Published online by Cambridge University Press: 04 May 2017
Décrivant les grandes tendances de la recherche allemande récente sur la Shoah, cet article montre l’intérêt nouveau pour les acteurs du meurtre et la mise en place d’une histoire sociale et culturelle des bourreaux. L’historiographie du nazisme a en outre pour ambition de prendre en compte toutes les dimensions de la politique de répression nazie. Elle s’intéresse ainsi tant aux criminels qu’aux Tziganes, aux politiques de mise à mort qu’à celles de déportation. Cette nouvelle historiographie trouve sa véritable spécificité dans une série d’études locales sur les politiques d’occupation et des processus d’extermination intervenus en Europe de l’Est occupée. Fondées sur des explorations archivistiques très complètes, un empirisme déclaré et une reconstruction très minutieuse des événements, ces études posent le problème de l’échelle des processus de décision, de la marge de manoeuvre des acteurs sur le terrain et de l’hypothèse d’un consentement européen à la Shoah.
The article deals with three principal new trends in the historiography of Holocaust research. The first one reveals renewed interest in the study of the perpetrators of genocide and the development of a social and cultural history of Nazi militancy. The second trend attempts to consider the multiple dimensions of the Nazi policies of repression. Thus, this recent historiography treats the criminals as well as the Gypsies, the policies of extermination and of deportation. It manifests its specificity, however, in a series of local studies treating the policies of occupation and the extermination processes implemented in occupied Eastern Europe. Grounded in extremely complete and empirical examinations of the available archival sources and in meticulous reconstructions of events, these studies raise important questions concerning the scale of the decision-making processes, the room to maneuver of the on-site participants, and the hypothesis of a European consent to the Holocaust.
1 Il existe deux tres bonnes syntheses en francais decrivant l’historiographie du IIIe Reich : Aycoberry, Pierre, La question nazie. Les interprétations du national-socialisme,1922-1975, Paris, Le Seuil, 1979 Google Scholar, et Kershaw, Ian, Qu’est-ce que le nazisme ? Problèmes etperspectives d’interprétation, Paris, Gallimard, « Folio », 1992 Google Scholar. Pour excellentes qu’elles soient, elles ne peuvent rendre compte des debats nes dans les annees 1990.
2 On a choisi de se concentrer sur les recherches allemandes et anglo-saxonnes recentes, en privilegiant l’Europe de l’Est au detriment des pays occidentaux, lesquels font pourtant, a l’heure actuelle, l’objet d’etudes extremement importantes. Voir notamment Lagrou, Pieter, The Legacy of Nazi-Occupation. Patriotic Memory and NationalRecovery in Western Europe. 1945-1965, Cambridge, Cambridge University Press, 2000 Google Scholar (a paraitre en francais chez Complexe en 2003).
3 Par exemple, Browning, Christopher R., « Beyond “Intentionalism” and “Fonctionalism”. The Decision of the Final Solution Reconsidered », in ID., The Path to Genocid: Essays on Launching the Final Solution, Cambridge, Cambridge University Press, 1992, pp. 86–121 Google Scholar.
4 Rappelons la decouverte auxarchives speciales de Moscou (cote 1372-5-23) de l’agenda de rendez-vous de Himmler, annote de sa main, dont une edition commentee a ete publiee : Witte, Peter et alii, Der Dienstkalender Heinrich Himmlers, 1941-1942, Hambourg, Christians Verlag, 1999 Google Scholar.
5 Goldhagen, Daniel, Les bourreaux volontaires de Hitler. Les Allemands ordinaires etl’holocauste, Paris, Le Seuil, 1997, pp. 13–21 Google Scholar. Pour un apercu de la polemique et de ses enjeuxidentitaires en Allemagne, on lira Husson, Edouard, Une culpabilité ordinaire ?Hitler, les Allemands et la Shoah, Paris, François-Xavier de Guibert editeur, 1997 Google Scholar. L’originalite de ce recentrement de D. Goldhagen sur les acteurs du genocide est a remettre en cause, car il est precede par le livre de Browning, Christopher R., Des hommesordinaires, le 101e Bataillon de police et la Solution finale en Pologne, Paris, Les Belles Lettres, 1994 Google Scholar.
