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Fêtes et logiques territoriales dans les quartiers d’Edo au XIXe siècle

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Guillaume Carré*
Affiliation:
EHESS

Résumé

L’étendue et la complexité de l’organisation spatiale, sociale et administrative de la ville d’Edo au XIXe siècle rendent difficile l’appréhension des divers éléments constitutifs de ces identités territoriales. Les fêtes, liées aux établissements religieux, et en particulier celles des sanctuaires shintō, constituent cependant un moment privilégié pour l’expression des représentations qu’avaient les habitants des quartiers bourgeois de leur rapport à l’espace urbain. Les communautés vicinales tenues par les propriétaires et leurs représentants tentent en effet d’y conjuguer l’exaltation du sentiment communautaire avec l’affirmation des hiérarchies de la bourgeoisie. Mais la fête sert aussi de lieu d’exhibition pour d’autres groupes sociaux, locataires, journaliers, etc., structurés selon des logiques propres dépendant de leurs formes d’insertion dans la société urbaine. Se dessine ainsi une pluralité de modes de construction de l’appartenance territoriale, parfois conflictuels, mais dont la coexistence et l’interpénétration fondent les fortes identités locales de certains quartiers.

Summary

Summary

The scope and complexity of the spatial, social, and administrative organization of the city of Edo during the 19th century make it difficult to study the various features of its territorial identities. However, the celebrations connected with religious institutions and the Shinto sanctuaries in particular are special occasions which reveal the representations the inhabitants of the bourgeois districts have of their relation with urban space. Indeed the surrounding communities administered by their owners and representatives attempt to both glorify the feeling of community and enforce bourgeois hierarchies. These celebrations also reveal the structure of other social groups (tenants,day-laborers...) organized according to their own logistics and specific ways of integrating into urban society. They show various modes of achieving territorial integration which are at times conflictual, but whose coexistence and interconnection shape the strong local identities of some districts.

Type
Lieux de la ville : le quartier
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2003

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References

1 - Pour une approche critique du développement de l’histoire urbaine japonaise dansles années 1980, voir Akira, Tsukamoto, «Nihon kinsei toshi-shi kenkyū no arata natenkai no tame ni » (Pour de nouveaux développements de la recherche sur l’histoireurbaine de l’époque d’Edo), Rekishi hyōron, 500, 1991 Google Scholar, et Takashi, Tsukada, «Kinseitoshi-shi kenkyū no kadai to hōhō » (Méthodes et problématiques de la recherche surl’histoire urbaine de l’époque d’Edo), Jinmin no rekishigaku, 117, Tōkyō, 1993,Google Scholar et Kinseino toshi-shakaishi (Histoire sociale des villes prémodernes), Tōkyō, Aoki shoten, 1996.

2 - Dans les villes seigneuriales (jōkamachi) de la période d’Edo, les divers états sociaux (guerriers, bourgeois, religieux) résidaient en principe dans des endroits séparés etdépendaient d’autorités de tutelle et d’organisations administratives différentes.

3 - Sur cette notion de ville basse, vieux centre populaire et commerçant d’Edo, puisde Tōkyō, cf. Pons, Philippe, D’Edo à Tōkyō, Paris, Gallimard, 1988.Google Scholar

4 - Á Edo, les chō ne portaient pas systématiquement un nom qui leur était propre,comme c’était en général le cas à Kyōto : les dénominations étaient souvent attribuéesà une avenue ou dérivaient d’un lieu-dit absorbé par la ville. Dans ce cas, les commu-nautés portant le même nom étaient différenciées par un numéro.

