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Les indigènes de la République: Altérité, race et politique dans le Mexique post-révolutionnaire (années 1940-années 1950)

Published online by Cambridge University Press:  07 April 2020

Romain Robinet*
Affiliation:
Temps, Mondes, Sociétés (Temos), Université d’Angersromain.robinet@univ-angers.fr

Résumés

Destiné à accélérer un processus de métissage prétendument à l’œuvre depuis la Conquête, l’indigénisme mexicain s’est donné pour buts successifs de favoriser la « fusion raciale » au sein de la population et de planifier l’« acculturation » des minorités indigènes. Mises en place durant les années 1930, 1940 et 1950, les premières politiques indigénistes, qu’elles fussent menées par le Département autonome des affaires indigènes, par le ministère de l’Éducation publique ou par l’Institut national indigéniste, visaient largement à « incorporer l’Indien à la civilisation ». Fruit d’une vision à la fois occidentale, progressiste et paternaliste, elles transformèrent, ce faisant, la catégorie raciale « indigène » en une catégorie politique légitime, axée sur un référentiel interaméricain. Plusieurs jeunes Mexicains ayant bénéficié des premiers « internats indigènes », lesquels se généralisèrent dans les années 1930, purent dès lors se considérer comme « indiens » ou « aborigènes », renverser le stigmate pesant sur eux et utiliser stratégiquement l’altérité comme une ressource politique. Cette contribution retrace ainsi l’histoire de cette génération qui mobilisa, durant les années 1940 et 1950, ses « frères de race » dans une série d’organisations dont la matrice fut la Confédération nationale des jeunes indigènes. Ces organisations structurèrent un mouvement national indien d’apparence massive, comptant plusieurs dizaines de milliers d’adhérents, qui chercha à la fois à exprimer publiquement des demandes socio-économiques, éducatives et sanitaires et à s’intégrer au Parti révolutionnaire institutionnel, comme un « secteur » officiel, défini de manière raciale.

Abstracts

Abstracts

Intended as a means of accelerating the process of racial mixing (mestizaje) that had supposedly been taking place since the Conquest, Mexican Indigenism (indigenismo) set itself the successive goals of promoting “racial fusion” among the population, followed by the “acculturation” of indigenous minorities. Developed from the 1930s, the first Indigenist policies, whether implemented by the Autonomous Department of Indigenous Affairs, the Ministry of Public Education, or the National Indigenist Institute, broadly aimed to “incorporate the Indian into civilization.” Resulting from a vision that was simultaneously occidental, progressive, and paternalist, they thereby transformed the “indigenous” racial category into a legitimate political one, set within an inter-American frame of reference. A number of young Mexicans, having benefited from the first “Indian boarding schools” that spread in the 1930s, could henceforth consider themselves “Indians” or “Aborigines,” reverse the stigma from which they had suffered, and use their alterity strategically as a political tool. This article retraces the history of this generation which, in the 1940s and 1950s, mobilized its “racial brothers” in a series of organizations that sprang up around the National Confederation of Indigenous Youth. These organizations formed a massive national Indian movement, with tens of thousands of members, which sought to articulate socioeconomic, educational, and health claims and to integrate into the Institutional Revolutionary Party as an official “sector” defined along racial lines.

Type
Amérique latine
Copyright
© Éditions de l'EHESS

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Footnotes

*

Le titre de cet article fait directement référence à la classification d’une partie des sources primaires mobilisées pour sa réalisation. Les fonds présidentiels de l’Archivo general de la Nación (Mexico) disposent en effet d’une section intitulée « Indigènes République ». La consultation de ces archives a été rendue possible grâce aux financements successifs de l’Ehess (2016) et de l’université d’Angers (2018). Le terme « République » est couramment employé par les Mexicains pour désigner leur pays, à l’instar du mot « hexagone » en français. L’indianité « comme position » fera ici l’objet d’une analyse approfondie. En conséquence, si toute ressemblance avec un mouvement politique surgi dans la France du milieu des années 2000 n’est que purement fortuite et indépendante de la volonté de l’auteur, elle donnera sans doute matière à penser aux lecteurs quant à l’extrême pluralité des mobilisations sociales s’inscrivant dans un cadre postcolonial.

References

1 Sur le rôle central de la présidence dans l’initiative législative et le vote des lois, voir González Casanova, Pablo, La democracia en México, Mexico, Era, 1965, p. 29-33Google Scholar.

2 Mexico, Diario de los debates de la Cámara de diputados (ci-après DDCD), 13 oct. 1948.

3 Sur ce congrès, voir Giraudo, Laura, « Un campo indigenista transnacional y casi ‘profesional’ : la apertura en Pátzcuaro (1940) de un espacio por y para los indigenistas », in Giraudo, L. et Martín-Sánchez, J. (dir.), La ambivalente historia del indigenismo. Campo interamericano y trayectorias nacionales, 1940-1970, Lima, Instituto de estudios peruanos, 2011, p. 21-98Google Scholar.

4 Mexico, Archivo general de la Nación (ci-après AGN), fonds Miguel Alemán Valdés (ci-après MAV), exp. 485/1.

5 Selon l’avant-projet de loi, le conseil de l’Ini devait comprendre les représentants du Département agraire, de la Banque de crédit agricole et de quatre ministères (Éducation publique, Santé et Assistance, Intérieur, Agriculture). Les ministères des Ressources hydrauliques et des Communications furent rapidement ajoutés à la liste. Les institutions académiques invitées à participer étaient l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (Inah), l’Université nationale autonome du Mexique (Unam) et l’Institut polytechnique national (Ipn). Voir DDCD, 13 oct. 1948.

