Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Créer un mot, c'est bien ; délimiter en même temps à son propos, dans le domaine en mouvement des Sciences de l'Homme, un secteur inédit et définir une attitude nouvelle, — c'est mieux. Je trouve excellent, quant à moi, contrairement à quelques censeurs chagrins, ce mot de « prospective » dont Gaston Berger décore sa jeune revue à laquelle nous souhaitons, de tout coeur, longue vie et prospérité.
Considérée comme une science, la prospective apparaît assez fragile : elle est l'étude des faits à venir, plus précisément des faits nouveaux qui s'annoncent et se révèlent déjà sous nos yeux. « Comme l'histoire, écrit Gaston Berger dans sa préface, la prospective porte sur des faits dont l'essence même est de ne pouvoir être donnés : le passé n'est plus, l'avenir n'est pas encore. » Mais passé, présent et avenir se donnent la main. De ces liaisons, la prospective peut et doit s'inspirer. D'ailleurs, économistes et démographes — pour ne parler que d'eux — ont depuis longtemps fait de la prospective, aussi bien Colin Clark que Jean Fourastié ou qu'Alfred Sauvy.
1. Prospective, Paris, P.U.F., le n° 450 F. 2. 173, bd Saint-Germain, Paris, VIe.