5 - Cf. Makoto, Matsudaira, « Shukusai toshi no seiritsu to hen’yō » (Naissance etmutations de la ville en fête), in Nihon minzoku taikei 11 Toshi to inaka (Études folklo-riques du Japon, 11, Ville et campagne), Tōkyō, Shogakkan, 1985, pp. 119148.Google Scholar

6 - L’activité de ces censeurs visait en particulier la surveillance des théâtres et autresquartiers de plaisir, les publications et les estampes, mais aussi celle des déclassés,vagabonds et marginaux en tout genre. Des officiers guerriers des préfectures d’Edoétaient délégués à cette tâche et, du côté des bourgeois, la Surveillance urbaine étaitplacée sous l’autorité des instances suprême de la roture citadine, les Anciens de la cité (machi-toshiyori). Dix-huit, puis trente et un chefs de quartier furent aussi désignés pourêtre ses agents dans les secteurs bourgeois. Ces chefs de quartier, les nanushi, officiersbourgeois (machi-yakunin) héréditaires ou désignés par les préfets, avaient chacun lacharge de plusieurs communautés vicinales qui n’étaient pas forcément contiguës. Pourdes raisons pratiques, ils furent regroupés au début du XVIIIe siècle dans des associationsterritoriales (nanushi-bangumi) entre chefs de quartier responsables de rues voisines.

7 - Archives éditées par le Shiryō-hensanjo (Institut historiographique, Université deTōkyō), Shichū-torishimari-ruishū (Recueil raisonné de la délégation à la Surveillanceurbaine), vol. 17, Dainippon kinsei shiryō, Tōkyō, Tōkyō daigaku shuppankai, 1985[SCTRS].

8 - Cf. Hiroshi, Kurushima, « Sairei no kūkan kōzō » (Structure spatiale des fêtes), in Yasuo, Takahashi et Nobuyuki, Yoshida (éds), Nihon toshi-shi nyūmon, (Recherches surl’histoire urbaine du Japon), Tōkyō, Tōkyō daigaku shuppankai, vol. I, 1989,Google Scholar et Hideo, Kuroda, ō no shintai ō no shōzō (Corps du monarque, portrait du monarque), Tōkyō, Heibonsha, 1993;Google Scholar Hideo, Kuroda et Ronald, Toby (éds), Asahi hyakka, Rekishi woyominaosu 17 Gyōretsu to misemono (Encyclopédie Asahi, Relire l’histoire du Japon, 17, Cortèges et spectacles), Tōkyō, Asahi shinbunsha, 1994.Google Scholar Ces réjouissances et leurs orga-nisations s’inspiraient fortement des parades de la fête de Gion, prototype des fêtesurbaines depuis le Moyen A^ge. Sur ce sujet, voir Haruko, Wakita, « Fêtes et commu-nautés urbaines dans le Japon médiéval. La fête de Gion à Kyōto », Annales HSS, 525, 1997, pp. 10391056.CrossRefGoogle Scholar

9 - Cf. Tomokatsu, Inoue, «Toshi no shōshi, shōja wo meguru shomondai. Shūkyōseisaku to no kakawari wo chūshin ni » (Quelques problèmes concernant les petitstemples et les petits sanctuaires : les liens avec la politique religieuse), in «Toshi-shikenkyūkai »,Nenpō toshi-shi kenkyū 6 Shūkyō to toshi, Tōkyō, Yamagawa shuppankai, 1998,pp. 1928.Google Scholar

10 - SCTRS, vol. 17, 1845, p. 235 sq.

11 - Kaei/Keiō kiriezu (Cartes illustrées des quartiers d’Edo des ères Kaei et Keiō), Tōkyō,Jinbunsha, 1995.

12 - On y pendait des décorations faites de cordes à l’occasion des cérémonies au coursdesquelles les enfants de sept, cinq et trois ans étaient présentés (fête de shichi-go-san,le quinzième jour du onzième mois de l’année lunaire), ce qui n’était pas du goût deshabitants de la communauté mitoyenne de la grande avenue de Nihonbashidōri-Minamisanchōme, qui demandèrent et obtinrent leur retrait. Les autorités se montrent souventattentives à ce que les fêtes données par les fraternités ne débordent pas des limitesdes communautés : on spécifie qu’elles doivent avoir lieu « strictement à l’intérieur duchō » (chōnai-kagiri) ; SCTRS, vol. 17, p. 263 sq.

13 - SCTRS, vol. 17, 1847, p. 176. C’est un exemple de l’interférence permanente desprincipes d’organisation de la société d’ordres avec ceux de l’espace urbain : les réaména-gements et les déplacements de rues, fréquents au XVIIe siècle, ne dissolvaient pasforcément les liens les rattachant à d’autres communautés ou à l’autorité d’un chef dequartier ou d’un responsable de corps de métier.