6 Sur la Révolution mexicaine (1910-1940) et sur la très riche historiographie à laquelle elle a donné lieu, voir Guerra, François-Xavier, Le Mexique. De l’Ancien Régime à la Révolution, Paris, L’Harmattan/Publications de la Sorbonne, 2 vol., 1985CrossRefGoogle Scholar ; Knight, Alan, The Mexican Revolution, Cambridge, Cambridge University Press, 2 vol., 1986Google Scholar ; Meyer, Jean, La Révolution mexicaine, 1910-1940, Paris, Tallandier, [1972] 2010Google Scholar ; Lempérière, Annick, Intellectuels, État et société au Mexique. Les clercs de la nation (1910-1968), Paris, L’Harmattan, 1992Google Scholar ; Barrón, Luis, Historias de la Revolución mexicana, Mexico, Fondo de cultura económica, 2004Google Scholar ; Aguilar Camín, Héctor et Meyer, Lorenzo, A la sombra de la Revolución mexicana, Mexico, Cal y Arena, 1989Google Scholar. Sur la genèse du Pri, voir Garrido, Luis Javier, El Partido de la revolución institucionalizada. La formación del nuevo Estado en México (1928-1945), Mexico, Siglo XXI Editores, 1982Google Scholar.

7 Ce nombre est mentionné dans le premier considérant de la loi créant l’Ini : AGN, MAV, exp. 545.3/72. Il ne saurait s’agir d’une image statistique fiable, étant donné le caractère labile de l’identification indigène, aussi bien du point de vue des recenseurs que des recensés. Selon le critère purement linguistique, le recensement immédiatement antérieur (celui de 1940) chiffrait la population indigène à 2 490 909 individus, sur une population totale de 19 653 552 habitants ; parmi eux, 1 237 018 étaient monolingues et les 1 253 891 personnes restantes étaient bilingues : 6 o Censo general de la población 1940. Resumen General, Mexico, Secretaría de la Economía nacional, 1943. Le même recensement incluait des critères d’ordre « culturel » (en réalité uniquement vestimentaires et matériels) qui permirent de faire passer ce chiffre d’environ 2,5 millions à 3,5 millions d’individus pouvant, dès lors, être considérés comme « indigènes ». Néanmoins, cette évaluation se fondait sur la combinaison hasardeuse de critères linguistiques et matériels : l’usage de « sandales », d’« instruments » et de « chaussures » « de type indigène » était un marqueur discriminant. Voir Pla Burgat, Dolores, « Más desindianización que mestizaje. Una relectura de los censos generales de población », Dimensión antropológica, 18-53, 2011, p. 69-91Google Scholar.

8 Doremus, Anne, « Indigenism, Mestizaje, and National Identity in Mexico during the 1940s and the 1950s », Mexican Studies/Estudios Mexicanos, 17-2, 2001, p. 375-402CrossRefGoogle Scholar ; DDCD, 12 oct. 1940 et 13 oct. 1948.

9 Le pédagogue Moisés Sáenz plaida pour l’usage du terme « intégration ». Néanmoins, l’immense majorité des écrits indigénistes continuèrent de faire référence à la notion d’« incorporation ». Voir Farias Mackey, María Guadalupe, « Cárdenas, el indigenista », in León y González, S. (dir.), El cardenismo, 1932-1940, Mexico, Fondo de cultura económica, 2010, p. 258-323Google Scholar.

10 López, Rick A., « Olinalá y la indigenización trasnacional de la cultura nacional mexicana », in Gleizer, D. et López Caballero, P. (dir.), Nación y alteridad. Mestizos, indígenas y extranjeros en el proceso de formación nacional, Mexico, Universidad autónoma metropolitana/Eeyc, 2015, p. 285-335Google Scholar.

11 Victoriano Anguiano Equihua (1908-1958), avocat d’origine purépecha, était alors secrétaire général du Parti populaire (Pp), une organisation de gauche fondée par Vicente Lombardo Toledano. Proche du général Lázaro Cárdenas au début des années 1930, il se distingua, au début des années 1950, par sa virulente critique du cardénisme : Camp, Roderic Ai, Mexican Political Biographies, 1935-2009, Austin, University of Texas Press, 2011, p. 33Google Scholar.

12 DDCD, 13 oct. 1948. Toutes les sources citées sont traduites par l’auteur de l’article.

13 DDCD, 13 oct. 1948, position du député Ramón Santoyo.

14 DDCD, 13 oct. 1948, position du député Ramón Santoyo.

15 AGN, MAV, exp. 545.3/72.

16 AGN, MAV, exp. 545.3/72, lettre d’Alfonso Caso à Rogerio de la Selva (secrétaire du président Alemán), 10 nov. 1949. Dans ce courrier, Caso évoquait le fonctionnement du conseil de l’Ini en mentionnant seulement les représentants des différents ministères (et en aucun cas d’éventuels représentants indigènes). Le texte réglementaire de 1951 se trouve dans Ini, ¿ Qué es el Ini ?, Mexico, Ini, 1955, p. 61-73.

