Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Depuis la fondation des Annales, économistes et historiens semblent avoir adopté des stratégies différentes en matière d'histoire économique : axiomatisation, mathématisation, sophistication des outils économétriques pour les premiers, conquête d'une multiplicité de nouveaux territoires pour les seconds. La New Economie History a certes introduit précision, rigueur et une certaine cumulativité des recherches, mais aboutit souvent à une histoire immobile. Pour R. Solow, l'histoire économique a été tout autant enrichie que corrompue par l'adoption d'une analyse économique qui se veut atemporelle et universelle.
The paper is a plea for a new alliance which would build a genuine economic analysis, widely open upon historicity and path dependency and would draw on past major findings in economic history in the spirit of Annales. A careful control over the level and subject investigated, a wide conception about the multiplicity of legitimity and rationality principles would induce a copernician revolution in economic theory: how to build as many models as broad configurations for social relations, technical systems and links from the economic sphere to the other. Memory and oblivion, and a long term view of structural transformations would give coherence to theory and relevance to economic policies.
* Ce texte a bénéficié des remarques et commentaires recueillis lors du séminaire des Annales le 5 mai 1989. Que les divers intervenants en soient remerciés. L'auteur est seul responsable des idées exprimées et des erreurs, inexactitudes, maladresses qui demeureraient dans la présente version.
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5. R. Boyer, « Les théories macroéconomiques face à l'irréversibilité », ronéotypé, Actes du colloque « Réversibilités… », op. cit.
6. The Works and Correspondances of David Ricardo, vol. 7, Lettres 1816-1818, et Malthus, « Principles of Political Economy », pp. 4-12.
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11. Traité d'économie politique, 2 tomes, Paris, Éditions Sociales, 1971. Ph. Van Parus, « Théorie des catastrophes et matérialisme historique », Revue française de Sociologie, vol. XIX, pp. 195-220.
12. Pour une mise en perspective des travaux de Schumpeter et de ses successeurs, voir B. Coriat et R. Boyer, « Innovation, cycle et crise, le retour de Schumpeter », Le Monde diplomatique, sept. 1984.
13. L'impression d'un fort déterminisme technologique ressort de la contribution de I. Wallerstein à l'ouvrage collectifs. AMIN et alii, La crise, quelle crise ?, Paris, Maspero, 1982.
14. H. Mendras, « Transformation des sociétés », Rapport de conjoncture pour le CNRS, ronéotypé, juil. 1989.
15. Les relations entre holisme et individualisme ont fait l'objet d'un ouvrage collectif : Birnbaum, P. et Leca, J., Sur l'individualisme, Paris, Presses de la Fondation des Sciences politiques, 1986.Google Scholar Sur les limites de la rationalité, cf. Elster, J., Le laboureur et ses enfants, Paris, Éditions de Minuit, 1986.Google Scholar
16. Boltanski, L., « Micro-analyse et macro-analyse en sociologie », dans Problèmes et objets de la recherche en sciences sociales, ronéotypé, Paris, EHESS, 1988.Google Scholar
17. On fait référence à Callon, M. éd., La science et ses réseaux, Paris, La Découverte- Conseil de l'Europe Unesco, 1989.Google Scholar Ainsi qu'à sa communication « La dynamique des réseaux technico-économiques » au Colloque « Irréversibilités dans les modes de croissance », ronéotypé, Paris, EHESS, juin 1989.
18. Pour un point sur ces questions, cf. R. Guesnerie, « Micro et macro-économie », dans Problèmes et objets de la recherche…, op. cit. n. 16. Pour une réflexion méthodologique sur la micro-histoire cf. B. Lepetit, « La micro-histoire. Une vue de l'extérieur », dans le même ouvrage.
19. On aura reconnu la problématique proposée et en permanence enrichie par Pierre Bourdieu. Entre autres, Questions de sociologie, Paris, Éditions de Minuit, 1980, et les nombreux travaux publiés dans les Actes de la Recherche en Sciences sociales.
