No CrossRef data available.
Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Contrairement à un credo qui paraît pour l'heure généralement accepté, une collection de perspectives partielles ne produit pas nécessairement une vue globale. Tous les points de vue ne se valent pas, mais l'on ne peut guère imaginer a priori les avantages que peut présenter tel ou tel d'entre eux ; on s'embarque dans la lecture d'un ouvrage sur la criminalité à la fin du Moyen Age et la surprise est forte de découvrir un véritable portrait ethnographique de la France autour de 1400.
* A propos de Claude Gauvard, « De Grâce especial ». Crime, État et société en France à la fin du Moyen Age, Paris, Publications de la Sorbonne, 1991, 2 vols, LXXXV-1025 p.
1. La référence à Pitt-Rivers, Julian, Anthropologie de l'honneur. La mésaventure de Sichem, Paris, 1983 Google Scholar (original anglais, Cambridge, 1977) est parfaitement justifiée. Le texte décisif n'en reste pas moins celui de Bourdieu, Pierre, « Le sens de l'honneur », dans Esquisse d'une théorie de la pratique, précédé de trois études d'ethnologie kabyle, Genève, 1972, pp. 15–44 Google Scholar (ouvrage qui reprend ce même thème à plusieurs reprises, et auquel il faut joindre Le sens pratique, Paris, 1980, en particulier les chapitres sur « le capital symbolique » et « les modes de domination »).
2. Les chansons de geste et romans des xiie et xiiie siècles utilisent à satiété les deux notions liées de onor et honte (voir les articles extrêmement abondants consacrés par Toblerlommatzsch aux vocables de ces deux familles). Plusieurs thèses de philologie y furent consacrées ( Kettner, R. P., Der Ehrbegriff in den altfranzôsischen Arthusromanen, mit besonderer Beriicksichtigung seines Verhöltnisses zum Ehrbegriff in den altfranzôsischen Chansons de geste, Leipzig, 1890.Google Scholar Settegast, F., « Der Ehrbegriff im altfranzôsischen Rolandsliede », Zeitschrift filr romanische Philologie, 1885, p. 204 ss. ld., Die Ehre in den Liedern der Troubadours, Leipzig, 1887 Google Scholar). Une étude sémantique plus développée et plus récente apporte un abondant matériau : Robreau, Yvonne, L'honneur et la honte. Leur expression dans les romans en prose du Lancelot-Graal (xiie-xiiie siècles), Genève, 1981 Google Scholar ; cet auteur, n'ayant pas saisi le caractère tout à fait commun et général de ces ressorts dans la société médiévale, leur attribue une valeur de marqueurs sociaux qu'ils n'avaient nullement.
3. Peristiany, John éd., Honour and Shame : The Values of Mediterranean Society, Chicago, 1965.Google Scholar Id. (éd.), Mediterranean Family Structures, Cambridge, 1972.
4. Sur la survie et les transformations de cette relation sociale globale d'« honneur », voir, par exemple, Farge, Ariette et Zysberg, André, « Les théâtres de la violence à Paris au xviiie siècle », Annales ESC , 1979, n° 5, pp. 984–1 015 Google Scholar (p. 1 005 ss : « Des conflits qui sont la conséquence naturelle d'un mode de sociabilité particulier…) ; Elisabeth Claverie, « L'honneur : une société de défis au xixe siècle », Annales ESC, 1979, n° 4, pp. 744-759
5. Intéressants éléments de comparaison dans Carmelo Trasselli, « Du fait divers à l'histoire sociale : criminalité et moralité en Sicile au début de l'époque moderne », Annales ESC, 1973, n° 1, pp. 226-246.