6 Browning, Christopher R., « Die Debatte uber die Tater des Holocausts », in Herbert, U. (ed.), Nationalsozialistische Vernichtungspolitik, 1939-1945. Neue Forschungen und Kontroversen, Francfort, Fischer Taschenbuch, 1998, pp. 148–169 Google Scholar.
7 Browning, Christopher R., « German Killers. Behavior and Motivations in the Light of New Evidence », in ID., Nazi Policy, Jewish Workers, Germans Killers, New York, Cambridge University Press, 2000, pp. 143–169 CrossRefGoogle Scholar, ici p. 169 (trad. fr., Politique nazie, travailleursjuifs, bourreaux allemands, Paris, Les Belles Lettres, 2002).
8 Litteralement : « chasse auxJuifs ».
9 C. R. Browning, « Die Debatte… », art. cit., pp. 151-152.
10 Citons notamment, sur les commandants de camps de concentration, la these de KARIN ORTH, Die Konzentrationslager-SS: sozialstrukturelle Analysen und biographische Studien, Gottingen, Wallstein, 2000. Voir aussi Michael T. Allen, Engineers and Modern Managers in the SS: The Business Administration Main Office (SS Wirtschafts- Verwaltungshauptamt), Pennsylvania University, Ph. D., 1995. On peut citer aussi des biographies reussies, comme celle de Kaltenbrunner par Black, Peter, Kaltenbrunner, IdeologicalSoldier of the Third Reich, Princeton, Princeton University Press, 1984 Google Scholar ; dans une moindre mesure, Hachmeister, Lutz, Der Gegnerforscher. Zur Karriere des SS-FührersFranz Alfred Six, Munich, C. H. Beck, 1998 Google Scholar. Voir enfin les travauxsur les historiens et le nazisme, et notamment INGO HAAR, Historiker im Nationalsozialismus: Die deutscheGeschichtswissenschaft und der « Volkstumskamp » im Osten, Halle-Wittenberg-Gottingen, Vandenhoeck & Ruprecht, [1998] 2000 ; Fahlbusch, Michael, Wissenschaft im Dienst dernationalsozialischen Politik? Die « volksdeutsche Forschungsgemeinschaften » von 1931-1945, Baden-Baden, Nomos, 1999 Google Scholar ; voir aussi le recueil d’articles de Schulze, Winfried et Oexle, Otto Gerhard (eds), Deutsche Historiker im Nationalsozialismus, Francfort, Fischer, 1999 Google Scholar, et le numero special de la revue Sociétés contemporaines, 39, 2001 : « Expertises historiennes ».
11 Herbert, Ulrich, Best: Biographische Studien über Radikalismus, Weltanschauung undVernunft, Bonn, Dietz, 1996, pp. 42–51 Google Scholar, en termes generationnels, et pp. 133-250 pour la periode de Werner Best au sein de la Gestapo. ID., « Vernichtungspolitik. Neue Antworten und Fragen zur “Geschichte des Holocausts” », inU. Herbert, NationalsozialistischeVernichtungspolitik…, op. cit., pp. 9-67, ici pp. 29-45.
12 Sur les Einsatzgruppen, on consultera Krausnick, Helmut et Wilhelm, Hans-Heinrich, Die Truppen des Weltanschauungskrieges: Die Einsatzgruppen der SIPO und desSD, 1938-1942, Stuttgart, Deutsche Verlags-Anstalt, 1981 Google Scholar ; des ouvrages plus recents : Ogorreck, Ralf, Die Einsatzgruppen und die Genesis der « Endlösung », Berlin, Metropol Verlag, 1996 Google Scholar ; Klein, Peter (ed.), Die Einsatzgruppen in der besetzten Sowjetunion 1941- 1942. Die Tätigkeits- und Lageberichte des Chefs der Sicherheitspolizei und des SD, Berlin, Hentrich Ed., 1997 Google Scholar. Voir par ailleurs la these de Hans-Heinrichwilhelm, , Die EinsatzgruppeA der Sicherheitspolizei und des SD 1941-1942, Francfort, Peter Lang, 1996 Google Scholar, ainsi que celle de ANDREJ ANGRICK, sur l’Einsatzgruppe D, sous la direction de Wolfgang Scheffler. Nous n’avons pu consulter Rhodes, Richard, The SS-Einsatzgruppen and theInvention of the Holocaust, New York, Alfred Knopf, 2002 Google Scholar. L’auteur est psychiatre de son etat et partisan de la theorie de la socialisation de la violence.