20. La thèse de F. Braudel sur la Méditerranée au temps de Philippe II, celle de P. Vilar sur la Catalogne, sont parmi les meilleurs exemples.
21. Cf. l'article fondamental, « The Methodology of Positive Economies », dans Essays in Positive Economies, Chicago Univ. Press, pp. 7-9 et 14-15. On trouvera une critique de cette approche dans Hodgson, G. M., Economies and Institutions, Oxford, Basil Blackwell, 1988, chap. 2, pp. 27–47,Google Scholar et une discussion serrée dans Boland, L. A., The Foundations of Economie Method, Londres, Allen & Unwin, 1982, pp. 143–152.Google Scholar
22. Il suffira au lecteur de se reporter aux livraisons récentes des revues telles que Econometrica, Review of Economie Studies ou Journal of Economie Theory et d'y examiner quel est le statut des références aux économies réellement existantes. Dans l'entre-deux-guerres, la lecture de Econometrica montre une démarche beaucoup plus intégrée : question économique clairement énoncée, mathématisation, axiomation, vérification statistique, interprétation et conséquences de politique économique étaient successivement abordées au cours du même article.
23. Il est néanmoins rassurant de voir un nombre croissant d'articles qui, en cette fin des années quatre-vingt, partent de quelques-uns des paradoxes dont la période est riche (cf. l'exemple concernant la hiérarchie des salaires dans Thaler, R. H., « Anomalies : Interindustry Wage Differentials », Economie Perspectives, vol. 3, n° 2, Spring 1989,Google Scholar pp. 181-194). C'était fort heureusement l'orientation de longue date de certains travaux de théoriciens tels que Akerlof, G., An Economie Theorist's Book of Taies, Cambridge Univ. Press, 1984.Google Scholar
24. On fait bien sûr référence aux travaux de F. Braudel, et à sa monumentale trilogie Civilisation matérielle, économie et capitalisme, Paris, A. Colin, 1978, mais aussi à la très stimulante recherche de Boyer-Xambeu, M. T., Deleplace, G. et Gillard, L., Monnaie privée et pouvoir des princes. L'économie des relations monétaires à la Renaissance, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences politiques/Éditions du CNRS, 1986 Google Scholar. Par ailleurs se reporter aux notes de lecture de A. Guery et G. Postel-Vinay dans les Annales ESC, n° 4, juil.-août 1988, pp. 951- 974.
25. Braudel, F. et Labrousse, E., Histoire économique et sociale de la France, Paris, P.U.F., tome 2, 1660-1789, 1970, pp. 257–266;Google Scholar tome 3, 1789-1880, 1976, second volume, pp. 530-541.
26. Boyer, R., « La formation des salaires en longue période », Économie et statistique, n° 103, sept. 1978, pp. 21–51,Google Scholar et Germe, J. F., « Le livret ouvrier », dans Salais, R. et Thevenot, L. éds, Le travail : marchés, règles, conventions, Paris, Insee-Economica, 1986.Google Scholar
27. Cf. « Les errements de la théorie de l'équilibre », initialement publié dans l'Economie Journal, déc. 1972, traduit et repris dans Kaldor, N., Économie et instabilité, Paris, Economica, 1987.Google Scholar
28. Varela, F. E., Connaître les sciences cognitives, Paris, Éditions du Seuil, 1988.Google Scholar Pour une exploration des conséquences sur les comportements et les institutions économiques, cf. O. Favereau, « Marchés internes, marchés externes », et Orléan, A., « Pour une approche cognitive des conventions économiques », Revue économique, vol. 40, n° 2, mars 1989, pp. 241–328.Google Scholar L'hyperlogicisme était vigoureusement dénoncé par M. Bloch, Apologie pour l'histoire, Paris, A. Colin, 7e éd., 1974, p. 142.
29. R. HoGarthet W. Reder éds, Rational Choise, op. cit., et en particulier les contributions de M. H. Miller et A. W. Kleidon.
