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Les Quartiers Juifs en Italie Entre 15e et 17e Siècle. Quelques hypothèses de travail

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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On a avancé que le regroupement des juifs « au nom du sacré », imposé de l'extérieur depuis des temps immémoriaux, répondait aussi à « une nécessité interne, celle d'un aspect de la particularité centré sur lui-même ». Dans cette perspective, les réponses de Joseph à Pharaon offriraient une préfiguration des deux faces du ghetto : côté pile, une construction coercitive, côté face, un lieu réservé protégeant la vie juive. Dès la rédaction de la Bible se manifesterait donc « la portée culturelle et la fonction politique — la survie en tant que peuple — que pouvait revêtir l'inclusion de la différence à l'intérieur d'un ensemble unique ».

Differently from Spain, Portugal and even the most part of the British and the French nations, in Italy, during the 16th century, we find the constitution of the “ghettoes ”, more than the complete expulsion of the Jewish people from the cities. It means that some local governments (the Venetian Repubblica, as well as the Vatican State, or the Florentine Signoria) decide to impose a form of physical enclosure in the urban context to the Jewish population. This paper focuses on the quality of these districts in several Italian cities, before and after the institution of the “ghetto ”. It describes the common characters, the high quantity of public services (in comparison to other urban districts), the existing institutions for assistance, rite, culture, but also the implementation of infrastructures (as provision of drinking water, cleaning disposais for public and private places, baths), the attitude toward the realization of a central square, a “piazza” with porches all-around, shops underneath, wells or fountains.

Type
La Ville Italienne 14e-17e Siècles
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1997

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References

* Abréviations utilisées:

Agm : Archivio Gonzaga, Mantoue ; Asf : Archivio di Stato, Florence, Asp : Archivio di Stato, Pise, Asv : Archivio di Stato, Venise.

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4. Les propos de Benjamin de Tudela relatifs à Pise sont cités dans Osanna Micali, Fantozzi, La segregazione urbana. Ghetti e quarîieri ebraici in Toscana, Florence, Alinéa, 1995, p. 119,Google Scholar et, pour ce qui est de Constantinople, dans Milano, A., Storia degli ebrei italiani nel Levante, Florence, pp. 2324;Google Scholar voir aussi Roblin, Michel, Les juifs de Paris, Paris, Picard, 1952, pp. 12 16.Google Scholar

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8. Tous les cas ici mentionnés, qui sont l'objet d'une bibliographie mise à jour et d'une série de références d'archives, font partie du matériau d'une recherche en cours, que je coordonne et que finance le Cnr.

9. Voir Calabi, Donatella, Camerino, Ugo, Concina, Ennio, La Città degli ebrei, Venise, Marsilio, 1991.Google Scholar

10. Le terme de proto désigne à Venise le technicien (ingénieur, architecte de formation, ou simple chef de chantier) qui accomplit sa tâche au service d'une magistrature.

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13. « Jus gazzagà » encore dit « kazaka », ou « casacà », selon une orthographe fréquente dans les archives vénitiennes.

14. Voir D. Calabi, U. Camerino et E. Concina, La città degli Ebrei, op. cit., pp. 244-251, pour une représentation graphique de la localisation des commerces selon les spécialités dans les trois ghettos. Ces schémas sont fondés sur les déclarations faites aux Savi aile Décime (Sages préposés aux Dîmes).

15. Cette configuration est aussi clairement identifiable sur les vues panoramiques de la cité, en particulier la Venetia d'un anonyme de 1677, ou celle de Giovani Merlo [Venetia] de 1696.

16. Stéfano Zaggia, « Les étrangers et leurs modalités d'implantation dans l'espace physique urbain », communication au séminaire international, Msh, nov. 1995.

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18. Ibid. ; voir aussi Regione Lazio éd., Recupero del ghetto di Roma, Rome, Multigrafica éd., 1989, p. 24.