13 Voir U.Herbert, Best: Biographische…, op. cit.; ID., « Weltanschauungseliten. Ideologische Legitimation und politische Praxis der Fuhrungsgruppe der nationalsozialistischen Sicherheitspolizei », Potsdamer Bulletin für Zeithistorische Studien, 9, 1997, pp. 4- 18, ainsi que Lutz Hachmeister, Der Gegnerforscher…, op. cit. On lira aussi Roth, Karl-Heinz, « Heydrichs Professor: Historiographie des “Volkstums” und der Massenvernichtungen. Der Fall Hans Joachim Beyer », in P. Schöttler, (ed.), Geschichtsschreibung alsLegitimationswissenschaft, 1918-1945, Francfort, Suhrkamp, 1997, pp. 262-342Google Scholar, et ID., «Artzte als Vernichtungspläner: Hans Ehlich, die Amtsgruppe IIIB des Reichssicherheitshauptamts und der nationalsozialistische Genozid, 1939-1945 », inM. HUBENSDORF et alii(eds), Medizingeschichte und Gesellschaftkritik. Festschrift für Gerhard Baader, Francfort, 1997, pp. 398-419. Est aussi parue une these de « sociographie » statistique sur le corps des officiers dirigeant la SIPO et le SD: Jensbanach, , Heydrichs Elite. DasFührerkorps der Sicherheitspolizei und des SD 1936-1945, Paderborn, Schoningh, 1998 Google Scholar. En derniere date, enfin, on verra la tres belle these d’habilitation de Wildt, Michael, Generation des Unbedingten. Das Führungskorps des Reichssicherheitshauptamtes, Hambourg, Hamburger Edition, 2002 Google Scholar, ainsi que, en francais, du meme auteur, « Avant la “Solution finale”. La politique juive du Service de la Securite de la SS, 1935-1938 », Genèses, 24, 1995, pp. 29-52, et ID., Die Judenpolitik des SD, 1935-1938. Eine Dokumentation, Munich, Oldenburg, 1995 ; CHRISTIAN INGRAO, Les intellectuels dans le service de renseignements de la SS, These de doctorat, Universite d’Amiens, 2002. Voir enfin, pour les policiers de la Kripo, le livre de Wagner, Patrick, Volksgemeinschaft ohne Verbrecher.Konzeptionen und Praxis der Kriminalpolizei in der Zeit der Weimarer Republik und desNationalsozialismus, Hambourg, Christians Verlag, 1996 Google Scholar.
14 U.Herbert, Nationalsozialistische Vernichtungspolitik…, op. cit., p. 41 ; voir aussi les series statistiques mises en place par Jens Banach sur la totalite du groupe des officiers de la SIPO et du SD: J. Banach, Heydrichs Elite…, op. cit., pp. 67 et 79-80.
15 Un indice de leur importance est le fait qu’ils apparaissent, directement ou au travers des institutions dont ils sont membres, dans presque tous les ouvrages cites ici, particulierement dans ceuxde Gotz Aly, Dieter Pohl, Christian Gerlach, Thomas Sandkuhler ou Michael Zimmermann…
16 M. Wildt, Generation des Unbedingtes…, op. cit.
17 La premiere partie, intitulee Weltanschauung, se termine par la cesure de 1933 et l’entree à la Gestapo et au SD de ces hommes. Le recit qui suit colle à la chronologie institutionnelle, tout en operant de passionnants sondages sous forme de sous- chapitres biographiques.
18 Trials of War Criminals, Fall IX, United States of America vs. Ohlendorf & Others, t. II, pp. 384-390, ici pp. 384-386 (traduction en francais à partir du texte anglais).
19 Cette interpretation, classique, est representee dans l’historiographie francaise par François Bayle, psychiatre, expert pres les tribunaux de Nuremberg, auteur d’expertises sur les dirigeants des groupes mobiles de tueries. Une etude critique de ces expertises, publiees sous la forme d’une these d’Etat es lettres en 1952, est en cours. Bayle, Cf. François, Psychologie et éthique du national-socialisme. Étude anthropologique desdirigeants SS, Paris, PUF, 1953 Google Scholar.
