Published online by Cambridge University Press: 10 November 2009
After specifying the meanings to be attributed to the analysis of government policies, the author examines in this article the relationships which must exist between the analysis of policies and the analysis of values. Inspired by the works of Rein and Vickers, he concludes that the analysis of policies and of government programmes must necessarily take into account the relationship between the values which underly the collective choices, the instruments reserved for insuring the implementation of these and, finally, the results of applying these instruments. Discussing the particular combination of the decision theories, the author concludes that the policy analyst must consider the rationality of the actor or of the decision-maker within the framework of the steps that the latter takes in order to make choices or reach decisions.
Après avoir précisé le sens qu'il faut donner à l'analyse des politiques gouvernementales, l'auteur s'interroge dans cet article sur la relation devant exister entre l'analyse des politiques et l'analyse des valeurs. S'inspirant des travaux de Rein et de Vickers, il conclut que l'analyse des politiques et des programmes gouvernementaux doit nécessairement prendre en compte la relation entre les valeurs qui sous-tendent les choix collectifs, les instruments retenus pour assurer la traduction empirique de celles-ci et, enfin, les résultats de la mise en application de ces instruments. Discutant, dans un deuxième temps, de l'apport particulier des théories de la décision, l'auteur conclut également que l'analyste des politiques se doit de considérer la rationalité de l'acteurou du décideur dans le cadre de la démarche que celui-ci emprunte pour parvenir à des choix ou décisions.
1 Wildavsky, Aaron, Speaking Truth to Power: The Art and Craft of Policy Analysis (Boston: Little, Brown, 1979).CrossRefGoogle Scholar
2 Voir, en particulier, Heclo, H. Hugh, « Review article: Policy analysis », British Journal of Political Science 2 (1972), 83–108CrossRefGoogle Scholar. Aussi, Anderson, James E., Public Policy-Making (New York: Praeger, 1975), 1–25.Google Scholar
3 Pour les fins de cet article, nous considérons les termes « politiques » et « programmes » comme à peu près équivalents, les « politiques » étant généralement constituées d'un ou de plusieurs « programmes ».
4 Sur ce point précis, voir notamment Richard Simeon, « Studying Public Policy ». cette REVUE (1976), 550. Le lecteur intéressé particulièrement par cette dimension pourra aussi consulter Richard Rose, “Models of Change” dans Rose, Richard (dir.). The Dynamics of Public Policy: A Comparative Analysis (London: Sage, 1976), 7–35.Google Scholar
5 Voir, à ce sujet, Rein, Martin, Social Science and Public Policy (New York: Penguin Books, 1976), 78.Google Scholar
6 Sur la dichotomie politique-administration, voir, en particulier, Self, Peter, Administrative Theories and Politics (London: George Allen and Unwin, 1977), 140–91Google Scholar. Aussi, Wilson, V. Seymour, Canadian Public Policy and Administration (Toronto: McGraw-Hill, 1981), 71–108.Google Scholar
7 Voir, notamment, Sir Vickers, Geoffrey, The Art of Judgment (New York: Basic Books, 1965).Google ScholarAussi, du même auteur, Value Systems and Social Process (London: Tavistock, 1968)Google Scholar, et, en particulier, les chapitres 4 à 7 inclus.
8 Rein, , Social Science and Public Policy, 37–95;Google ScholarVickers, , The Art of Judgment, 36–50.Google Scholar
9 Comme le laisse entendre, d'ailleurs, Scott Gordon, l'analyste qui éviterait délibérément une telle confrontation verserait inévitablement dans le « procéduralisme ». four plus de détails, Gordon, voir Scott, Welfare, Justice and Freedom (New York: Columbia University Press, 1980), 16–19.Google ScholarVoir aussi, sur le même sujet, Okun, Arthur N., Equality and Efficiency: The Big Tradeoff (Washington, D.C.: The Brookings Institution, 1975).Google Scholar
10 Rein, , Social Science and Public Policy, 17.Google Scholar
11 II faut être conscient que l'analyse des politiques ainsi conçue répond essentiellement à des critères épistémologiques. En d'autres termes, la conception de Rein et Vickers correspond généralement à la vision « scientifique » de l'analyse des politiques. Pour une vision plus pragmatique ou plus utilitaire, voir Meltsner, Arnold J, Policy Analysts in the Bureaucracy (Berkeley: University of California Press, 1976), 14–49.Google Scholar
12 Sur ce point précis, voir Simeon, « Studying Public Policy », 554–55; Wildavsky, A., « Rescuing Policy Analysis from PPBS », Public Administration Review 29 (1969), 189–202;CrossRefGoogle Scholar et Heclo, “Review Article: Policy Analysis”, 97–104.
13 II est évident, dans une telle perspective, que l'analyse des politiques entendue comme analyse des valeurs doit porter tant sur I'élaboration que sur I'implantation et la gestion. Ainsi, au niveau de I'élaboration, les valeurs peuvent être retracées et degagees au moins partiellement des rapports de commissions d'enquetes de « task forces », de livres verts ou blancs, etc. Au niveau de la gestion on peut les retrouver aussi en partie dans les documents de planification, dans la réglementation, dans les dossiers de programmation budgétaire et autres documents administratifs.
14 Les idées qui suivent sont contenues notamment dans Lindblom, Charles E., The Policy Making Process (Znglewood Cliffs, N.J.: Prentice Hall, 1968), 26.Google Scholar
15 Ce que Simon avait traduit par le concept de « satisficing ». Pour plus de détails, voir Simon, H. A., « A Behavioral Model of Rational Choice », Quarterly Journal of Economies 69 (1955), 99–118.CrossRefGoogle Scholar
16 Dans le langage de l'auteur, cette tactique utilisée par le décideur est qualifiée de « bottleneck breaking ». Lindblom, Voir, The Policy-Making Process, 26.Google Scholar
17 Ceci est la treduction française du terme « incrementalist » consacré en quelque sorte, par Lindblom.
18 II est intéressant de noter, au passage, que cette notion de « rationalite limitée » est acceptée tant par les « théoriciens » de la décision que par les économistes et les sociologues de l'organisation.
19 Les informations qui suivent sont tirées de Bellavance, Michel, Patry, Maurice, et Parenteau, Roland, L'analyse de politiques gouvernementales : Trots monographies (Quebec: Les Presses de l'Université Laval, 1983).Google Scholar