17 L’Ini a été remplacé en 2003 par la Commission pour le développement des peuples indigènes.

18 Les travaux les plus nombreux ont porté sur les années d’élaboration de l’indigénisme (1910-1930). La période postérieure à 1940 demeure un front pionnier historiographique. Pour une vision synthétique des courants intellectuels de l’indigénisme, voir Favre, Henri, L’indigénisme, Paris, Puf, 1996Google Scholar ; Sanz Jara, Eva, Los indios de la nación. Los indígenas en los escritos de intelectuales y políticos del México independiente, Madrid, Iberoamericana, 2011CrossRefGoogle Scholar. Sur la genèse de l’indigénisme dans le Mexique révolutionnaire, voir Brading, David A., « Manuel Gamio and Official Indigenismo in Mexico », Bulletin of Latin American Research, 7-1, 1988, p. 75-89CrossRefGoogle Scholar ; Dawson, Alexander Scott, Indian and Nation in Revolutionary Mexico, Tucson, University of Arizona Press, 2004Google Scholar. Sur ses dimensions interaméricaines, voir L. Giraudo et J. Martín-Sánchez (dir.), La ambivalente historia del indigenismo…, op. cit. Sur les politiques indigénistes au Mexique, voir Lewis, Stephen E., « Mexico’s National Indigenist Institute and the Negotiation of Applied Anthropology in Highland Chiapas, 1951-1954 », Ethnohistory, 55-4, 2008, p. 609-632CrossRefGoogle Scholar ; Id., « Indigenista Dreams Meet Sober Realities: The Slow Demise of Federal Indian Policy in Chiapas, Mexico, 1951-1970 », Latin American Perspectives, 39-5, 2012, p. 63-79 ; de la Peña, Guillermo, « The End of Revolutionary Anthropology ? Notes on Indigenismo », in Gillingham, P. et Smith, B. (dir.), Dictablanda: Politics, Work, and Culture in Mexico, 1938-1968, Durham, Duke University Press, 2014, p. 279-298Google Scholar ; Corbeil, Laurent, « El Instituto nacional indigenista en el municipio de Oxchuc, 1951-1971 », LiminaR. Estudios sociales y humanísticos, 11-1, 2013, p. 57-72CrossRefGoogle Scholar ; López Caballero, Paula, « Las políticas indigenistas y la ‘fábrica’ de su sujeto de intervención en la creación del primer Centro coordinador del Instituto nacional indigenista », in Gleizer, D. et López Caballero, P. (dir.), Nación y alteridad…, op. cit., p. 69-108Google Scholar. Pour d’autres analyses latino-américaines, voir Vergara, Jorge Iván et Gundermann, Hans, « Chile y el Instituto indigenista interamericano, 1940-1993. Una visión de conjunto », Chungara. Revista de antropología chilena, 48-1, 2016, p. 127-144Google Scholar.

19 Sur la critique postcoloniale de l’indigénisme, qui pensa l’anthropologue indigéniste comme un auxiliaire du « colonialisme interne » ou un « technicien » expert en « manipulation des Indiens », voir P. González Casanova, La democracia…, op. cit., p. 103-108 ; Bonfil Batalla, Guillermo, « Del indigenismo de la Revolución a la antropología critica », in Warman, A.et al., De eso que llaman antropología mexicana, Mexico, Nuestro Tiempo, 1970,p. 39-65Google Scholar. Issue de l’historiographie française, mais largement applicable au cas mexicain, l’expression « années 1968 » renvoie ici aux décennies 1960 et 1970 : Pensado, Jaime M. et Ochoa, Enrique C. (dir.), México beyond 1968: Revolutionaries, Radicals and Repression during the Global Sixties and Subversive Seventies, Tucson, University of Arizona Press, 2018CrossRefGoogle Scholar.

20 Giraudo, Laura, « Neither ‘Scientific’ nor ‘Colonialist’: The Ambiguous Course of Inter-American Indigenismo in the 1940s », Latin American Perspectives, 39-5, 2012, p. 12-32CrossRefGoogle Scholar.

21 Shepard, Todd, « Algeria, France, Mexico, Unesco: A Transnational History of Antiracism and Decolonization, 1932-1962 », Journal of Global History, 6-2, 2011, p. 273-297CrossRefGoogle Scholar.

22 Cette histoire politique de l’altérité, attentive aux acteurs collectifs qui se disent indigènes, dialogue avec l’histoire des « régimes nationaux d’altérité » qui cerne l’articulation entre la construction de l’État-nation, l’institutionnalisation des sciences sociales et les représentations de « l’autre interne » par les élites : López Caballero, Paula et Giudicelli, Christophe (dir.), Régimes nationaux d’altérité. États-nations et altérités autochtones en Amérique latine, 1810-1950, Rennes, Pur, 2016CrossRefGoogle Scholar. Elle dialogue aussi et surtout avec les travaux sur la race, au sens de construction sociale, dans la mesure où la race est analysée comme une ressource politique mobilisable : Schaub, Jean-Frédéric, Pour une histoire politique de la race, Paris, Éd. du Seuil, 2015Google Scholar ; Thibaud, Clément, « Race et citoyenneté dans les Amériques (1770-1910) », Le mouvement social, 3-252, 2015, p. 5-19CrossRefGoogle Scholar.

23 Mejía Piñeros, María Consuelo et Sarmiento Silva, Sergio, La lucha indígena, un reto a la ortodoxia, Mexico, Siglo XXI Editores, [1987] 1991Google Scholar ; Le Bot, Yvon, La grande révolte indienne, Paris, Robert Laffont, 2009, p. 16Google Scholar et 49-51 ; Recondo, David, La démocratie mexicaine en terres indiennes, Paris, Karthala, 2009CrossRefGoogle Scholar. Une étude oubliée fait exception : Iwańska, Alicja, The Truths of Others: An Essay on Nativistic Intellectuals in Mexico, Cambridge, Schenkman, 1977Google Scholar.

24 Zolov, Eric, « Expanding our Conceptual Horizons: The Shift from an Old to a New Left in Latin America », A contracorriente, 5-2, 2008, p. 47-73Google Scholar ; Muñoz, María, Stand Up and Fight: Participatory Indigenismo, Populism, and Mobilization in Mexico, 1970-1984, Tucson, University of Arizona Press, 2016Google Scholar ; Dillingham, Allan S., « Indigenismo Occupied: Indigenous Youth and Mexico’s Democratic Opening (1968-1975) », The Americas, 72-4, 2015, p. 549-582CrossRefGoogle Scholar.

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26 López Caballero, Paula, « Introduction. Les régimes nationaux d’altérité : contextes, positionnements et interactions dans la constitution de l’indianité », in López Caballero, P. et Giudicelli, C. (dir.), Régimes nationaux d’altérité…, op. cit., p. 11-26Google Scholar. Voir également les tourments de l’Indien chamula Juan Pérez Jolote qui devint ladino (métis) puis redevint chamula : Pozas, Ricardo A., Juan Pérez Jolote, Mexico, Fondo de cultura económica, [1952] 2008, p. 54-55Google Scholar.