20 Il est dans cette optique extremement interessant de relire les cours d’histoire – traitant de sujets divers, tels que la guerre de Trente Ans, la lutte de Charlemagne contre les Saxons de Widukind ou la conquete de ce qui devait devenir le Saint-Empire romain germanique par Henri Ier – dispenses auxofficiers SS du RSHA par ces memes hommes dans les ecoles du SD ou de la Gestapo. Voir, notamment, Bundesarchiv Berlin-Lichterfelde[BABL], R-58/844. Cf. CHRISTIAN INGRAO, « Etudiant allemand, memoire de guerre et militantisme nazi : etude de cas », 14-18 Aujourd’hui-Today-Heute. Démobilisationsculturelles après la Grande Guerre, 5, 2002, pp. 55-71.
21 Sur ceci, je me permets de renvoyer a Ingrao, Christian, « Culture de guerre, imaginaire nazi, violence genocide. Le cas des cadres du SD», Revue d’histoire moderneet contemporaine, 2, 2000, pp. 265–289 Google Scholar.
22 Voir particulierement BABL, R-3101 (Alt R-7)/2016, 2017, 2024 et 2049 : sont reunis ici les dossiers de travail de O. Ohlendorf, des discours, notes, exposes et comptes rendus de colloques.
23 En attendant la these de A. Angrick, on consultera, sur Otto Ohlendorf, l’introduction de Boberach, Heinz (ed.), Meldungen aus dem Reich, 1938-1945. Die Geheime Lageberichtedes Sicherheitsdientes der SS, Herrsching, Pawlak, 17 vols et index, 1984, vol. 1Google Scholar ; Herbst, Ludolf, Der Totale Krieg und die Ordnung der Wirtschaft. Die Kriegswirtschaftim Spannungsfeld von Politik, Ideologie und Propaganda, Stuttgart, Dt. Verl.-Anst., 1982, pp. 181–188 Google Scholar, et, sur les projets d’un apres-guerre domine par les nazis victorieux, Ibid., pp. 341-452.
24 Zimmermann, Michael, Rassenutopie und Genozid. Die nationalsozialistische « Lösungder Zigeunerfrag », Hambourg, Hamburger Edition, 1996 Google Scholar.
25 Aly, Götz, « Endlösung ». Völkerverschiebung und der Mord an den europäischen Juden, Francfort, Fischer, 1995 Google Scholar.
26 M. Zimmermann, Rassenutopie…, op. cit., pp. 41-75.
27 Ibid., pp. 139-161. Sur ce mecanisme, analyse cette fois a l’echelle de toute la delinquance, voir Wagner, Patrick, Volksgemeinschaft ohne Verbrecher. Konzeptionen und Praxisder Kriminalpolizei in der Zeit der Weimarer Republik und des Nationalsozialismus, Hambourg, Christians Verlag, 1996 Google Scholar.
28 Sur les deportations en Pologne et les camions a gaz de Chelmno, M. Zimmermann, Rassenutopie…, op. cit., pp. 223-229 et 277-283. En ce qui concerne Auschwitz, Ibid., pp. 293-348.
29 Ce fut le cas un temps en Serbie : voir Ibid., pp. 248-256. Cf. aussi Manoschek, Walter, « Die Vernichtung der Juden in Serbien », inU. HERBERT (ed.), NationalsozialistischeVernichtungspolitik, 1939-1945. Neue Forschungen und Kontroversen, Francfort, Fischer Taschenbuch, 1998, pp. 209–234, ici p. 230Google Scholar.
30 M. Zimmermann, Rassenutopie…, op. cit., pp. 369-373.
31 G. Aly, «Endlösung »…, op. cit.
32 Sur le bureau de la Gestapo charge tout a la fois de la question juive et de la partie logistique des deplacements de population, on lira HANS SAFRIAN, Eichmann und seineGehilfen, Francfort, Fischer, 1995, et G. ALY, « Endlösung »…, op. cit., pp. 103-107.
33 G. Aly, « Endlösung… », op. cit., pp. 34-49.
34 Ibid., pp. 229-281.
35 Gerlach, Christian, « Die Wannsee-Konferenz, das Schicksal der Deutschen Juden und Hitlers politische Grundsatzentscheidung, alle Juden Europas zu ermorden », in ID., Krieg, Ernährung, Völkermord. Forschungen zur deutschen Vernichtungspolitik, Hambourg, Hamburger Edition, 1998, pp. 85–166 Google Scholar (ed. fr. : Gerlach, Christian, Sur laconférence de Wannsee, Paris, Liana Levi, 1999 Google Scholar).