14 - On a signalé le caractère plutôt urbain de cette vogue des « jours consacrés » mensuelsdans les établissements religieux de la fin de la période d’Edo : voir Nakai Nobuhiko, Nihon no rekishi 21 Chōnin (Histoire du Japon, 21, Les chōnin, Tōkyō, Shōgakkan, 1975,p. 375 sq. Ils marquent l’implication de plus en plus poussée des festivités religieusesdans une industrie du divertissement en plein développement à cette époque.

15 - Il s’agissait en l’occurrence, précise le texte, non pas de propriétaires, mais deconcierges/gérants de constructions à usage locatif (appelés yanushi, «maîtres de mai-son » à Edo).

16 - Nakai N., Nihon no rekishi 21 Chōnin, op. cit., p. 300 sq.

17 - Cf. ōKURASHō (Ministère des Finances) (éd.), Nihon zaisei keizai shiryō 7, Tōkyō,Zaisei-keizai gakkai, 1924, [NZKS], p. 764 sq.

18 - Sur cette notion de yaku/service public et son lien avec l’impôt, voir la contributionde Hiroyuki, Ninomiya, «L’époque moderne », in HÉRail, F. (éd.), Histoire du Japon, Paris, Horvath, 1991, pp. 301414.Google Scholar

19 - Le mode d’imposition des quartiers bourgeois à Edo variait selon les chō : un certainnombre d’entre eux étaient astreints au seul « service public » (kuyaku) ou « service decorvées urbaines » (chō-ninsokuyaku), c’est-à-dire aux charges dues normalement par desbourgeois ; d’autres acquittaient le « service provincial », en principe plus lourd maisaussi plus prestigieux. Le régime fiscal était déterminé par communauté (et non indivi-duellement) et revêtait une certaine dimension statutaire.

20 - SCTRS, vol. 17, 1849, p. 285 sq.

21 - Sur l’histoire de ce quartier, voir Hirokichi, Taya, Kinsei ginza no kenkyū (Recherchessur la guilde de l’argent à l’époque prémoderne), Tōkyō, Yoshikawa kōbunkan, 1963.Google Scholar

22 - SCTRS, vol. 17, 1853, p. 317.

23 - Unité de compte de l’or égale à une pièce koban.

24 - Cf. Nishizaka Yasushi, « Yamori », in Takahashi Y. et Yoshida N., Nihon toshi-shinyūmon, op. cit., vol. 3, 1990, pp. 224-225.

25 - SCTRS, vol. 17, p. 311 sq.

26 - Nakai N., Nihon no rekishi 21 Chōnin, op. cit.

27 - Kurushima H., « Sairei no kūkan kōzō », art. cit., pour les fêtes à Edo aux XVIIIe et XIXe siècles.

28 - Matsudaira M., « Shukusai toshi… », art. cit.

29 - Sur les ouvriers du bâtiment et les brigades de pompiers, cf. Ikegami Akihiko, Edochōnin no kenkyū 5 Edo hikeshi-seido no seiritsu to tenkai (Recherches sur les chōnin d’Edo,5, Naissance et développement du système de lutte contre les incendies), Tōkyō,Yoshikawa kōbunkan, 1978.

30 - SCTRS, vol. 17, 1845, p. 240.

31 - Kurushima H., « Sairei no kūkan kōzō », art. cit.

32 - Par exemple, cf. SCTRS, vol. 17, 1849, p. 275 sq. Un incident parmi tant d’autres,mais relaté en détail par nos archives : en 1846, un ouvrier du bâtiment, accompagnéde collègues et d’individus habitant ce même secteur de Yotsuya-Kōjimachi, avait pro-voqué une bagarre dans le faubourg proche de Naitō-Shinjuku où il avait mis à sac unétablissement, peut-être une auberge ou une maison de thé. Dans leur déposition, lestobi prétendirent s’être rendus à Naitō pour prêter main-forte au cortège de leur corpora-tion, qui devait traverser leur quartier. Le motif de la rixe aurait été le refus qu’ils sevirent opposer lorsque, déjà passablement éméchés, ils entreprirent de réquisitionnerpour leur propre compte les rafraîchissements mis à la disposition des processionnaires,jusqu’aux barils de saké destinés au sanctuaire. Au moment de présenter des excuses,les chefs du groupement de tobi (tobi-tōdori-gashira) mis en cause durent reconnaîtreque l’affaire en question n’était pas la première du genre (cf. SCTRS, vol. 17, 1848,p. 165 sq.)