30. On trouve cette idée dans nombre de travaux de Pierre Bourdieu, en particulier La distinction, Paris, Éditions de Minuit, 1979.
31. Boltanski, L. et ThéVenot, L., dans Les économies de la grandeur, Paris, P.U.F., 1987.Google Scholar
32. Hicks, Pour John : « L'une des fonctions majeures de l'histoire économique est à mon sens de servir de forum au sein duquel économistes, politologues, juristes, sociologues et historiens — des événements, des idées, des technologies — peuvent se rencontrer et parler les uns aux autres », A Theory of Economie History, Oxford Univ. Press, 1969, p. 2.Google Scholar
33. Les fondateurs des Annales insistaient beaucoup sur le rôle de l'historien dans l'intégration de visions de l'homme émanant de disciplines différentes. Par exemple, M. Bloch, Apologie pour l'histoire, op. cit., réédition 1969. On doit à Karl Polanyi — La grande transformation (1944), édition française, Paris, Gallimard, 1983 — une vigoureuse analyse dénonçant l'impossibilité de réduire la société à la seule logique du marché généralisé.
34. Elias, N., « Sociologie et histoire », trad. frse, Paris, Calmann-Lévy, 1974. Avant-propos (1969) à La société de cour, trad. frse, Paris, Calmann-Lévy, Paris, 1974, p. XLI.Google Scholar
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36. Bowles, Samuel et Gintis, Erbert, Démocratie et capitalisme, Paris, La Découverte, 1987.Google Scholar
37. R. Solow, op. cit., p. 23.
38. Kula, W., Théorie économique du système féodal, Paris, Mouton, 1970.CrossRefGoogle Scholar Guy Bois, Crise du féodalisme, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences politiques-Éditions de l'EHESS, 1976.
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40. Aglietta, M., Régulation et crises du capitalisme, Paris, Calmann-Lévy, 1976 ;Google Scholar Lipietz, A., Crise et inflation, pourquoi ?, Paris, Maspero, 1979;Google Scholar R. Boyer, J. Mistral, « Le temps présent : la crise (I). D'une analyse historique à une vue prospective », et « La crise (II). Pesanteur et potentialité des années quatre-vingt », Annales ESC, n” 3 (mai-juin) et n° 4 (juil.-août) 1983, pp. 483-506 et pp. 773-789 ; Boyer, R. éd., La seconde transformation, Paris, Economica, à paraître en 1990;Google Scholar Aglietta, M., Brender, A., Les métamorphoses de la société salariale, Paris, Calmann-Lévy, 1984;Google Scholar Mazier, J., Basle, M., Vidal, J.-F., Quand les crises durent…, Paris, Economica, 1984 Google Scholar.
41. Lepetit, B., Les villes dans la France moderne, 1740-1840, Paris, Albin Michel, 1988.Google Scholar
42. Cf. Piore, M. J., Sabel, Ch., Les chemins de la prospérité, Paris, Hachette, trad. frse 1989,Google Scholar paru sous le titre The Second Industrial Divide, Basic Book, 1984.
43. On pourra trouver une synthèse dans P. Deyon, « Fécondité et limites du modèle protoindustriel : premier bilan », Annales ESC, n° 5 (sept.-oct.) 1984, pp. 868-881.
44. Il est en effet dommage que les recherches des'économistes contemporains sur la flexibilité technique et organisationnelle ne fassent pas plus souvent appel à la grande richesse, tout au moins aux États-Unis, des recherches historiques sur l'organisation industrielle. Par exemple l'ouvrage de Hounshell, D. A., From the American System to Mass Production, 1800-1932, Baltimore, John Hopkins Univ. Press, 1984,Google Scholar apporte un démenti quant au caractère radicalement nouveau des stratégies contemporaines de flexibilisation et de diversification des produits.