36 Reichskommissar für die Festigung deutschen Volkstums(Commissariat du Reich pour le renforcement de la germanite), cree en 1940 sous la direction de Himmler, responsable de toute la politique de deplacement de populations. Cf. Koehl, Robert L., RKFdV:German Resettlement and Population Policy, 1939-1945. A History of the Reich Commissionfor Strengthening of Germandom, Cambridge, Cambridge University Press, 1957 Google Scholar ; Roth, Karlheinz, « “Generalplan Ost” – “Gesamtplan Ost”. Forschungsstand, Quellenprobleme, neue Ergebnisse », in Rössler, M. et Schleiermacher, S. (eds), Der « GeneralplanOst ». Hauptlinien der nationalsozialistischen Planungs- und Vernichtungspolitik, Berlin, Akademie Verlag, 1993, pp. 25-95Google Scholar, a propos des deplacements de populations par le RKFdV.
37 BABL, R-58/1082, f. 675 : Rapport d’activite des Einsatzgruppen en Pologne (6 octobre 1939).
38 BABL, R-9/157, rapports du RKFdV AmtVI (planification), documents reunis a l’occasion de l’exposition « Planung und Aufbau im Osten », qui a fait l’objet d’un catalogue, avec des projets allant de la Pologne entiere a de simples amenagements de chambres a coucher et de salles de sejour, en passant par des plans de villages, de maisons, de commerces, de stations-service. Le developpement suivant s’appuie en premier lieu sur ce document. Ce catalogue sera publie prochainement en fac-simile dans CHRISTIAN INGRAO, Conquérir, aménager, exterminer. L’espace, la mémoire et les hommesdans la planification SS, a paraitre auxeditions Jean-Michel Place.
39 Nombre d’etudes ont ete consacrees au Generalplan Ost et a ses liens avec la politique d’extermination nazie : voir Madajczyk, Czeslaw (ed.), Vom Generalplan Ostzum Generalsiedlungsplan, Munich, Saur Verlag, 1994 CrossRefGoogle Scholar (recueil des documents retrouves sur le Generalplan Ost), M. Rössler et S. Schleiermacher (eds), Generalplan Ost…, op. cit. ; Wasser, Bruno, Himmlers Raumplanung im Osten. Generalplan Ost in Polen 1940-1944, Bale, Birkhauser 1993 Google Scholar ; Roth, Karl-Heinz,« “Generalplan Ost” und der Mord an den Juden: der “Fernplan um der Umsiedlung in den Ostprovinzen” aus dem Reichssicherheitshaupamt vom November 1939 », in 1999. Zeitschrift zur Geschichte des 20. und21. Jahrunderts, 12-1997, pp. 50–70 Google Scholar.
40 BABL, R-49/157a ; travauxpreparatoires : BABL, R-49/985 ; voir les details du plan dans K.-H. ROTH, « “Generalplan Ost” – “Gesamtplan Ost…” », art. cit., ici pp. 66-69.
41 Nom donne a la procedure d’extermination des Juifs polonais, en l’honneur de Reinhard Heydrich, le chef du RSHA, mortellement blesse lors d’un attentat a Prague le 28 mai 1942. Les camps de l’operation Reinhard etaient Belzec, Treblinka, Sobibor et Majdanek.
42 Rössler, Mechtild, Wissenschaft und Lebensraum. Geographische Ostforschung imNationalsozialismus. Ein Beitrag zur Disziplingeschichte der Geographie, Berlin-Hambourg, Reimer, 1990 Google Scholar.
43 Aly, Götz et Heim, Suzanne, Vordenker der Vernichtung. Auschwitz und die deutschenPläne für eine neue europäische Ordnung, Francfort, Fischer, 1991 Google Scholar.
44 Sur l’histoire factuelle de ces projets de germanisation des paysages et des terroirs, voir Gröning, Gert et Woschke-Bulmahn, Joachim, Die Liebe zur Landschaft. DritterTeil, t. 3, Drang nach Osten, Munich, Minerva Publikation, 1987 Google Scholar, sans toutefois aboutir a une histoire des representations.
