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Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Au temps où j'étais élève de lycée, il y avait dans nos manuels d'Histoire, de place en place, un chapitre sur la « civilisation » ; cette civilisation, je le rappelle, était essentiellement conçue comme un trivium d'arts nobles (littérature, peinture, musique) ; elle constituait visiblement une sorte de rebut de l'enseignement historique : la place lui était réduite, et en extension (cinq ou six chapitres perdus dans toute l'Histoire du monde), et en profondeur (rien sur les techniques, l'habitat, les mentalités) : la civilisation était un objet « pour mémoire ».
1. Il faudrait naturellement chercher les éléments de ce bilan non seulement hors de l'Histoire proprement dite, mais encore et surtout hors de la production érudite ou universitaire ; interroger par exemple les bibliothèques particulières des intellectuels d'aujourd'hui ; je ne doute pas qu'on y trouve communément les Caractères originaux de Bloch, le Rabelais de Febvre, la Méditerranée de Braudel, et la France bourgeoise de Mohazé ; et cela, peut-être même, hors du rayon d'Histoire : changement notable de mentalité.
2. Duby, G. et Mandrou, R., Histoire de la Civilisation Française, Paris, Armand Colin, 1958, in-8, 2 vol., 860 Google Scholar et 383 p.
3. « Cette petite histoire de la Civilisation française s'adresse … aux grands élèves de nos établissements secondaires et aux étudiants, aux étrangers qui s'intéressent à la langue et à la culture française, au grand public enfin désireux de prendre une vue d'ensemble de notre civilisation. » (I, avant-propos).
1. Mandrou consacre par exemple un chapitre au milieu rural pendant le xvie et le x v n e siècle, quitte à morceler ces mêmes siècles lorsqu'il s'agit d'aborder les idéologies.
1. Les remarques de G. Duby sur le don au Moyen Age, faites incidemment à propos des étoffes et des épices, évoquent tout de suite les pages célèbres de Maxjss sur le don dans les sociétés dites primitives.