27 Barth, Fredrik (dir.), Ethnic Groups and Boundaries: The Social Organization of Culture Difference, Boston, Little Brown, 1969Google Scholar.

28 Bonfil Batalla, Guillermo, « El concepto de indio en América : una categoría de la situación colonial », Anales de antropología, 9, 1972, p. 105-124Google Scholar.

29 Pour une distinction féconde entre racialisation (oppressive, verticale, mobilisant l’hérédité biologique) et ethnicisation (émancipatrice, horizontale, mobilisant l’héritage culturel), voir Poiret, Christian, Hoffmann, Odile et Audebert, Cédric, « Éditorial. Contextualiser pour mieux conceptualiser la racialisation », Revue européenne des migrations internationales, 27-1, 2011, p. 7-16CrossRefGoogle Scholar. Pour une autre analyse de l’ethnicité (positive), voir Verdo, Geneviève et Vidal, Dominique (dir.), « L’ethnicité en Amérique latine : un approfondissement du répertoire démocratique ? », Critique internationale, 4-57, 2012, p. 9-22CrossRefGoogle Scholar.

30 Chartier, Roger, « La conscience de la globalité (commentaire) », Annales HSS, 56-1, 2001, p. 119-123Google Scholar.

31 Parmi les très rares travaux sur l’histoire du Pri, voir Hernández Rodríguez, Rogelio, « La historia moderna del Pri : entre la autonomía y el sometimiento », Foro internacional, 40-2, 2000, p. 278-306Google Scholar ; Gillingham, Paul, « ‘We Don’t Have Arms, but We Do Have Balls’: Fraud, Violence, and Popular Agency in Elections », in Gillingham, P. et Smith, B. (dir.), Dictablanda…, op. cit., p. 149-172Google Scholar ; Smith, Benjamin, « Who Governed ? Grassroots Politics in Mexico under the Partido Revolucionario Institucional, 1958-1970 », Past & Present, 225-1, 2014, p. 227-271CrossRefGoogle Scholar.

32 Sur les indigènes du Chiapas et le Pri, voir Rus, Jan, « The ‘Comunidad Revolucionaria Institucional’: The Subversion of Native Government in Highland Chiapas, 1936-1968 », in Joseph, G. M. et Nugent, D. (dir.), Everyday Forms of State Formation: Revolution and the Negotiation of Rule in Modern Mexico, Durham, Duke University Press, 1994, p. 265-300Google Scholar.

33 « La razón de ser », La Voz del Indio, 1-1, 5 juil. 1952, p. 1.

34 Le panorama des organisations a été reconstitué grâce aux sources : AGN, MAV, exp. 437.1/99, note confidentielle, 22 déc. 1949 ; « Notas editoriales : teoría y realidad del indigenismo », La Voz del Indio, 4-36, 15 déc. 1956, p. 1 ; « Organización indígena en el DF », La Voz del Indio, 5-37, 1er mai 1957, p. 8.

35 La Cnji revendiquait alors entre 75 000 et 150 000 membres : AGN, MAV, exp. 437.1/99, mémorandum de la Cnji, 5 oct. 1948 ; AGN, MAV, exp. 437.1/99, note confidentielle, 22 déc. 1949. Au-delà de ces chiffres, son véritable socle social était formé, dans les années 1950, par les indigènes éduqués et, notamment, par les 2 000 étudiants des internats indigènes. En 1952, La Voz del Indio tirait à 5 000 exemplaires.

36 Gamio, Manuel, Forjando patria. Pro nacionalismo, Mexico, Porrúa Hermanos, 1916, p. 169-170Google Scholar.

37 Acevedo Rodrigo, Ariadna, « Incorporar al Indio. Raza y retraso en el libro de la Casa del estudiante indígena », in Gleizer, D. et López Caballero, P. (dir.), Nación y alteridad…, op. cit., p. 165-195Google Scholar, ici p. 166-167.

38 Les premiers congrès régionaux indigènes furent les suivants : Ier Congrès régional indigène (otomi, à Ixmiquilpan, Hidalgo, sept. 1936, 720 délégués), IIe Congrès régional indigène (tarasque, à Uruapán, Michoacán, déc. 1937, 184 délégués), IIIe Congrès régional indigène (aztèque, à Tamazunchale, San Luis Potosí, mars 1938, 800 délégués), IVe Congrès régional indigène (à Ixtlahuaca, État de Mexico, sept. 1938, 600 délégués), Ier Congrès régional indigène de la race huastèque (à Tantoyuca, Veracruz et Tancanhuitz, San Luis Potosí, oct. 1939, 332 délégués), Ier Congrès régional indigène de la race chontal (à Villahermosa, Tabasco, déc. 1939, 130 délégués), Ier Congrès indigène de la race mixtèque (à Tlaxiaco, Oaxaca, déc. 1939, 600 délégués). Voir A. S. Dawson, Indian and Nation…, op. cit., p. 96-98.

39 « El Congreso indígena en Ixmiquilpan », El Nacional, 5 sept. 1936. Fait significatif, l’élection des délégués otomis devait se faire sous la supervision du Daai.

40 Les premiers congrès des Tarahumaras, localisés dans le Chihuahua, eurent lieu à Guachochi (1939), à Tónachic (1944), à Estación Creel (1945) et à Guachochi (1950). Ce dernier congrès approuva les statuts du Conseil suprême de la race tarahumara, qui réunissait dix régions : « El IV Congreso indígena tarahumara », Boletín indigenista, 10-2, 1950, p. 164.

41 La Cnjci se revendiquait de la Firo. Sur la Firo, voir Mexico, Instituto de investigaciones antropológicas (ci-après IIA-UNAM), fonds Alfonso Caso, caja 4, exp. 57, Declaración de principios y estatutos de la Federación indigenista revolucionaria oaxaqueña, 1er janv. 1939.

