Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
L'Indien, s'il n'avait pas à payer le tribut ni la dîme, s'il n'était pas obligé de payer les fêtes et les droits paroissiaux lors des naissances, des décès et des mariages, et s'il n'avait pas créé la nécessité de s'enivrer au cours de toutes les manifestations religieuses… travaillerait certainement beaucoup moins qu'il ne travaille aujourd'hui…, parce que l'Indien n'imagine pas l'accumulation, n'imagine pas la richesse. Il travaille seulement parce que la force et la coutume lui ont imposé ces nécessités.
(Pedro Vargas, Potosi, 1864).L'indigène de Lipez est digne de notre admiration… il paie ponctuellement ses tributs; c'est le bras auxiliaire de la mine; son temps est parfaitement distribué et dans une famille personne ne se dispense du travail.
(Demetrio Calvimonte, Sucre, 1884)Au milieu du siècle dernier, l'entrepreneur minier du PotosíPedro Vargas donnait de l'Indien tributaire bolivien une image déterminée par l'idéologie libérale : sujet irrationnel du fait de sa réticence face au marché. Dans certaines études consacrées aux sociétés andines actuelles, la notion de résistance indigène au marché n'a toujours pas disparu : elle a même reçu un élan nouveau lorsqu'on constata le développement limité des marchés dans les sociétés sudandines pré-hispaniques qui favorisaient des méthodes redistributives pour assurer la circulation des biens et des services entre les différents milieux écologiques et sociaux.
Conflicting interpretations have been offered of South Andean participation in the Potosí mining market. Some posit the mercantile “subordination”, by a combination of fiscal and commodity pressures, of ethnic groups with a cultural preference for “self. sufficiency”. Others see an indian “market rationality” capable of weighing extreme price fluctuations against the corresponding advantages of non-monetary exchange-circuits (trueque). Among the Indians of Lipez during the 19th century, support can be found for both hypotheses: a solution requires attention to local calendars, which organize complex strategies of social reproduction and regulate monthly rhythms of monetary demand. The latter themselves generally respond to rhythms of tributation and market expenditure, rather than to the insistent needs of the mining sector: price maxinization becomes a goal during certain periods only, while in others non-nonetary exchange through seasonal migration may be preferred beyond any windfall increase in monetary income. Such behaviour is contrasted with that of a group of specialist drovers eager to prolong market participation throughout the year. The growth of free trade policies towards the end of the century leads to the disruption of established Strategies and the demonetization of the indian economy trueque swells not through any mechanism of price advantages, but through the marginalization of indian market activities. The mid-century liberal image of the “irrational” indian, inherently resistant to the market, thus appears to misread a situation which would only emerge with the partial success of Bolivian liberalism itself.