attività industriali », dans Prato, storia di una città, vol. 2, op. cit., p. 226.Google Scholar
32. Malanima, P. par exemple dans La decadenza di un ‘economia cittadina. L'industria a Firenze nei secoli XVI-XVIII, Bologne, Il Mulino, 1982, p. 329 Google Scholar.
33. F. Mélis, « Sulla disseminazione dell'opificio laniero pratese del Trecento », Prato, Storia e Arte, 1960, pp. 19-24.
34. SASP, Arti, 40 et Dal Pane, L., Industria e commercio nel Granducato nella eta’ del Risorgimento, vol. I: Il Settecento, Bologne, 1973 Google Scholar.
35. SASP, Arti, 40.
36. SASP, Atti di Finanza, F. 2250: Riscontri délie bocche della città e sobborghi, 1773- 1774.
37. ANP, F 16 990, «État de population des mendiants et ressources affectées à leurs besoins », 8, mars 1811 cite 8 600 ouvriers dans la ville de Prato et 20 000 dans les communes environnantes, tandis que ANP, F 12 937, « Fabricants les plus distingués du département » du 20 septembre 1810 indique que tous les habitants de Prato sont employés dans ses manufactures « mais encore plus de 30 000 individus dans les communes environnantes ». Ces chiffres ne sont vérifiables par aucune autre source et sont donc très approximatifs.
38. Elle le fut par les éléments féminins les plus faibles, comme le montre A. Pescarolo pour le travail de la paille; cela est également discernable pour le travail textile et correspondait aussi aux exigences de bas coûts des entrepreneurs.
39. Les discussions de l'académie florentine des Georgofili sont nombreuses à ce sujet.
40. E. Fasano Guarini, «Un microcosmo in movimento (1494-1815)», Prato, storia di una città, vol. 2, op. cit.
41. Remarques comparables de Berg, M., The Age of Manufactures, lndustry, Innovation and Work in Britain, 1700-1820, Londres, Blackwell, 1985 Google Scholar.
42. M. Berg et al., op. cit., sur l'absence d'opposition tranchée entre la main-d'oeuvre des villes et celle des champs.
43. En 1689, les réformateurs de ces règlements rappellent qu'il est interdit de faire tisser pour le même prix des draps de plus de 60 bras; une mesure allongée à 70 bras en 1718- 1719 et à 80 en 1749; il s'agissait, rappelaient alors les réformateurs, de faire en sorte d'éviter « tout préjudice contre les marchands lorsqu'ils vendent leurs draps », cf. SASP, Arte délia lana, riforma dell'Arte della lana, capitolo 1.
44. Des membres de la corporation florentine, dont ne dépendait pas celle de Prato, proposèrent de réglementer ces nouveautés; mais le gouvernement central, d'accord sans douteavec les plus gros fabricants de Prato, ne les suivit pas.
45. Sur laquelle d'ailleurs P. Kriedte, H. Medick, J. Schlumbohm ont considérablement nuancé leur position dans « Proto-industrialisation revisited », Continuity and Change, art. cité.
46. A. Dewerpe, L'industrie…, op. cit.
47. Voir par exemple en Italie l'attention portée à un Rossi, aux Caprotti et autres Marzotto.
48. SASP, Comune, 703, 29/08/1810, également cité par Assereto, G., « La fine dell'antico régime: la dominazione napoleonica a Prato », dans Prato, storia di una città, vol. 2, 1986 Google Scholar, op. cit.
49. 5 lires contre les 50 normalement prévues pour le tissage des draps de laine.
50. Pescarolo, A., « Modelli di industrializzazione, ruoli sociali, immagini del lavoro (1895-1943) », dans Prato, storia di una città, vol. 3 Google Scholar, op. cit.
51. Beccattini, G., « Il distretto industriale marshalliano come concetto socio-economico », Beccattini, G., Pyhe, F., Sengenberger, W. (Sous la direction de), Studi e Informazioni, Quaderni 34, suppl. n° 1, « Distretto industriale e cooperazione fra imprese in Italia », 1991, p. 57.Google Scholar
52. Preti, D., « L'arte délia lana in Toscana al tempo délia Reggensa Lornese (1737-1763) », Studi Storici, XII, 1971.Google Scholar
53. F. Mendels, Annales ESC, art. cité, p. 988; A. Dewerpe, L'industrie…, op. cit., p. XVI.
54. F. Mendels, on s'en souvient, est assez formel sur ce point, indiquant même que l'absence de proto-industrialisation entendue dans ce sens provoquait l'absence de révolution industrielle ou du moins son retard considérable, Annales ESC, art. cité, p. 988.
55. Valensi, L., « Islam et capitalisme: production et commerce des chéchias en Tunisie et en France aux XVIIIe et XIXe siècles », Revue d'Histoire moderne et contemporaine, XVI, 1969, pp. 376–400.Google Scholar
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57. Flumi, E., Demografia, movimento urbanistico e classi sociali in Prato dall’ età comunale ai tempi moderni, 2 vols, 1968 Google Scholar; Corsini, C. A., « Le trasformazioni demografiche e l'assetto sociale », Prato, storia di una città, vol. 3 Google Scholar, op. cit., pp. 319-435.