42 Loyo, Engracia, Gobiernos revolucionarios y educación popular en México, 1911-1928, Mexico, El Colegio de México, 1999CrossRefGoogle Scholar.

43 Ibid., p. 292-301 ; Dawson, Alexander S., « ‘Wild Indians’, ‘Mexican Gentlemen’, and the Lessons Learned in the Casa del Estudiante Indígena, 1926-1932 », The Americas, 57-3, 2001, p. 329-361Google Scholar ; A. Acevedo Rodrigo, « Incorporar al Indio… », art. cit., p. 165-195.

44 Loyo, Engracia, « Los centros de educación indígena y su papel en el medio rural (1930-1940) », in Gonzalbo Aizpuru, P. (dir.), Educación rural e indígena en Iberoamérica, Mexico, El Colegio de México, 1996, p. 139-159Google Scholar ; Giraudo, Laura, « De la ciudad ‘mestiza’ al campo ‘indígena’ : internados indígenas en el México postrevolucionario y en Bolivia », Anuario de estudios americanos, 67-2, 2010, p. 519-547CrossRefGoogle Scholar ; Dawson, Alexander S., « Histories and Memories of the Indian Boarding Schools in Mexico, Canada, and the United States », Latin American Perspectives, 39-5, 2012, p. 80-99CrossRefGoogle Scholar.

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46 « Notas editoriales : teoría y realidad del indigenismo », art. cit.

47 « Notas editoriales : teoría y realidad del indigenismo », art. cit. ; « Congreso nacional constitutivo de la Federación de estudiantes indígenas », Boletín indigenista, 9-2, 1949, p. 180-184.

48 « Notas editoriales : teoría y realidad del indigenismo … », art. cit. ; « Editorial : la suma de nuestro indigenismo es igual a mexicanidad », La Voz del Indio, 6-38, 31 juil. 1958, p. 1.

49 Les dix-neuf centres en fonctionnement fin 1948 étaient : Siquiríchic, Tónachic (Chihuahua), Vicam (Sonora), Ciudad Las Casas (Chiapas), Parácho (Michoacán), Pequetzén, Matlapa (San Luis Potosí), Teziutlán, Zongozotla (Puebla), San Agustín del Palmar (Veracruz), San Antonio Eloxochitlán, Guelatao (Oaxaca), Apetatitlán (Tlaxcala), San Gabrielito (Guerrero), La Llave (Querétaro), Remedios (Hidalgo), le Centre féminin de l’État de Mexico, Balantún (Yucatán) et Jalpa de Méndez (Tabasco). Voir « Congreso nacional constitutivo… », art. cit.

50 « El día del Indio fue celebrado con un Consejo nacional », La Voz del Indio, 5-37, 1er mai 1957, p. 2-3.

51 « Congreso nacional constitutivo… », art. cit. ; Onésimo Ríos Hernández, « ¿ Soy o no Indio ? », La Voz del Indio, 4-31, 15 nov. 1955, p. 8-9.

52 AGN, MAV, exp. 437.1/99, note confidentielle, 22 déc. 1949.

53 « Historia gráfica de la Confederación nacional de jóvenes y comunidades indígenas, 1946-1952 », La Voz del Indio, 1-12, 30 nov. 1952, p. 14-16.

54 Vázquez, Genaro V., « Hay que darle la razón al Indio aunque no la tenga », La Voz del Indio, 1-12, 30 nov. 1952, p. 9Google Scholar.

55 Mexico, archives personnelles d’Onésimo Ríos Hernández, « Apuntes para la historia de la Unión fraternal zoogochense », 2017.

56 Série de trois entretiens avec Onésimo Ríos Hernández, âgé de 94 ans, Mexico, août 2018.

57 Il s’agissait de América indígena et du Boletín indigenista. Voir notamment « Panamá. Congreso indígena de Tupuala », Boletín indigenista, 9-3, 1949, p. 384 ; Giraudo, Laura, « El Instituto indigenista interamericano y la participación indígena », América indígena, 62-3, 2006, p. 6-34Google Scholar.

58 L’anthropologue Juan Comas, en représentation de l’Iii, assista au congrès de refondation de la Fnei en 1949 : « Congreso nacional constitutivo… », art. cit. En 1950, Onésimo Ríos Hernández, secrétaire général de la Cnji, représenta l’Iii au premier Congrès indigéniste du Chiapas : « Primer Congreso indigenista chiapaneco », Boletín indigenista, 10-3, 1950, p. 248.

59 L. Giraudo, « El Instituto indigenista interamericano… », art. cit.

60 Mexico, Université ouvrière de Mexico, archives personnelles de Vicente Lombardo Toledano, lettre de Julián Escalante à Vicente Lombardo Toledano, 29 avr. 1942. Escalante fut par la suite assassiné en raison de son engagement agrarista (adjectif désignant les partisans de la réforme agraire). Son fils, le professeur Bricio Escalante Quiroz, était un membre actif de la Cnjci au milieu des années 1950.

61 AGN, MAV, exp. 437.1/99, lettre de la Cnji à Miguel Alemán, 17 déc. 1948.

62 « La historia de ‘La Voz del Indio’ », La Voz del Indio, 4-27, 15 juil. 1955, p. 6-7.

63 Les responsables de la Dgai étaient généralement présents lors des congrès organisés par la Cnji, puis par la Cnjci. La Dgai finança la tournée nationale des internats indigènes, entreprise par Onésimo Ríos Hernández. Voir « Congreso nacional constitutivo… », art. cit. ; « La Cnji y los congresos indigenistas estatales de Hidalgo, Oaxaca y México », Boletín indigenista, 10-4, 1950, p. 338-344 ; « II Congreso nacional de juventudes y comunidades indígenas », Boletín indigenista, 11-4, 1951, p. 338-342.