19. C. Benocci, Storia urbanistica…, op. cit., p. 12.

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23. En témoigne une dalle funéraire, de datation difficile, qui est rédigée en latin mais avec des caractères grecs : voir Annie Sacerdoti et Annamarcelïa Tedeschi Falco éds, avec la collaboration de Maugeri, Vincenza, Itineri ebraici, Emilia Romagna, Venise, Marsilio, 1992, p. 67.Google Scholar

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26. Ibid., p. 168, à Reggio, une carte de 1763 permet d'en repérer les frontières.

27. Voir Carnevali, Luigi, Il Ghetto di Mantova, Bologne, éd. Forni, 1975 Google Scholar (lreéd. Mantoue, 1884). On y trouvera des références nombreuses, accompagnées de larges extraits, à une chronique inédite de G. B. Vigilio (acteur des Gonzagues), dite YInsalata (1561-1603) et conservée à l'Archivio Gonzaga. On y raconte le supplice d'une vieille femme accusée de sorcellerie et brûlée vive le 22 avril 1600 sur la place publique, devant la cathédrale, en présence d'un public nombreux, ainsi que les prêches du frère franciscain — ultérieurement traité de « fanatique » — Bartolomeo da Solutivo, qui, en août 1602, rejoint l'une des branches réformées de son ordre (les zoccolantï).

28. Agm, rubrique : De Hebrei et eorum contractibus, vol. I, Gridario del Bastia.

29. Agm, Correspondance, Lettere al duca, busta E.N. XXV, n° 3, 28 septembre 1602.

30. Il n'est peut-être pas indifférent que l'île de Murano, zone d'abord choisie par le Sénat, ait été nettement plus périphérique.

31. Attribuée à Jacopo délia Quercia, et ornée d'une statue de Moïse, elle approvisionne en eau toutes les maisons qui ne disposent pas d'un puits privé.

32. Asv, Sécréta, Materia miste et notabili, b. 131 : dessin d'Iseppo Paolini, 1609.

33. Pour Florence, voir Migliore, F. Del, Firenze città nobilissima illustrata, Bologne, éd. l'orni, 1968 Google Scholar(lre éd. Florence, Stamperia délia Stella, 1684), pp. 520-521 : les juifs demandèrent a construire des terrasses « au sommet de la maison » conformément à une coutume « ancienne ». Le grand-duc y consentit. Quant à Venise, ce sont, en 1587, 1588, et 1593, 35 autorisations qui sont octroyées pour la construction de « petits balcons » dont les dimensions varient entre 14 et 115 mètres carrés. En 1661, sur les 250 unités d'habitation recensées, 62 disposent de belvédères, grands ou petits, ou de terrasses. La majeure partie d'entre eux donnent sur le « rio » qui définit une partie du périmètre du ghetto alors que toute ouverture orientée de ce côté était en principe interdite. Voir là-dessus les documents cités dans D. Calabi, 1J. Camerino, E. Concina, La città degli Ebrei, op. cit., p. 198, note 124.

34. A Venise la Scuola Spagnola sera le premier édifice dont la conception et la réalisation reviennent entièrement à des architectes, quoiqu'elle englobe des bâtiments antérieurs, situés aux alentours, et originellement destinés à un tout autre usage. On évoque à ce propos les responsabilités confiées à des techniciens qui bénéficient d'une certaine notoriété dans la ville même (parmi eux, Baldassarre Longhena et d'autres architectes appartenant à son cercle, dont peut-être Giuseppe Sardi) : voir D. Calabi, U. Camerino, E. Concina, La città degli Ebrei, op. cit., pp. 130-133. A Sienne, entre 1776 et 1786, c'est à Zenobi del Rossouno, architecte llorentin parmi les plus renommés du moment, que l'on confie la tâche d'édifier les nouveaux bâtiments de la synagogue, qui, située au-dessus de la boutique d'un tonnelier, donnait sur la petite place du temple. De concert avec son fils Giuseppe, Zenobi del Rossouno prêtait aussi son concours à la construction des bâtiments royaux (voir O. Fantozzi Micali, La segregazione arbana…, op. cit., p. 109).