58. C. A. Corsini, op. cit., pp. 319-435; âge au mariage des travailleurs du textile: 27,7 ans pour une moyenne globale de 30,1 ans; 24,4 pour leurs épouses contre une moyenne de 26,6 ans.
59. C. Maitte, op. cit., p. 367; moyenne des hommes travaillant dans le textile: 25,5 ans contre 29,03 en moyenne; 22,8 ans pour les femmes contre 24,27 ans en moyenne.
60. Par exemple le vicaire de la ville remarquait, dans un rapport de 1838 (ASF, R. Consulta, 2789), qu'après la Restauration le renouveau des manufactures avait provoqué « la prospérité du peuple de Prato: preuve en sont les variations des moeurs. […] dans cette prospérité universelle on vit se multiplier les mariages, la population en peu de temps s'accrut »; de même, l'informateur pratésien de Bowring stigmatisait « les classes inférieures (qui) sont très enclines au mariage; un jeune homme à peine gagne-t-il de quoi vivre qu'il commence à flirter avec quelque fille, qui tôt ou tard tombe enceinte et il l'épouse, ou volontairement ou par force », dans Bowring, G., Statistica della Toscana, di Lucca, degli Stati Pontefici e Lombardoveneti, Londres, 1838, p. 33 Google Scholar.
61. Voir en particulier Pescarolo, A., Ravenni, G. B., Il proletariato invisibile. La manufattura délia paglia nella Toscana mezzadrile, Milan, F. Angeli, 1991, p. 74 ssGoogle Scholar.
62. A. Dewerpe, L'industrie…, op. cit.; Terrier, D., Les deux âges de la proto-industrie. Les tisserands du Cambresis et du Saint-Quentinois, 1730-1880, Paris, Éditions de l'EHESS, 1996, p. 109 ssGoogle Scholar.; P. Kriedte, H. Medick, J. Schlumbohm ont aussi nuancé leur position sur ce point dans « Proto-industrialisation revisited », Continuity and Change, art. cité.
63. D. Terrier, op. cit., p. 138 ss; P. Kriedte, H. Medick, J. Schlumbohm ont admis que la prolétarisation n'était pas toujours la conséquence nécessaire de la proto-industrialisation, dans « Proto-industrialisation revisited », Continuity and Change, art. cité.
64. Au contraire l'utilisation du travail des femmes peut permettre le maintien de l'indépendance relative des noyaux familiaux cf. Cento Bull, A., « Proto-industrialisation, small capital accumulation and diffused entrepreneurship. The case of Brianza in Lombardy (1860-1950) », Social History, 14, 1989, pp. 177–200.CrossRefGoogle Scholar
65. Les baux emphythéotiques de ces édifices qui appartenaient souvent au patrimoine ecclésiastique se révélaient donc ici plutôt favorables aux activités.
66. F. Mendels lui-même le rappelait: « Tout modèle est par définition simplification et réduction d'une réalité dont la complexité dépasse l'entendement ». F. Mendels, « Des industries rurales… », Annales ESC, art. cité, p. 995.
67. F. Mendels, id., p. 995.
68. C. Belfanti, « Protoindustrialisation in the Italy of the Cities », art. cité, p. 273.
69. Sabel, C. F., Zeitlin, J., « Historical Alternatives to Mass Production: Politics, Markets and Technology in Nineteenth-Century Industralization », Past and Present, 108, 1985, pp. 133–176 CrossRefGoogle Scholar; pour le district, cf. note 2.
70. G. Becattini tient justement à faire la différence. Voir aussi Durand, J.-P., « Italie: spécialisation flexible et dépassement du fordisme », Revue d'Économie industrielle, n° 58, 1991, pp. 47–63 CrossRefGoogle Scholar.
71. Voir A. Dewerpe, op. cit., C. Belfanti, art. cité.
72. Mais cette coexistence est toujours caractéristique du district actuel: cf. E. Ritaine, op. cit., pp. 84 et 86.
73. Problèmes développés dans Maitte, C., « Le virtù del “ bricolage ”. Imprenditori e innovazioni a Prato tra ‘700 e ’800 », Società e Storia, 1996, n° 73, pp. 553–594.Google Scholar
74. Id.
75. Hohenberg, P. M., « Urban Manufactures in the Proto-Industrial Economy: Culture Versus Commerce ? », dans Markets and manufacture in Early Modem Europe, Berg, M. éd., Routledge, 1991, pp. 159–172 Google Scholar.
76. Formule aimablement empruntée à G. Gayot.
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78. Bouvier, J., « Une démarche révisionniste », dans Fridenson, P., Straus, A. (Sous la direction de), Le capitalisme français 19e-20e siècles. Blocages et dynamismes d'une croissance, Paris, Fayard, 1987 Google Scholar.