64 Sur ce scepticisme initial, voir AGN, MAV, exp. 437.1/99, mémorandum de la Cnji au président Alemán, 6 oct. 1948.

65 En 1957, la Cnjci regroupait six types d’organisations : l’Unoi, la Fpeei, les fédérations indigènes de quatorze États fédérés (Chihuahua, Sonora, Nayarit, Jalisco, Michoacán, Estado de México, Guerrero, Hidalgo, Puebla, Oaxaca, Tlaxcala, Chiapas, Veracruz et San Luis Potosí), la Ligue sportive indigène de México, les associations étudiantes indigènes et la Fédération nationale des groupes féminins indigènes. Voir AGN, fonds Adolfo Ruiz Cortines (ci-après ARC), exp. 433/211, lettre de la Cnjci au président Ruiz Cortines, 4 mai 1957. Ce travail organisationnel commença dès les premières années de la Cnji : « La Cnji y los congresos indigenistas… », art. cit. ; « Síntesis de actividades de la Cnji », Boletín indigenista, 11-2, 1951, p. 150-152 ; « El Congreso indígena en el Estado de Guerrero y la Cnjci », Boletín indigenista, 12-2, 1952, p. 162-164 ; « II Congreso estatal indígena chiapaneco », Boletín indigenista, 12-3, 1952, p. 266-270 ; « II Congreso estatal indígena guerrerense », Boletín indigenista, 15-1, 1955, p. 68-72.

66 A. Iwańska, The Truths of Others…, op. cit., p. 41-42.

67 « Por la redención del Indio » (« Pour la rédemption de l’Indien ») était la devise de la Cnji. Son slogan était « Mexicaniser l’Indien et non indigénéiser le Mexique » (« Mexicanizar al Indio y no indigenizar a Mexico »). Ces deux assertions faisaient écho aux grands écrits indigénistes, notamment M. Gamio, Forjando patria…, op. cit., p. 31-33 (chap. « La redención de la clase indígena »). Voir aussi AGN, MAV, exp. 437.1/99, statuts de la Cnji, 1949-1951.

68 Cette synthèse des différentes demandes indigènes a été établie à partir des sources suivantes : « Congreso nacional constitutivo… », art. cit. ; « Primer Congreso nacional de juventudes indígenas », Boletín indigenista, 9-3, 1949, p. 382-384 ; « El día del Indio », Boletín indigenista, 10-2, 1950, p. 134 ; « El IV Congreso indígena tarahumara », art. cit. ; « Primer Congreso indigenista chiapaneco », art. cit. ; « La Cnji y los congresos indigenistas estatales de Hidalgo, Oaxaca y México », art. cit. ; « Síntesis de actividades de la Cnji », Boletín indigenista, 11-2, 1951, p. 150-152 ; « II Congreso nacional de juventudes y comunidades indígenas », art. cit. ; « El Congreso indígena en el estado de Guerrero y la Cnjci », Boletín indigenista, 12-2, 1952, p. 162-164 ; « II Congreso estatal indígena chiapaneco », art. cit. ; « II congreso estatal indígena guerrerense », art. cit. ; AGN, MAV, exp. 437.1/99, Memoria del Congreso regional de la juventud zapoteca, celebrado en Zoogocho el día 21 de agosto de 1948, mémorandum de la Cnji, 5 oct. 1948 , et lettre de la Fnei au président Alemán, 6 oct. 1948 ; AGN, ARC, exp. 433/211, lettre de la Fnei au président Ruiz Cortines, 16 oct. 1957 ; « Magno programa de acción en beneficio de los Indios », La Voz del Indio, 1-1, 5 juil. 1952, p. 1 et 4 ; « Petición de estudiantes indígenas », La Voz del Indio, 1-1, 5 juil. 1952, p. 2 ; « Deliberación de la Asamblea nacional indígena », La Voz del Indio, 1-2, 12 juil. 1952, p. 2 et 4 ; « Sr. Don Alfonso Ruiz Cortines », La Voz del Indio, 4-32, 15 déc. 1955, p. 4-6.

69 Figueroa Mata, Ulrick Lorenzo, « Justicia social para el Indio », La Voz del Indio, 4-27, 15 juil. 1955, p. 1Google Scholar.

70 En 1950, la Cnji prévoyait de consacrer une part notable de son budget (4 300 pesos sur un total de 20 380) à l’organisation de cinq férias : Feria regional zapoteca (Zoogocho, Oaxaca), Feria regional mazahua (San Felipe del Progreso, Estado de México), Feria regional otomí (Remedios, Ixmiquilpán, Hidalgo), Feria regional azteca (Xalitla, Guerrero), Feria regional tarahumara (Baquiríachic, Chihuahua). Voir AGN, MAV, exp. 437.1/99, budget de la Cnji, 13 janv. 1950. L’organisation faisait évidemment de la publicité pour ces événements : « En mayo visite Toluca », La Voz del Indio, 4-33/35, 15 mars 1956, p. 8.

71 La Voz del Indio, 6-38, 31 juil. 1958, p. 3.

72 « Congreso nacional constitutivo… », art. cit., p. 180-184, ici p. 182.

73 « El día del Indio fue celebrado… », art. cit., p. 2-3, ici p. 2.

74 « El patrimonio indígena del valle del Mezquital », La Voz del Indio, 1-1, 5 juil. 1952, p. 1.

75 « Editorial : la suma de nuestro indigenismo es igual a mexicanidad », La Voz del Indio, 6-38, 31 juil. 1958, p. 1.

76 Onésimo Ríos Hernández, « Ante el III Congreso indigenista interamericano », El Nacional, 26 juin 1954.

77 Onésimo Ríos Hernández, « Ante el III Congreso indigenista interamericano », El Nacional, 23 juin 1954. Sur Urbina, voir Jan Rus, « The ‘Comunidad Revolucionaria Institucional’… », art. cit., p. 265-300, ici p. 274-276.

78 « Carta a Don Adolfo Ruiz Cortines », La Voz del Indio, 1-1, 5 juil. 1952, p. 3.

79 « Nos escribe Don Manuel Gamio », La Voz del Indio, 1-12, 30 nov. 1952, p. 11.