45 BABL, R-49/157, ff. 49-50.
46 Voir par exemple, le projet de reamenagement d’un village du Warthegau, propose par D. W. Vogel, architecte a Posen, qui recut le premier prixdu concours « Neue Dorfer im Osten », BABL, R-49/157, f. 57. On consultera aussi les plans nazis de centres-villes « renoves » : Niels Gutschow (ed.), « Stadtplanung im Warthegau. 1939-194 », in M. Rössler et S. Schleiermacher (eds), Generalplan Ost…, op. cit., pp. 232-259.
47 « Communaute du peuple », terme par lequel les nazis designaient la societe ideale que devaient former les Allemands de race aryenne sous domination nazie.
48 Trials of War Criminals, Fall IX, pp. 384-390, ici p. 386. Cf. supra, n. 18.
49 Avant-propos de Konrad Meyer-Heitling, in« Planung und Aufbau Im Osten », BABL, R-49/157, f. 47.
50 Un exemple pionnier de ce type d’etudes est presente par Essner, Cornelia et Conte, Edouard, La quête de la race. Une anthropologie du nazisme, Paris, Hachette, 1995 Google Scholar, particulierement les chapitres intitules «Le soldat mort comme epoux», « Sang et sol.L’action Zamosc» et «La question aryenne ».
51 Pohl, Dieter, Von der « Judenpolitik » zum Judenmord. Der Distrikt Lublin des Generalgouvernements,1939-1944, Francfort, Peter Lang, 1993 Google Scholar ; Musial, Bogdan, Deutsche Zivilverwaltungund Judenverfolgung im Generalgouvernement: Eine Fallstudie zum Distrikt Lublin, Wiesbaden, Harassowitz, 2000 Google Scholar.
52 Sandku?hler, Thomas, « Endlösung » in Galizien. Der Judenmord in Ostpolen und dieRettungsintiativen von Berthold Beitz, 1941-1944, Bonn, Dietz, 1996 Google Scholar ; Pohl, Dieter, NationalsozialistischeJudenverfolgung in Ostgalizien, 1941-1944. Organisation und Durchführungeines staatlichen Massenverbrechens, Munich, Oldenburg Verlag, 1996 Google Scholar.
53 Manoschek, Walter, « Serbien ist Judenfrei ». Militärische Besatzungspolitik und Judenvernichtungin Serbien, 1941-1942, Munich, Oldenburg, 1993 CrossRefGoogle Scholar.
54 Gerlach, Christian, Kalkulierte Morde. Die deutsche Wirtschafts- und Vernichtungspolitikin Weibrubland, Hambourg, Hamburger Edition, 1999 Google Scholar. Sans doute la plus aboutie de toutes les enquetes presentees ici.
55 These en cours de Christoph Dieckmann sur la Lituanie, dont on trouvera un article qui resume ses principales conclusions dans U. Herbert (ed.), NationalsozialistischeVernichtungspolitik…, op. cit., pp. 292-329.
56 U.Herbert, Best: Biographische…, op. cit., pp. 298-313.
57 W.Manoschek, « Serbien ist Judenfrei »…, op. cit., pp. 55-108 notamment, mais aussi pp. 155-168.
58 D. Pohl, Von der « Judenpolitik »…, op. cit., pp. 104-165.
59 Christoph Dieckmann, « Der Krieg und die Ermordung der litauischen Juden », inU. Herbert (ed.), Nationalsozialistische Vernichtungpolitik…, op. cit., pp. 323-329.
60 C. Gerlach, Kalkulierte Mord…, op. cit., pp. 503-627.
61 W. Manoschek, « Serbien ist Judenfrei »…, op. cit., pp. 169-184.
62 U. Herbert, Best: Biographische…, op. cit., pp. 303-313.
63 D. Pohl, Von der « Judenpolitik »…, op. cit., p. 92 sq.
64 Une analyse detaillee de cette evolution de l’activite des Einsatzgruppen dans R. OGORRECK, Die Einsatzgruppen…, op. cit., pp. 161-176. Contre cette analyse qui cherche dans l’adjonction des femmes et des enfants au massacre l’indice d’une decision d’extermination totale de la judaite europeenne, voir Christian Gerlach, « Die Einsatzgruppe B », inP. KLEIN (ed.), Die Einsatzgruppen…, op. cit., pp. 52-70, ici pp. 56-60. C. Gerlach voit certes un point important dans cette evolution mais la juge plus complexe, les premiers massacres n’etant pas ceux de communautes entieres, qui n’interviennent qu’a partir d’octobre.