45. On fait référence à la recherche pluridisciplinaire et multinationale, coordonnée par R. Hollingsworth, Ph. Schmitter, W. Streeck, The Economie Covernance of Sectors, ronéotypé, mai 1989, à paraître. Pour un développement plus complet des réflexions esquissées dans le texte, cf. R. Boyer, « Transformations of Modem Capitalism », contribution à ce projet.
46. Cf. Schmitter, Ph. et Lehmbruch, G. éds, Trends toward Coorporatist Intermediation, Londres, Sage Publications, 1979.Google Scholar
47. Lutz, B., Der Kurze Traum immerwàhrender Prosperitàt, Francfort/Main, Campus Verlag, 1984.Google Scholar
48. Dockes, P. et Rosier, B., L'histoire ambiguë, Paris, P.U.F., 1988;Google Scholar Johsua, I., La face cachée du Moyen Age, Paris, La Brèche, 1988.Google Scholar
49. On vise la tentation qu'ont certains chercheurs en sciences sociales d'appliquer de façon quelque peu mécanique les intuitions tirées de la thermodynamique non linéaire. Fort heureusement, dans leur dernier ouvrage, Prigogine, I. et Stengers, I., Entre le temps et l'éternité, Paris, Fayard, 1988,Google Scholar mettent en garde contre cette transposition, corrigeant l'impression qu'avait pu donner leur précédent ouvrage, La nouvelle alliance, Paris, Gallimard, 1979. Une discussion de ce thème du point de vue des sciences sociales se trouve dans Pomian, K., L'ordre du temps, Paris, Gallimard, 1984.Google Scholar
50. Pour un remarquable panorama du nouveau paradigme en voie d'émergence dans les sciences de la nature, cf. Gleick, J., La théorie du chaos, vers une nouvelle science, Paris, Albin Michel, 1989 Google Scholar (éd. américaine 1987), et Ekeland, I., Le calcul, l'imprévu. Les figures du temps de Kepler à Thom, Paris, Éditions du Seuil, 1984.Google Scholar
51. R. H. Day, « Economie Development in the Very Long Run. On the Multiple Phase Interaction of Population, Technology and Social Intrastructure », WP n° 8732, Los Angeles, University of Southern California, sept. 1987.
52. W. Kula, op. cit. et E. Labrousse, op. cit.
53. Mais ce parallélisme n'est pas identité des objets et des méthodes. Comparer par exemple la nature des modèles proposés dans le numéro spécial de la Revue économique (vol. 40, n° 2, « L'économie des conventions », mars 1989) et les formalisations de la thermodynamique non linéaire chères à I. Prigogine, op. cit.
54. Ce point est amplement développé dans l'avant-propos de N. Elias, op. cit., pp. XLV-XLIX.
55. Quel que soit l'intérêt des nombreux modèles proposés par R. H. Day et mettant en oeuvre la dynamique des systèmes non linéaires, on ne saurait en effet admettre sans difficulté cet a priori épistémologique. La sophistication des enchaînements dynamiques n'est pas synonyme de richesse du contenu historique. Pour plus de détail voir R. Boyer, « Les théories macroéconomiques face à l'irréversibilité », Communication au colloque EHESS, « Réversibilités… » ; ronéotypé, Paris, juin 1989.
56. Les tests statistiques menés sur les États-Unis n'autorisent pas pour l'instant une réponse positive. Brock, W. A., « Nonlinearity and Complex Dynamics in Economies and Finance », dans Pines, D. éd., The Economy as an Evolving Complex System, New York, Addison-Wesley, 1988.Google Scholar
57. C'est dans ce sens que dans Business Cycles. A Theoretical, Historical and Statistical Analysis of Capitalist Process, New York, McGraw Hill, 1939, Schumpeter utilise le terme difficilement traduisible en français de « serendipity », pour évoquer le processus complexe qui conduit à l'invention, fait de hasard et de nécessité. Mot à mot ce terme désigne le don de faire par hasard des découvertes heureuses.