80 AGN, ARC, exp. 606.3/146, mémorandum d’Alfonso Caso à Adolfo Ruiz Cortines, 26 janv. 1953.

81 « El Congreso indígena en el Estado de Guerrero y la Cnjci », Boletín indigenista, 12-2, 1952, p. 164.

82 « II Congreso estatal indígena guerrerense », art. cit., p. 68-72, ici p. 70.

83 « Magno programa de acción en beneficio de los Indios », La Voz del Indio, 1-1, 5 juil. 1952, p. 1.

84 « Primer Congreso indigenista chiapaneco », art. cit.

85 L’Ini soutint la Cnjci jusqu’en octobre 1953. À cette date, un congrès étudiant indigène, réuni à La Llave (Querétaro), s’opposa à La Voz del Indio, laquelle avait dénoncé les conditions de vie dans les internats. Le trésorier de l’Ini, Antonio Salas Ortega, présent au congrès, décida de supprimer l’aide matérielle apportée jusqu’alors. Jugé trop critique envers les internats, Onésimo Ríos Hernández fut licencié de la Dgai. La Voz del Indio fut interdite dans les centres coordinateurs de l’Ini. Voir « La historia de ‘La Voz del Indio’ », art. cit.

86 À titre d’exemple, voir « Indigenismo interamericano », La Voz del Indio, 4-33/35, 15 mars 1956, p. 5.

87 La paternité de l’idée revenait à l’anthropologue Manuel Gamio, directeur de l’Iii, et constituait une « nouvelle méthode de motivation pour les tâches alphabétisatrices ». La mise en œuvre fut saluée par le secrétaire de l’Iii, Miguel León-Portilla. En 1955, La Voz del Indio dénombrait une cinquantaine de centres de lecture populaire, situés en majorité dans les États du Guerrero et d’Oaxaca. En 1956, environ 500 centres fonctionnaient dans toute la République, pour un lectorat estimé, par les dirigeants indigènes, à 100 000 personnes. Si ce dernier chiffre apparaît largement surestimé, le succès était palpable. Les centres de lecture populaire recevaient des dons provenant de ministères (Sep, Secretaría de relaciones exteriores, Secretaría de defensa nacional), des ambassades états-unienne et soviétique, de personnalités politiques (comme le général Baltazar R. Leyva Mancilla), de l’Institut national de la jeunesse mexicaine, de hauts fonctionnaires, du Pri (par le biais de la Confédération nationale des organisations populaires, Cnop) et de l’Iii. Voir « Asombroso éxito de los centros de lectura popular », La Voz del Indio, 4-27, 15 juil. 1955, p. 10 ; « Indigenismo interamericano », La Voz del Indio, 4-31, 15 nov. 1955, p. 9 ; « Notas editoriales », La Voz del Indio, 4-31, 15 nov. 1955, p. 1 ; León-Portilla, Miguel, « El problema indígena en el continente americano », La Voz del Indio, 4-31, 15 nov. 1955, p. 2-11Google Scholar, ici p. 11 ; « Microinformaciones », La Voz del Indio, 4-33/35, 15 mars 1956, p. 6 ; « Dará mayor impulso a los centros de lectura popular en las comunidades indígenas », La Voz del Indio, 4-36, 15 déc. 1956, p. 3 ; « Gracias por los libros para los centros de lectura popular », La Voz del Indio, 6-38, 31 juil. 1958, p. 4.

88 « Organización indígena en el DF », La Voz del Indio, 5-37, 1er mai 1957, p. 8. Les trois représentants, nommés par le secrétaire général du Comité exécutif national de la Cnji (c’est-à-dire Onésimo Ríos Hernández), étaient Ulrick Lorenzo Figueroa Mata (auprès de l’Ini), Anastasio Pérez Castellanos (auprès de la Dgai) et Leonardo Ascencio Arias (auprès de l’Injm).

89 « Mesa redonda sobre la educación indígena », La Voz del Indio, 4-33/35, 15 mars 1956, p. 2.

90 Françoise Lestage, « Peut-on parler d’idéologie ‘séparatiste’ au Mexique ? À propos de la persistance des catégories indien/non indien en contexte migratoire », Nuevo mundo/Mundos nuevos, 2013, journals.openedition.org/nuevomundo/65735.

91 AGN, MAV, exp. 437.1/99, télégramme d’Anastasio Pérez Castellanos à Miguel Alemán, 10 déc. 1949.

92 AGN, MAV, exp. 437.1/99, lettre de la Cnji à Miguel Alemán, 27 oct. 1949.

93 Armendáriz, Rubén, « ¿ Qué es el Indio ? », La Voz del Indio, 4-36, 15 déc. 1956, p. 6Google Scholar.

94 Ibid.

95 Armendáriz, Rubén, « El decir y hacer de la juventud », La Voz del Indio, 3-20, janv. 1954, p. 6Google Scholar.

96 « Nos escribe Don Manuel Gamio », art. cit.

97 Ramírez, Félix C., « Voces en el indigenismo », La Voz del Indio, 4-32, 15 déc. 1955, p. 2Google Scholar et 7-8.

98 « Comentarios del Lic. U. L. Figueroa : espíritu inmortal », La Voz del Indio, 4-32, 15 déc. 1955, p. 3-6.

99 Ibid.

100 Dans la seconde moitié des années 1950, le sous-titre de La Voz del Indio était « Périodique d’information au service de la classe indigène ».

101 A. Iwańska, The Truths of Others…, op. cit., p. 21.

102 Série de trois entretiens avec Onésimo Ríos Hernández, Mexico, août 2018.

103 Wagley, Charles, « On the Concept of Social Race in the Americas », in Domínguez, J. I. (dir.), Race and Ethnicity in Latin America, Londres, Garland, 1994, p. 13-27Google Scholar.

