Hostname: page-component-cd9895bd7-mkpzs Total loading time: 0 Render date: 2024-12-26T04:43:41.711Z Has data issue: false hasContentIssue false

Marshall Sahlins et l'anthropologie de l'histoire (Note critique)*

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

François Hartog*
Affiliation:
Université de Strasbourg

Extract

Dans une récente conférence, Marshall Sahlins choisit de parler d'anthropologie et d'histoire, ou plutôt de l'anthropologie de l'histoire. Pour lui, le temps des appels à la collaboration est bien révolu, car la pratique effective des uns et des autres est passée par-dessus les différences théoriques qui étaient censées les séparer. L'anthropologue se meut désormais tout autant dans la diachronie que l'historien dans la synchronie, il ne chasse pas moins le fait concret que l'autre ne prise l'abstraction de la structure. Alors ? Reprenant une phrase de Sartre, il pense que « le jour est arrivé de constituer une anthropologie structurale, historique ». Comment ? Tout d'abord en faisant « éclater le concept d'histoire, à partir d'une expérience anthropologique des cultures » ; un point de vue anthropologique sur la culture des îles lointaines du grand Pacifique, mais aussi sur la nôtre, aide à cerner la diversité des histoires, aussi bien celle qui se fait que celle qui se raconte ou s'écrit, Historie et Geschichte.

Type
Histoire et Sciences Sociales
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1983

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

Footnotes

*

« Other Times, Other Customs : the Anthropology of History », Distinguished Lecture : American Anthropological Association, Dec. 1982, publié dans American Anthropologist,t. 85, 1983, n° 3, pp. 517-544.

References

Notes

1. « Anthropologie structurale, historique » signifie anthropologie structurale ethistorique, ou structurale, c'est-à-direhistorique… ?

2. Izard, M. et Smith, P. éds, La fonction symbolique, Paris, Gallimard, 1974, pp. 307343 Google Scholar.

3. Hartog, F., « L'oeil de Thucydide et l'histoire “ véritable ” », Poétique, 49, 1982, pp. 2230 Google Scholar.

4. Furet, F., « Le quantitatif en histoire », dans Goff, J. Le et Nora, P., Faire de l'histoire, Paris, Gallimard, 1974, t. I, p. 54 Google Scholar.

5. Certeau, M. De, L'écriture de l'histoire, Paris, Gallimard, 1975, p. 11 Google Scholar.

6. M. Sahlins, « L'apothéose du capitaine Cook », dans La fonction symbolique,p. 318.

7. Ibid.,p. 320.

8. Duby, G., Le Dimanche de Bouvines, Paris, Gallimard, 1973 Google Scholar : « Regarder cette bataille et la mémoire qu'elle a laissée en anthropologue, autrement dit tenter de les bien voir, toutes deux, comme enveloppées dans un ensemble culturel différent de celui qui gouverne aujourd'hui notre rapport au monde », p. 13. Voir aussi J. LE GOFF, « Is Politics Still the Backbone of History ? », dans « Historical Studies to Day », Daedalus,winter 1971, pp. 1-19, article qui est également intéressant par sa date de publication.

9. Bloch, M., Les rois thaumaturges, Paris, Gallimard, 1983 CrossRefGoogle Scholar, préface de J. Le Goff.

10. Past and Présent,nov. 1979, et traduit dans Le Débat,4,1980, pp. 116-142.

11. Voir par exemple le récent colloque sur « L'événement » organisé à Aix-en-Provence (septembre 1983), par Ph. Joutard et M. Vovelle.

12. Faire de l'histoire,1974, t. l,pp. 210-228.