33 - L’otokodate (d’otoko [” homme »] et date [” prestance », « contenance », « attitude »]),mélange de code de l’honneur, de brutalité mais aussi d’obligations envers les proches,était à l’origine une attitude répandue dans le monde des guerriers, très nombreux àEdo. Dès la fin du XVIIe siècle, elle gagna certaines catégories des couches populairesde travailleurs masculins (valets d’armes, journaliers…), ainsi que la pègre et la fauneinterlope du demi-monde et des tripots clandestins. Le kabuki d’Edo, très friant de faitsdivers, fit de l’otokodate un des principaux ressorts héroïco-dramatiques de ses pièces.

34 - Sur la condition des journaliers à Edo, voir Nobuyuki, Yoshida, Kinsei toshi-shakaino mibun-kōzō (Structure statutaire des sociétés urbaines prémodernes), Tōkyō, Tōkyōdaigaku shuppankai, 1998.Google Scholar

35 - Cf. Pons, Philippe, Misère et crime au Japon du XVII e siècle à nos jours, Paris, Gallimard, 1999.Google Scholar La réputation de « loubards » des jeunes ouvriers du bâtiment et les liens decertains d’entre eux avec des bandes et des gangs se sont maintenus de nos jours.Cependant, l’image du tobi était foncièrement ambiguë dans les mentalités populairesd’Edo, puisqu’on les identifiait, à l’occasion, à des sortes de justiciers punissant lesgrands marchands désignés par la vindicte populaire, en rasant leur demeure (mesureaussi utilisée pour éviter la propagation des incendies) ; et on a souvent mis en avant la similitude de ce comportement avec celui des émeutiers d’Edo lors des grandes émo-tions urbaines du XVIIIe siècle (IWATA KōTARō, Uchikowashi to minshû-sekai [Émeutesurbaines et univers populaire]), in Takahashi Y. et Yoshida N. (éds), Nihon toshi-shinyūmon, op. cit., vol. 2, 1990, pp. 79-104, ici p. 79 sq.

36 - SCTRS, vol. 17, 1847, pp. 185 et 195.

37 - SCTRS, vol. 17, 1853, p. 318.

38 - SCTRS, vol. 17, 1849, p. 275 sq.

39 - SCTRS, vol. 17, 1847, p. 183 sq.

40 - Ikegami A., Edo chōnin no kenkyū…, op. cit.

41 - Les territoires des brigades de tobi ne se confondaient pas exactement avec leslimites des groupements de chefs de quartier : les brigades de pompiers étaient enparticulier plus nombreuses (48 brigades regroupées en 10 divisions, pour 23 syndicatsde chefs de quartier). Edo comptait en tout 61 groupements de tobi répartis en 13 divi-sions, y compris ceux des secteurs guerriers ou d’établissements religieux.

42 - Nobuyuki, Yoshida, Asahi hyakka, Nihon-shi wo yominaosu 19 Kamiyui Shinza (Ency-clopédie Asahi. Relire l’histoire du Japon, 19, Shinza le coiffeur), Tōkyō, Asahishinbunsha, 1994.Google Scholar Sur le rôle des chefs d’organisation de journaliers dans le bâtiment, voir P. Pons, Misère et crime…, op. cit.

43 - Cf. Yoshida N., Nihon-shi wo yominaosu…, op. cit.

44 - SCTRS, vol. 17, 1848, p. 226.

45 - SCTRS, vol. 17, 1848, p. 173.

46 - Cf. Yoshida N., Nihon-shi wo yominaosu…, op. cit.

47 - NZKS, op. cit., p. 786.

