Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Dans la masse des souvenirs écrits par d'anciens prisonniers, le livre de M. Jacques Perret se détache par une originalité assez grande pour qu'une analyse de cet ouvrage cherche à en apprécier les qualités et à en déterminer la valeur documentaire.
L'auteur est un écrivain. Il possède un style dru et nerveux, une langue riche qui utilise avec autant de bonheur l'expression classique et la formule truculente. Le Caporal épinglé se lit sans ennui. Les personnages ont leur relief et leur densité ; cinq cents pages nous en décrivent les gestes, les propos. D'un bout à l'autre la vie circule, les scènes se voient.
La Revue d'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, dont Lucien Febvre a été le fondateur, vient de consacrer un de ses fascicules à l'histoire de la captivité ; il met en cause les multiples aspects du séjour des soldats et officiers français en Allemagne. Une introduction de Fernand Braudel indique les buts de cette première entreprise. Dans l'excellent choix des articles et comptes rendus qu'offre ce numéro, les Annales pensent utile d'oflrir â leurs lecteurs, à titre d'exemple, la recension consacrée par M. François Boudot au livre vivant de M. Perret, Le Caporal épinglé. Sous sa forme amusée, il pose quelques problèmes importants d'une histoire de la captivité. R. M.
1. Perret, Jacques, Le Caporal épingl, Paris, Gallimard, 1947, 499 Google Scholar p.