104 Laura Giraudo a aussi identifié une logique inverse : dans les années 1930, une même communauté pouvait être décrite par les inspecteurs de la Sep comme « métisse » quand elle collaborait avec l’école, ou comme de « race aztèque » quand ses habitants affichaient leur hostilité. La qualification raciale dépendait en réalité de l’obéissance. Voir Giraudo, Laura, « Piégés dans la ‘race indienne’ : maîtres d’école, inspecteurs et communautés rurales dans le Mexique post-révolutionnaire », in López Caballero, P. et Giudicelli, C. (dir.), Régimes nationaux d’altérité…, op. cit., p. 179-206Google Scholar, ici p. 194.

105 Miguel León-Portilla, « El problema indígena en el continente americano », art. cit., p. 2-11, ici p. 5.

106 « El problema indígena no es un problema racial », Acción indigenista, 3, 1953, p. 1.

107 O. Ríos Hernández, « ¿ Soy o no Indio ? », art. cit., p. 8-9, ici p. 8. Les citations qui suivent en sont extraites.

108 Ibid.

109 L. Giraudo, « El Instituto indigenista interamericano… », art. cit., p. 6-34, ici p. 8.

110 Sur les nombreux liens avec les Kuna, voir « Notas editoriales », art. cit. ; « Indigenismo interamericano », art. cit. ; « Panorama indigenista internacional », La Voz del Indio, 4-36, 15 déc. 1956, p. 5 ; Pérez Kantule, Rubén, « Los Indios Kuna de Panamá », La Voz del Indio, 4-36, 15 déc. 1956Google Scholar, p. 7 ; Id., « Los Indios ‘Cuna’ o ‘Cueva’ de Panamá », La Voz del Indio, 5-37, 1er mai 1957, p. 5 ; Id., « Diputado indígena », La Voz del Indio, 6-38, 31 juil. 1958, p. 3 ; « Organización similar a la Cnjci en Centro América », La Voz del Indio, 6-38, 31 juil. 1958, p. 3.

111 Panamá, Guatemala, Pérou, Brésil, Équateur, Uruguay, Paraguay et Venezuela : « Microinformaciones y comentarios », La Voz del Indio, 6-38, 31 juil. 1958, p. 2 et 4.

112 « El día del Indio », art. cit., p. 134 ; « Notas editoriales », art. cit.

113 « El día del Indio », art. cit., p. 130 et 132.

114 AGN, MAV, exp. 437.1/99, note confidentielle, 22 déc. 1949. Cette note fut transmise par le secretario de gobernación (équivalent du premier ministre) Adolfo Ruiz Cortines au secrétaire particulier du président Alemán, Rogerio de la Selva.

115 AGN, MAV, exp. 437.1/99, note confidentielle, 22 déc. 1949. Si le local de l’organisation, situé au 55 de la rue Balderas à Mexico, était alors fourni par le « gouvernement » (en réalité par la Dgai de la Sep), la Cnji s’était initialement réunie aux domiciles de ses membres.

116 AGN, MAV, exp. 950/28075, lettre ouverte de la Cnji rédigée par Onésimo Ríos Hernández, 25 juin 1949.

117 AGN, MAV, exp. 950/28075.

118 AGN, MAV, exp. 437.1/99, note, 19 déc. 1949.

119 AGN, MAV, exp. 950/28075, mémorandum confidentiel, 1951. Les informations qui suivent en sont extraites.

120 AGN, MAV, exp. 950/28075, mémorandum confidentiel, 1951.

121 AGN, MAV, exp. 950/28075.

122 IIA-UNAM, fonds Alfonso Caso, caja 4, exp. 57, Estatutos de la Federación indigenista revolucionaria oaxaqueña, 1er janv. 1939, p. 17.

123 Sur la Cnop, voir Bertaccini, Tiziana, El régimen priísta frente a las clases medias, 1943-1964, Mexico, Consejo nacional para la cultura y las artes, 2009Google Scholar.

124 AGN, MAV, exp. 950/28075, circulaire no 22 de la Cnji, 10 août 1951 ; « El día del Indio fue celebrado… », art. cit. La Voz del Indio faisait régulièrement allusion à la Cnop, à son secrétaire général (Caritino Maldonado Pérez puis Ernesto Gallardo Sánchez) et au député Andrés Manning, grands amis de la Cnjci. Voir « Prontuario de noticias », La Voz del Indio, 4-27, 15 juil. 1955, p. 5-11 ; « Microinformaciones y comentarios », art. cit., p. 2 et 4.

125 Ce fut notamment le cas des centres de lecture populaire, mais aussi d’activités sportives et politiques : « Panorama nacional indigenista », La Voz del Indio, 4-33/35, 15 mars 1956, p. 4.

126 « El día del Indio fue celebrado… », art. cit. Ceci prouve également que plusieurs militants indigènes, qualifiés de « groupe usurpateur », étaient partisans du Pp et que le contrôle de la Cnjci sur son secteur était loin d’être total.

127 A. Iwańska, The Truths of Others…, op. cit., p. 40.

128 « Un postulado de política indigenista », América indígena, 27-3, 1967, p. 559-562, cité par Laura Giraudo, « Celebrar a los indígenas, defender al indigenismo : el ‘Día del Indio’ y el Instituto indigenista interamericano », Estudos ibero-americanos, 43-1, 2017, p. 81-96, ici p. 91.

129 « Consideraciones en torno a ‘Un postulado de política indigenista’ », América indígena, 28-1, 1968, p. 292-294, cité par L. Giraudo, « Celebrar a los indígenas… », art. cit., p. 92.

130 Ruiz Medrano, Ethelia, Mexico’s Indigenous Communities: Their Lands and Histories, 1500-2010, trad. par R. Davidson, Boulder, University Press of Colorado, 2010Google Scholar ; Cunill, Caroline, « La negociación indígena en el Imperio ibérico : aportes a su discusión metodológica », Colonial Latin American Review, 21-3, 2012, p. 391-412CrossRefGoogle Scholar.