48 - SCTRS, vol. 17, 1848, p. 243 sq.

49 - SCTRS, vol. 17, 1846, p. 245.

50 - SCTRS, vol. 17, 1848, p. 265.

51 - Sur ce sujet, voir Takeshi, Amano, Wakamono no minzoku (Études folkloriques surla jeunesse), Tōkyō, Perikan-sha, 1980.Google Scholar

52 - Cf. Norio, Makihara, « Bunmei kaika-ron » (Sur la notion de Bunmei-kaika), Nihontsūshi 16 (Histoire générale du Japon, 16), Tōkyō, Iwanami shoten, 1994, pp. 249290, ici p. 265 sq.Google Scholar

53 - Ajio, Fukuda, «Kinsei no mura to minzoku » (Les études folkloriques et les villagesprémodernes), Nihon tsūshi 13 (Histoire générale du Japon, 13), Tōkyō, Iwanami shoten, 1994, pp. 6597, ici p. 95.Google Scholar

54 - Kurushima H., « Sairei no kūkan kōzō », art. cit. Les communautés urbaines dansle Kantō pouvaient également former des organisations permettant la participation dejeunes gens aux fêtes ; il ne s’agissait cependant que des enfants des membres descommunautés, marchands propriétaires ou gardiens, qui faisaient ainsi leur apprentis-sage (cf. MATSUDAIRA M., « Shukusai toshi… », art. cit.).

55 - Des documents émanant des préfectures d’Edo et datés de 1831 s’élèvent contreles extorsions de fonds pratiquées par des bandes de jeunes ; ces groupes, à en croirece texte, se nommaient eux-mêmes wakai mono-nakama (compagnies de jeunes) etjustifiaient leurs menées par leur participation aux fêtes des sanctuaires ou des banquetspour leurs membres (NSKS, vol. 7, 1848, pp. 782 et 786). Ce type de demandes ressemblebeaucoup à celles des groupes de jeunesse villageois. Cependant, les textes insistentsur le fait qu’il s’agit là d’un nom que ces groupes se sont donné eux-mêmes et nond’une émanation institutionnelle des communautés urbaines.

56 - Par exemple, SCTRS, vol. 17, 1848, p. 226, où, avant le déroulement d’une fête, onrappelle aux gardiens de constructions à usage locatif qu’ils doivent tenir la jeunessede leurs communautés.

57 - SCTRS, vol. 17, 1846, p. 242. Le secteur était en effet le siège d’une des plus impor-tantes places d’Edo pour le commerce en gros de produits de la mer.

58 - SCTRS, vol. 17, 1848, p. 266.

59 - Sur Shiba, cf. Yoshida N., Nihon-shi wo yominaosu…, op. cit., et Kyodai jōkamachi edono bunsetsu kōzō (Structures élémentaires de la mégapole seigneuriale d’Edo), Tōkyō,Yamagawa shuppankai, 1999.

60 - Matsudaira M., « Shukusai toshi… », art. cit. Même après l’abolition des commu-nautés vicinales autonomes, demeura la distinction entre propriétaires, grands mar-chands et gardiens, d’une part, et locataires et journaliers domestiques, de l’autre, lepaiement de l’impôt foncier remplaçant la fourniture du service au seigneur commecritère d’honorabilité.

61 - Cf. Nobuyuki, Yoshida, Kinsei kyodai toshi no shakai kôzô (Structure sociale des méga-poles prémodernes), Tōkyō, Tōkyō daigaku shuppankai, 1991.Google Scholar Selon cet auteur, lesgrandes maisons de commerce constituaient paradoxalement, lors de leur apparitiondans la seconde moitié du XVIIe siècle, des éléments perturbateurs au sein des commu-nautés de voisinage, car leur logique de développement pouvait alors entrer en conflitavec les idéaux égalitaires et plus limités à leur rue de leurs autres voisins ; ces grandesmaisons de commerce avaient, par exemple, tendance à déborder des limites descommunautés vicinales en s’étendant sur des terrains contigus.

62 - Cf. Yoshida N., Kyodai jōkamachi…, op. cit.

63 - SCTRS, vol. 17, 1843, p. 228.