65 C. Gerlach, Kalkulierte Morde…, op. cit., p. 46 pour le « Plan famine » ; sur le lien entre meurtre en masse et main-d’oeuvre juive, p. 574 sq.
66 Ibid., pp. 683-709 notamment. Voir aussi sa conclusion, pp. 1126-1160 ; C. Dieckmann, « Der Krieg und die Ermordung… », art. cit., pp. 312-322.
67 D. Pohl, Von der « Judenpolitik »…, op. cit., pp. 153-157.
68 C. Gerlach, « Die Wannsee-Konferenz… », art. cit.
69 Voir par exemple le recit par U. Herbert de la visite de Heydrich, a Paris, au cours de laquelle celui-ci revele auxdignitaires allemands en poste la decision de generalisation du genocide et fait part du projet de deportation pour extermination des Juifs francais. U. HERBERT, Best: Biographische…, op. cit., p. 320 sq., ainsi que, pour le cas de la Galicie, Thomas Sandku?hler, « Judenpolitik und Judenmord im Distrikt Galizien », inU. Herbert (ed.), Nationalsozialistische Vernichtungspolitik…, op. cit., pp. 122-147, ici p. 141.
70 Deuxtheses contredisent ou nuancent cet article : celle de Jersak, Tobias, resumee dans ID., « Die Interaktion von Kriegsverlauf und Judenvernichtung », HistorischeZeitzchrift, 268-2, 1999, pp. 311–374 Google Scholar, et celle de FLORENT BRAYARD, La Solution finale de la Question juive, These de l’IEP-Paris, 2002.
71 D. Pohl, Von der « Judenpolitik »…, op. cit., pp. 113-122.
72 U. Herbert, Best: Biographische…, op. cit., p. 304 sq.
73 T. Sandku?hler, « Endlösung » in Galizien…, op. cit., pp. 166-177. Plus clair et mieux renseigne encore, meme s’il est concentre sur l’est de la Galicie,Dieter Pohl, NationalsozialistischeJudenverfolgung in Ostgalizien, 1941-1944. Organisation und Durchführung einesstaatlichen Massenverbrechens, Munich, Oldenburg Verlag, 1996.
74 D. Pohl, Von der « Judenpolitik »…, op. cit., pp. 123-139. T. Sandku?hler, « Endlösung» in Galizien…, op. cit., pp. 177-181.
75 Voir sur ce point Aly, Götz et Gerlach, Christian, Das Letzte Kapitel. Die Vernichtungder Juden in Hungarn, Bonn, Dietz, 2002 Google Scholar.
76 Friedla?nder, Saul, L’Allemagne nazie et les Juifs, t. I, Les années de persécutions (1933-1939), Paris, Le Seuil, 1997 Google Scholar (le t. II est, semble-t-il, en preparation). La demarche, tres originale, combine micro-histoire, approche comparatiste, perspectives allemande et juive.
77 On pense ici a la Crimee, a laquelle Norbert Kunze consacre une these, ou a l’Ukraine, sur laquelle D. Pohl prepare un travail d’edition de sources. Sur l’Ukraine, voir Lower, Wendy, « “Anticipatory Obedience” and the Nazi Implementation of the Holocaust in the Ukraine. A Case Study of Central and Peripherical Forces in the Generalbezirk Zhytomyr, 1941-1944 », Holocaust and Genocide Studies, 16-1, 2002, pp. 1–22 CrossRefGoogle Scholar, en attendant la parution de sa these et l’enquete menee par Alexander Prusin.
78 Aucune etude serieuse n’a jusqu’ici ete consacree au Rasse- und Siedlungshauptamt (RuSHA) de la SS. Voir Isabel Heinemann, « Rasse, Siedlung, deutsches Blut »: Das Rasse- und Siedlungshauptamt der SS und die nationalsozialistische Rassenpolitik im besetzten Europa, 1939-1945, These de doctorat, Universite de Fribourg, 2001. Voir aussi ID., « Another Type of Perpetrator: The SS Racial Experts and Forced Population Movement in the Occupied Regions », Holocaust and Genocide Studies, 15-3, 2001, pp. 387-411. On connait mal le role de l’organisation d’entraide national-socialiste (NSV). On ne sait en outre pratiquement rien de l’action de l’organisation Todt dans les territoires occupes, alors que ses membres y cotoient les Einsatzgruppen (voir la photographie de couverture de P. Klein (ed.), Die Einsatzgruppen…, op. cit.), et que d’importants fonds d’archives les concernant sont entreposes a Minsk. Manquent aussi des etudes sur le pillage des patrimoines culturels, notamment sur le role de l’Einsatzstab Rosenberg, mais egalement, dans un tout autre ordre d’idee, sur le role de la Wehrmacht en territoire civil.
