Déclaration de liens d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Published online by Cambridge University Press: 15 April 2020
Les médicaments présentant des propriétés anticholinergiques sont susceptibles d’entraîner des effets indésirables périphériques ou centraux. Plusieurs échelles ont été développées dans le but d’évaluer le potentiel anticholinergique des médicaments. Ces échelles ne contiennent pas les molécules françaises habituellement utilisées en psychiatrie, sont validées sur des populations âgées, et s’intéressent pour la plupart aux effets anticholinergiques centraux et non périphériques. L’objectif de notre travail était d’élaborer une nouvelle échelle (échelle d’imprégnation anticholinergique) contenant les molécules françaises et de la valider chez des patients de psychiatrie, en se basant sur les médicaments prescrits pour corriger les effets indésirables anticholinergiques périphériques. Nous avons attribué à 130 molécules un score de 1 à 3 selon leur potentiel anticholinergique, à partir des données de la littérature et d’avis d’experts. Au total, 7278 prescriptions de patients hospitalisés un jour donné en psychiatrie dans 34 établissements français ont été analysées. Nous avons relevé l’âge, le sexe, les médicaments anticholinergiques prescrits en systématique et « si besoin », et les médicaments prescrits pour corriger la xérostomie et la xérophtalmie ainsi que les laxatifs. Les médicaments les plus prescrits sont la cyamémazine et la tropatépine (respectivement 20 % et 19 % des prescriptions systématiques). Ces molécules n’existaient pas dans les précédentes échelles publiées et présentent un fort potentiel anticholinergique (3 dans l’échelle d’imprégnation anticholinergique). La proportion de patients ayant un score supérieur à 5 d’après l’échelle d’imprégnation anticholinergique est significativement plus élevée chez les patients prenant des laxatifs et des correcteurs de xérostomie, témoins de la survenue d’effets indésirables anticholinergiques périphériques. L’évaluation des effets centraux comporterait un biais important chez les patients de psychiatrie, ce qui explique pourquoi nous avons validé l’échelle d’imprégnation anticholinergique à partir des effets périphériques. Nous avons réalisé une première description des pratiques de prescription d’anticholinergiques en psychiatrie en France, à l’aide d’une échelle plus complète et plus adaptée.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
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