58. Goff, J. Le, La naissance du purgatoire, Paris, 1981,Google Scholar et La bourse et la vie, Paris, Hachette, 1986.
59. B. Lepetit, op. cit., p. 401.
60. Ce point ressort clairement des histoires de l'organisation technique aux États-Unis (R. A. Hounshell, op. cit.). Se reporter aussi à R. Boyer, « L'introduction du taylorisme en France à la lumière de recherches récentes », Travail et emploi, nc 18, oct.-déc. 1983, et la livraison des Annales ESC, n° 5, sept.-oct. 1987, tout particulièrement les articles de P. Fridenson, « Un tournant taylorien de la société française », et A. Moutet, « L'industrie française des années trente : une rationalisation de crise ».
61. Fridenson, P., 1914-1918 : l'autre front, Cahiers Au Mouvement social, n° 2, Paris, Éditions ouvrières, 1977.Google Scholar
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63. N. Elias, op. cit., p. XLV ; B. Lepetit, op. cit., avant-propos, p. 17.
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65. Boyer, R. et Mistral, J., Accumulation, inflation, crise, Paris, P.U.F., 1978, chap. 6.Google Scholar
66. Parmi une très abondante littérature on pourra se reporter à Lucas, R. E., Studies in Business Cycle Theory, Cambridge, MIT Press, 1983.Google Scholar
67. Cf. Allais, M., Traité d'économie pure, Paris, s.d. (1953).Google Scholar
68. Goff, J. Le, Histoire et mémoire, Paris, Gallimard, 1988,Google Scholar tout particulièrement les pp. 105-177.
69. Pour une démonstration du paradoxe entre convergence du processus d'apprentissage mais instabilité de l'équilibre, ou réciproquement divergence du processus d'apprentissage mais stabilité de l'équilibre, cf. J. M. Grandmont, G. Laroque, « Stability of Cycles and Expectations », Couverture orange Cepremap, n° 8516, 1985.
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74. On trouve cette idée exprimée par exemple chez Nicholas Kaldor, « Recollections of an Economist », Banca Nazionale del Lavoro, Quarterly review, mars 1986. On rejoint les analyses de M. Bloch, Apologie pour l'histoire, op. cit., p. 150.
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78. On lira le chapitre consacré à la mémoire dans J. Le Goff, Histoire et mémoire, op. cit. A propos des aspects collectifs de la mémoire, cf. Les lieux de la mémoire, P. Nora éd., Paris, Gallimard, 1984.
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88. Déjà la Théorie générale, op. cit., attribuait le chômage au divorce entre la recherche de la liquidité et l'engagement à long terme du capital productif, et Keynes insistait sur les dangers du temps court de la finance qui « déréglait » le temps long de la production. A. Orléan, op. cit., a prolongé ce thème de réflexion et élaboré divers modèles formalisant cette intuition.
89. Les historiens apportent pour leur part de précieuses contributions à cette histoire. Concernant par exemple l'émergence du concept d'équilibre, cf. Perrot, J.-C., « Premiers aspects de l'équilibre dans la pensée économique française », Annales Esc, n° 5, sept.-oct. 1983 et,Google Scholar du même auteur, « Équilibre économique et déterminisme au xvme siècle : Études de cas », dans Recherches et travaux, Bulletin n° 17, déc. 1988.
90. Par exemple, la concurrence imparfaite a fait l'objet des travaux des plus grands théoriciens dès l'entre-deux-guerres, en particulier de J. Chamberlin, J. Robinson, N. Kaldor.
91. Ainsi D. M. Mccloskey, « Does the Past Hâve Useful Economies ? », Journal of Economie Literature, juin 1976, pp. 434-451. Citant H. Rockoff, il souligne que « l'un des buts de l'histoire est d'élargir notre conception du possible ».
92. P. Fridenson et A. Strauss éds, op. cit.
93. David, Paul, « The Productivity Paradox in Historical Perspective », Colloque international sur La science, la technologie et la croissance économique, Paris, OCDE, 5-8 juin 1989 Google Scholar constitue un remarquable exemple de ce que peut être l'apport de l'historien aux problèmes les plus contemporains. En l'occurrence les raisons de l'atonie de la productivité en dépit de l'intensification de la recherche et de l'innovation technique.