79. D'autres lunettes rendent d'ailleurs toujours possible la remise en cause des hypothèses premièrement avancées, cf. C. Vandenbroeke, « Le cas flamand: évolution sociale et comportements démographiques aux XVIIe-XIXe siècles » et F. Mendels, « Niveau des salaires et âge au mariage en Flandre, XVIIe-XVIIIe siècles », Annales ESC, 1984, n°5, respectivement pp. 915-938 et pp. 939-956.
80. C'est pourquoi la tentative faite, par exemple, par Cailly, C., « Contribution à la définition d'un mode de production proto-industriel », Histoire et Mesure, VIII, 1–2, 1993, pp. 19–39 CrossRefGoogle Scholar, pour repenser le modèle proto-industriel me semble finalement assez stérile.
81. Lepetit, B., Les villes dans la France moderne (1740-1840), Paris, Albin Michel, 1988 Google Scholar, en particulier pp. 13-14; « De l'échelle en histoire », dans Jeux d'échelles. La micro-analyse de l'expérience, J. Revel (Sous la direction de), Paris, Le Seuil-Gallimard, 1996, pp. 71-94.
82. La référence essentielle est ici bien sûr Levi-Strauss, C., La pensée sauvage, Paris, Pion Google Scholar, « Pocket », 1962, particulièrement p. 30 ss; voir également pour d'intéressantes utilisations de cette notion en sociologie: Bastide, R., « Mémoire collective et sociologie du bricolage », L'Année sociologique, vol. 21, 1970, pp. 65–108 Google Scholar; Bourricaut, F., Le bricolage idéologique: essai sur les intellectuels et les passions démocratiques, Paris, PUF, 1980 Google Scholar; et en économie, R. Boyer et A. Orléan, « Les transformations des conventions salariales entre théorie et histoire. D'Henry Ford au fordisme », Revue économique, mars 1991, notamment p. 246.
83. C. Levi-Strauss, op. cit., p. 30.
84. Ibid.,p. 31.
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86. Notamment dans le Casentino, région montagneuse située au sud-est de Florence où les troupeaux étaient nombreux et où les fabrications se multiplient au 18e siècle, au grand dam de Prato; SASP, Arti 40 et SASP, Mazzoni.
87. Grenier, J.-Y., « Consommation et marché au 18e siècle », Histoire et Mesure, 1995, 3/4, pp. 371–380 Google Scholar; pour la situation toscane voir Malanima, P., Il lusso dei contadini, Bologne, Il Mulino, 1990 Google Scholar.
88. P. Malanima, Il lusso dei contadini, op. cit.
89. D. Preti, « L'arte délia lana in Toscana al tempo délia Reggensa Lornese (1737-1763) », art. cité; la production drapière de Prato représente 8,90 % de la production régionale en 1738; toutes fibres confondues, elle représente 17,06 % de la production régionale en quantité produite et 20,43 % en valeur en 1767.
90. Les beaux bonnets levantins d'Alessandro Pacchiani par exemple.
91. Le système des gore (canaux) de Prato est entretenu depuis le Moyen Age: Rombai, L., « L'assetto del territorio », dans Prato, storia di una città, vol. 2, op. cit., p. 5 ss.Google Scholar
92. Cozzi, M., « La proprietà fondiaria », dans Prato, storia di una città, vol. 3, op. cit., pp. 231–318 Google Scholar, ASF, R. Consulta, 2789 (1838).
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94. Ainsi, Jacopo di Lorenzo Barbani, dans la première moitié du 18e siècle, racontait comment « depuis son plus jeune âge […] il s'est employé dans le métier de teinturier en qualité de commis et aujourd'hui, ayant pleine possession de cet exercice, trouvant le moyen avec ses propres subsistances d'ouvrir un négoce pour soi désirant quitter l'esclavage de commis […] la supplie de lui concéder licence de pouvoir ouvrir une teinturerie », SASP, Arti, 67.
95. Notamment en ce qui concerne les marchés interrégionaux ou internationaux; l'information sur ceux des bérets levantins en particulier était entièrement contrôlée par les négociants livournais qui avaient bien souvent intérêt à dévoiler le moins clairement possible ce qu'ils savaient: cf. SASP, Mazzoni.
96. J. Bouvier, op. cit., p. 15; la correspondance des Mazzoni fournit d'amples témoignages de cette avancée sur des terrains où les inconnues restent nombreuses.
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102. E. Fasano guarini, art. cité, p. 849.
103. SASP, Comune, 704, 26/03/1811.
104. Par l'intermédiaire de prêts consentis dans les temps de crise, par l'achat de lin ou de chanvre dans les périodes difficiles, par la formation d'une main-d'oeuvre adaptée aux besoins.
105. C. Malaparte, Maledetti toscani, op. cit., p. 55: « Florence pour nous habitants de Prato n'est qu'une Prato hors de la Porte de Florence et Pistoia n'existerait même pas s'il n'y avait à Prato la Porte de Pistoia ».
106. Selon l'heureuse expression qui constitue le titre du tome 2 de Prato, storia di una città, E. Fasano guarini, op. cit.
107. G. Becattini, « Il distretto industriale… », art. cité, p. 64.
108. P. Verley, La révolution industrielle, op. cit., pp. 9, 175.