79 L’exemple croate est brievement mentionne par W. Manoschek, « Serbien ist Judenfrei»…, op. cit., p. 209. Celui des Roumains a ete signale par RAULHILBERG, La destructiondes Juifs d’Europe, Paris, Gallimard, [1961, 1994]. Pour le cas roumain, voir Ioanid, Radu, The Holocaust in Romania: The Destruction of Jews and Gypsies under the Antonescu Regime,1940-1944, Chicago, Ivan R. Dee, 2000 Google Scholar.
80 T. Sandku?hler, « Endlösung » in Galizien…, op. cit., p. 114 sq.
81 Voir, pour les Etats baltes, C. Dieckmann, « Der Krieg und die Ermordung… », art. cit., ainsi que Wolfgang Scheffler, « Die Einsatzgruppe A, 1941-1942 », in P. Klein (ed.), Die Einsatzgruppen…, op. cit., p. 33. La question a ete (mal) posee par Musial, Bogdan, « Konterrevolutionäre Elemente sind zu erschiessen »: die Brutalisierung desdeutsch-sowjetischen Krieges im Sommer 1941, Berlin, Propylaen, 2001 Google Scholar. On trouvera aussi des interpretations interessantes dans Böll, Bernd et Safrian, Hans, « Auf dem Weg nach Stalingrad. Die 6. Armee, 1941-1942 », in Naumann, K. et Heer, H., Vernichtungskrieg.Verbrechen der Wehrmacht 1941-1944, Hambourg, Hamburger Edition, 1995, pp. 260–296 Google Scholar. Je me permets de renvoyer aussi a C. INGRAO, Les intellectuels du SD…, these citee, 3e partie.
82 On lira la these de Dean, Martin, Collaboration in the Holocaust. Crimes of the LocalPolice in Bielorussia and Ukraine, 1941-1944, New York, Saint Martin's Press, 2000 Google Scholar. A` noter la these en preparation de Ray Brandon sur les Schutzmannschaften, a partir d’archives polonaises et bielorusses.
83 Weckbecker, Arno et Jansen, Christian, Der « Volksdeutsche Selbstschutz », Munich, Oldenburg, 1992 Google Scholar. On y trouve notamment une etude interessante du profil social des membres de ces milices d’autodefense organisees en sous-main par la SS.
84 Ils sont par exemple cites par Christopher R. Browning sous le nom de Trawnikis, sobriquet qui leur fut donne en reference a leur camp d’entrainement base a Trawnik, Cf. C. R. Browning, Des hommes ordinaires…, op. cit., p. 74 ; voir aussi p. 107 pour leur role dans les massacres.
85 C. Dieckmann, « Der Krieg und die Ermordung der litauischen Juden », art. cit., pp. 292-330, ici p. 325. On retrouve la meme constatation chez T. Sandku?hler, « Endlösung» in Galizien…, op. cit., pp. 114-122, qui insiste sur le role des independantistes ukrainiens dans la mise en place de pogroms par les Einsatzgruppen a l’ete 1941 en Galicie. Voir aussi M. Dean, Collaboration…, op. cit.
86 De fait, les sources pour une etude de ces unites de suppletifs existent. Les historiens allemands disposent de listes de gardiens ukrainiens et Volksdeutschedu camp de Belzec, ainsi que des minutes de proces tenus apres la guerre par les Sovietiques contre certains d’entre eux. Difficiles d’acces, conservees dans les anciennes archives du KGB, ces sources n’ont pour l’instant ete consultees que par le chef de la section « Crime contre l’humanite » du Departement canadien de la Justice, Ruth Bettina Birn, et par D. Pohl, que je remercie pour cette information. Des masses de renseignements d’une grande importance sur ces troupes existent dans les archives bielorusses, polonaises, ukrainiennes, lettonnes, microfilmees depuis pres de douze ans par l’Holocaust Memorial Museum de Washington.