94. La réduction de la prévision au simple prolongement des cycles antérieurs connaît un exemple caricatural dans Batra, R., The Great Dépression of 1990, New York, Simon and Schuster, 1987.Google Scholar Pour sa part, I. Wallerstein, « La crise comme transition », dans S. Amin et alii éds, op. cit., combine une ouverture sur les mouvements antisystémiques avec une conception quasi déterministe des ondes longues.
95. Pour une étude comparative des réactions des pouvoirs politiques à une même crise internationale, cf. Gourevitch, P., Politics in Hard Times. Comparative Responses to International Economie Crises, Ithaca, Cornell Univ. Press, 1986.Google Scholar Sur le rôle de l'État en France, analysé sur près d'un siècle, cf. André, C. et Delorme, R., L'État et l'économie, Paris, Éditions du Seuil, 1982.Google Scholar Une analyse du rôle du politique dans la crise actuelle est menée pour la France par Lipietz, A., L'audace ou l'enlisement, Paris, La Découverte, 1984;Google Scholar pour le Québec par Boismenu, G. éd., Crise économique et mode de régulation au Canada, Montréal, Boréal Express, à paraître en 1990.Google Scholar
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103. Ainsi, le modèle de B. Arthur, op. cit., pourrait-il utilement éclairer les travaux des historiens économistes concernant par exemple la compétition entre l'éclairage au gaz et à l'électricité à la fin du xixe siècle. Cf. l'article de Lescure, F., dans L'électrification en France, Paris, Editions de l'EHESS, 1989.Google Scholar
104. Outre G. Akerlof, op. cit., on trouvera dans les travaux de H. Simon nombre de formalisations. Entre autres, « A Formai Theory of the Employment Relationship », Econometrica, vol. 19, n° 3, mai 1951, pp. 293-305. Cf. aussi les contributions au numéro spécial de la Revue économique, mars 1989, op. cit.
105. M. F. Garcia, « La construction sociale d'un marché parfait : le marché au cadran de Fontaines-en-Sologne », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 65, 1986, pp. 2-13, et J. Saglio, La construction sociale des marchés, ronéotypé, Glysi, n° 1, contrat pour le CGP 1989.
106. Pour une présentation générale, cf. R. Boyer, « Histoire des techniques et théories économiques. Vers un nouveau programme de recherche ? », Document de travail Cepremap, n° 8908, janv. 1989, communication aux Journées de l'Ehess, Montrouge, 1988 op. cit., n° 16.
107. R. Boyer et P. Malgrange, « Formalisation du long terme : une revue de littérature », Document de travail Cepremap, n° 8906, fév. 1988.
108. Par exemple, J. Lesourne et D. Malkin, « L'exercice Interfuturs : Réflexions méthodologiques », Document Ocde-Interfuturs, sept. 1979 ; CGP-CNRS, Prospectives 2005, Paris, Economica, 1987, et Lesourne, J. éd., L'urgence du futur. Existe-t-il des stratégies économiques de long terme pour la France ?, Paris, Economica-Ihedn, 1989.Google Scholar
109. raudel, F., Écrits sur l'histoire, Paris, Flammarion, 1969, p. 125.Google Scholar
110. Idem, p. 132.
111. Les conditions d'émergence et de succès des politiques du New Deal mériteraient sans doute le lancement de recherches pluridisciplinaires, éventuellement coordonnées à l'échelle internationale. On trouve nombre d'intuitions dans H. Morsel, op. cit., B. Lutz, op. cit., X. Crise, De la récurrence des crises économiques. Son cinquantenaire, 1931 1981, réédition, Paris, Economica, 1982, et Telo, M., Le New Deal européen. La pensée et la politique sociales-démocrates face à la crise des années trente, Bruxelles, Éditions de l'Université de Bruxelles, 1988.Google Scholar
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