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Au Japon : l'armée et le prince Konoe

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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Au lendemain de la première guerre mondiale, le gouvernement japonais se trouva à la tête d'un pays où la révolution industrielle venait de s'accomplir, et en pleine expansion économique. La reconversion de l'industrie de guerre pouvait-elle se faire sans provoquer une récession, voire le retour à une économie archaïque ? Dans ce pays à peine industrialisé, la question était grave. L'armée offrit alors la solution : ne pas reconvertir l'industrie de guerre, aller chercher les matières premières là où elles se trouvaient, sur le continent, et former un bloc économique avec la Chine.

Type
Notes Critiques sur le fascisme :
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1964

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References

1. Pour l'histoire générale du Japon, entre les deux guerres, outre les ouvrages de M. Renouvin, et le cours de Chesneaux, M. (C.D.U., Paris), on pourra consulter Yanaba, Japan since Perry, New York, 1949 Google Scholar.

2. Sur l'accession du général Tojo au pouvoir, Butow, lire, Tojo and the coming of the xvar, Princeton, 1961 Google Scholar. Pour la bibliographie japonaise, voir notre compte rendu, dans la Revue d'histoire de la deuxième guerre mondialejuillet 1961, pp. 111-113. En 1959, deux volumes des Œuvres de Kita Ikkiont été réédités, et, à cette occasion, Sogoro Tanaka fit paraître une mise au point sur ce théoricien fasciste, sous le titre de : Kita Ikki, symbole du fascisme de type japonais.D'autre part, M. Seiko Adachi fit paraître dans la revue Shiso(Pensée), un article intitulé : « Révision de la doctrine économique des agra- riens ». Certains partis de droite préconisaient « le retour à la terre ». M. Adachi considère qu'une analyse plus poussée, de la part des groupements de gauche, de la situation économique des campagnes, très retardée par rapport à celle des villes, eût permis peut-être une meilleure compréhension du succès du fascisme, par conséquent une lutte plus efficace contre celui-ci. Dans l'ensemble, les études sur l'opposition politique, durant la période de la dictature militaire, sont rares. Après une reprise de VHistoire du fascismepar Sogoro Tanaka, en 1960, les études sur ce sujet semblent être entrées dans une phase de réflexion, au profit de recherches sur des sujets plus étroits : Hanji Kinoshita, Le terrorisme de droiteet Seiichi Imai, Konoe Fumimaroen 1960 ; Masashi Nezu, Chronique du règne de l'empereur Showaet Akira Fujiwara, Le système monarchique japonais et l'arméeen 1961, ont un caractère polémique, contre les mouvements de droite renaissants. Pour notre part, nous nous sommes surtout inspiré des ouvrages japonais suivants : Shigeki Toyama, Seiichi Imai et Akira Fujiwara, Histoire du règne de Showa4e édition de 1960 ; Rekishigakukenkyukai (Société de la recherche historique de Tokyo), Histoire de la guerre du Pacifiquevol. II, « La guerre sino-japonaise (1937-1945) », 1953 ; Kin-ichiro Ishii, Le fascisme japonaisdans le vol. VI des Leçons d'histoire du Japon, de la Société d'Edition de l'Université de Tokyo, 1959 ; Faculté des Lettre* de Kyoto, Dictionnaire d'histoire moderne du Japon1958.

1. Seiyukaiet Minseito.

2. Le premier Parti communiste japonais n'ayant pu se relever de la répression de 1934-35, les groupements de gauche ont fondé le Parti socialiste des masses populaires, qui représentait l'extrême gauche de l'opposition parlementaire, mais qui dut, pour se maintenir à la Diète, consentir à des compromissions avec les mouvements bellicistes.

3. D'après le journal Asahide Tokyo, cité dans l'Histoire de la guerre du Pacifique vol. II, p. 89.

1. Il s'agissait, en l'occurrence, du Comité politique de la zone Tchakhar-Hopei, présidé par Song Tcho-yuan, et reconnu par les Japonais.

2. Fumimaro Konoe, , Les efforts pour la paix, Tokyo, 1946 Google Scholar.

3. Après l'affaire de Mandchourie, deux influences regroupaient les jeunes officiers en mal d'action. Le courant appelé Kodohatextuellement « de la voie impériale », avait pour théoricien Kita Ikki, et attirait les intransigeants : il se discrédita en provoquant des attentats et perdit presque toute son influence, après la tentative de putch du 26 février 1936. Kita Ikki fut condamné à mort et exécuté, au mois d'août de la même année. « Groupe de la mainmise sur l'État » traduit le mot Toseihaqui pourrait être mieux rendu par le terme anglais control.Ce groupe était donc devenu prépondérant, depuis 1936. Il avait des alliés parmi les grands financiers et les hauts fonctionnaires, surtout dans le ministère de l'intérieur.

1. Le général Abe avait été secrétaire d'État du général Ugaki, ministre de l'armée dans le cabinet Hamaguchi, et ministre de l'armée par intérim, de juin à décembre 1930. Comme le général Ugaki, il faisait partie d'un courant relativement modéré, dans l'armée. L'amiral Yonai, ministre de la marine dans le cabinet Hayashi, le premier cabinet Konoe et le cabinet Hiranuma, représentait la tendance pro anglaise, dans la marine et était opposé au traité avec l'Allemagne et l'Italie.

2. Les démocrates avaient obtenu, en 1913, que les ministres des armées fussent dis officiers généraux et des amiraux en retraite. En mai 1936, le règlement des ministères de l'armée et de la marine fut modifié de telle sorte que les deux ministres fussent obligatoirement des généraux et des amiraux en activité.

1. D'après les décisions des conseils devant l'empereur du 11 janvier et du 80 novembre 1938. Textes reproduits dans l'Annexe II, de YHistoire du Pacifique vol. II.

2. La marine fut toujours hostile à la guerre en Chine, et lorsqu'elle élabora son plan de la guerre du Pacifique, elle réclama la conclusion rapide des hostilités sur le continent.

3. Au sujet de Kenji Tomita, nommé chef du Bureau de la sécurité par Suetsugu, l'empereur lui-même se serait inquiété des tendances fascisantes de ce personnage, d'après M. Masatsuga Inada, « Le déclenchement de la guerre du Pacifique et la place de l'empereur, des genroet des jushin», dans les Études sur les causes de la guerre du Pacifique1953, p. 60. Sur cet ouvrage, voir notre article dans la Revue d'histoire de la deuxième guerre mondialeoctobre 1962, pp. 13-25.

4. Sadaji Yabe, Konoe Fumimaro1952.

1. Seigo Nakano, né en 1886, débuta dans le journalisme, puis fut député en 1920. Il entra dans le Minseito, en 1927, puis le quitta pour créer la Société de l'Est, en 1932. Cette société se rattachait au courant nationaliste asiatique.

2. Sadaji Yabé, « La guerre du Pacifique et les partis politiques — surtout le rôle du Taiseitokusan-Kai », dans Études sur les causes de la guerre du Pacifiquep. 132.

3. Cité dans l'article de M. YabÉ, déjà indiqué, p. 136-137.

4. D'après les auteurs de l'Histoire du règne de Shôwa.

1. Même ouvrage, p. 186.

2. Voir notre article dans la Revue d'histoire de la deuxième guerre mondiale octobre 1962, p. 24.