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Published online by Cambridge University Press: 06 September 2021
Une généralité, trois siècles d'histoire : les cadres choisis par Jean-Pierre Gutton pour son étude sur la société et les pauvres sont un premier objet de réflexion. Certes, les limites chronologiques s'imposaient d'elles-mêmes, qui marquent deux mutations profondes dans les formes de la charité, donc dans les mentalités collectives : 1534, à Lyon, l'Aumône Générale de 1531 devient permanente ; 1789, avec la Constituante commence le mouvement qui portera la Révolution à une laïcisation totale de l'assistance. Le choix de la généralité, pertinent dans la mesure où cette unité administrative définit un espace où peuvent se percevoir les différences de comportement et les tensions entre villes et campagnes, fait plus problème. Pour une histoire sociale du menu peuple, il est presque trop vaste, surtout à l'échelle de trois siècles ; pour une histoire des attitudes collectives face à la pauvreté il se révèle bien étroit.
Jean-Pierre GUTTON, La Société et les pauvres. L'exemple de la généralité de Lyon1534-1789,Bibliothèque de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Lyon, XXVI, Centre Lyonnais d'Histoire Économique et Sociale, Paris, Les Belles Lettres, 1971, 504 p.
1. Jean-Pierre Gutton, La Société et les pauvres. L'exemple de la généralité de Lyon 1534-1789, Bibliothèque de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Lyon, XXVI, Centre Lyonnais d'Histoire Économique et Sociale, Paris, Les Belles Lettres, 1971, 504 p.
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6. A Angers, par exemple, le recensement de 1769 n'indique que 814 pauvres ou mendiants pour une population de plus de 21 000 habitants. Cf. F. Lebrun, op. cit., p. 171 ; à Lyon les passifs de 1791 ne constituent que 8 % du total des habitants. La pauvreté urbaine ne peut en aucune façon s'enfermer dans ces limites minimales.
7. Garden, M., Lyon et les Lyonnais au XVIIIe siècle, Paris, Les Belles Lettres, 1970 Google Scholar.
8. J.-P. Gutton, op. cit., carte p. 60 ; M. Garden, op. cit., tableau III p. 181.
9. J.-P. Gutton, op. cit., pp. 53-58 ; M. Garden, op. cit., pp. 95-140 et 151-156.
10. A. Vexliard, Introduction à la sociologie du vagabondage, Paris, Librairie Marcel Rivière & Cie, 1956, pp. 17-19.
11. Ces pourcentages sont établis à partir des chiffres donnés par J.-P. Gutton, pp. 114-116 et 161.
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15. A. Abbiateci, « Les incendiaires dans la France du XVIIIe siècle. Essai de typologie criminelle », Annales, janvier-février 1970, pp. 229-248, repris dans Crimes et criminalité en France sous l'Ancien Régime, op. cit., pp. 13-32. Les conclusions de ce sondage mené sur les procès en appel du Parlement de Paris confirment en deux points les conclusions de J.-P. Gutton : i° le crime d'incendie est un délit majeur du monde rural, 2° les errants incendiaires sont en majorité des hommes jeunes et valides sans domicile et sans travail.
16. M. Vovelle, « De la mendicité au brigandage : les errants en Beauce sous la Révolution Française », Actes du 86e Congrès National des Sociétés Savantes, Montpellier, 1961, Section d'Histoire Moderne et Contemporaine, Paris, Imprimerie Nationale, 1962, pp. 483-512. Une différence pourtant entre vagabonds du Lyonnais et errants beaucerons de la période directoriale : l'origine urbaine d'un tiers de ces derniers qui tient à la crise sociale de l'an III et de l'an IV.
17. F. Funck-Brentano, Mandrin, Paris, 1908, p. 149, s'appuie sur les testaments passés par un certain nombre de « mandrins » auprès d'un notaire de Pont-de-Beauvoisin, et J.-P. Gutton, op. cit., p. 197.
18. Ces problèmes ont été abordés par D. Richet au cours de son séminaire de la VIe Section de l'École Pratique des Hautes Études en 1969-70. Nous tenons à lui marquer ici notre dette.
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20. N. Z. Davis, « Poor Relief, Humanism and Heresy : the case of Lyon », dans Studies in Médiéval and Renaissance History, 1968, pp. 215-275.
21. Cette chronologie s'appuie sur l'article de M. Fossoyeux, « Les premiers budgets municipaux d'assistance. La taxe des pauvres au xvie siècle », Revue d'Histoire de l'Église de France, t. XX, 1934, PP-407-432-
22. Il s'agit de marques en plomb à Lyon comme à Lille où elles portent le nom de « plommets », à Rouen d'une croix jaune cousue sur la manche « au lieu le plus éminent que faire se pourra ».
23. B. Geremek, art. cité, passim.
24. R. Gascon « Immigration et croissance au XVIe siècle : l'exemple de Lyon (1529- 1563) », Annales, juillet-août 1970, pp. 988-ioor.
25. N. Z. Davis, « Strikes and Salvation at Lyons », Archiv für Reformationsgeschichte, 1965, pp. 48-64.
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27. J.-P. Gutton, op. cit., p. 328, note 222.
28. P. Deyon, « A propos du paupérisme au milieu du xvne siècle : Peinture et Charité chrétienne », Annales, janvier-février 1967, pp. 137-153, en particulier pp. 148-149.
29. B. M. Soissons, Périn, 4264 ou, cité par J.-P. Gutton, B.N. MS. fr. 21802, fol. 147 à 210.
30. Julien Eymard D'Angers, « Richesse et pauvreté dans l'oeuvre d'Yves de Paris », XVIIe siècle, 1971, n° 90-91 («Les oeuvres de charité en France au XVIIe siècle »), pp. 17-46.
31. Cf. les mentions du rôle de la Compagnie dans plusieurs des études du numéro de la revue XVIIe siècle consacré aux « Œurves de charité en France au XVIIe siècle » ; R.P. Chalumeau, « L'assistance aux malades pauvres au xvne siècle », p. 84 ; Y. Poutet, « L'enseignement des pauvres dans la France du XVIIe siècle », pp. 97-98 ; M. Forget, « La charité à l'égard des condamnés au xvne siècle », pp. 153, 157 et r59.
32. Documents concernant les pauvres de Rouen extraits des Archives de l'Hôtel de Ville, publiés par le Docteur G. Panel, Rouen, Lestringant, et Paris, Picard, 3 vol., 1911- 1913, t. III, pp. 118 et 147.
33. Renseignements fournis par J.-C. Perrot.
34. M. Garden, op. cit., pp. 531-534 ; Trénard, L., Lyon, de l'Encyclopédie au Préromantisme, Paris, P.U.F., 1958, p. 53 Google Scholar.
35. G. Panel, op. cit., t. III, p. 90.
36. A. M. Piuz, « Charité privée et mouvement des affaires à Genève au XVIIIe siècle », Colloque franco-suisse d'Histoire économique et sociale, Genève 5-6 mai 1967, Genève, Librairie de l'Université, Georg & Cle, 1969, pp. 71-81.
37. Résumé (par l'abbé de Malvaux) des Mémoires qui ont concouru pour le Prix accordé en l'année IJJJ par VAcadémie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Châlons-sur-Marne, Châlons-sur-Marne, Seneuze, 1779 (B.N., 8° R 37363).
38. Abbé de Malvaux, op. cit., Préface, p. ix,
39. Du même, op. cit., p. 76.
40. Du même, op. cit., p. 86.
41. Du même, op. cit., pp. 107 et 147.