Published online by Cambridge University Press: 17 August 2022
This article analyses Avicenna's Ḥayawān III, 1, which deals with the well-known disagreement between physicians and philosophers on the origination of blood vessels (arteries and veins) and nerves. However, the proposed analysis is not limited to this chapter and its main topic. The more general purpose of this article is to reconstruct the psycho-medical context in which Avicenna's exposition lies, that is, the soul's oneness and the consequent conditions for body ensoulment (i. e. the soul's need for a primary, unitary attachment to the body through the heart and the cardiac pneuma). The article then outlines the strategy through which Avicenna presents medical positions (heart, brain, and liver are all on an equal footing) that challenge his (and Aristotle's) anatomical model, which is coherent with his theory of the soul. In this connection, firstly, the article shows how Avicenna takes physicians’ arguments apart in a philosophical context (he usually points at their logical shortcomings). Then, it clarifies the contribution of anatomy to determine the conditions of body ensoulment and, ultimately, how to reconcile medical practice with philosophical truths, if need be.
Cet article analyse Ḥayawān III, 1 d'Avicenne, qui traite du désaccord bien connu entre médecins et philosophes sur l'origine des vaisseaux sanguins (artères et veines) et des nerfs. Cependant, l'analyse proposée ne se limite pas à ce chapitre et à son sujet principal. L'objectif plus général de cet article est de reconstruire le contexte psycho-médical dans lequel s'inscrit l'exposé d'Avicenne, c'est-à-dire l'unicité de l’âme et les conditions qui en découlent pour l'animation du corps (c'est-à-dire le besoin de l’âme d'un attachement primaire et unitaire au corps à travers le cœur et le pneuma cardiaque). L'article expose ensuite la stratégie par laquelle Avicenne présente des positions médicales (le cœur, le cerveau, et le foie sont tous aussi cruciaux) qui remettent en cause son modèle anatomique (et celui d'Aristote), lequel est cohérent avec sa théorie de l’âme. À cet égard, l'article montre tout d'abord comment Avicenne démonte les arguments des médecins dans un contexte philosophique (il souligne généralement leurs lacunes logiques). Ensuite, il clarifie l'apport de l'anatomie pour déterminer les conditions de l'animation du corps et, finalement, comment concilier la pratique médicale avec les vérités philosophiques, le cas échéant.