Déclaration de liens d’intérêts
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Published online by Cambridge University Press: 15 April 2020
Le meurtre d’un enfant suscite toujours la plus vive émotion et soulève grand nombre d’interrogations, qui plus est quand l’auteur du crime est un parent. Le filicide est décrit comme le meurtre d’un enfant, quel que soit son âge, perpétré par son père ou sa mère. Nous avons réalisé une étude rétrospective descriptive s’intéressant à l’ensemble des patientes femmes admises à l’unité pour malades difficiles Henri-Colin dans les suites d’un passage à l’acte filicide sur une période de 19 années (du 1er janvier 1996 au 31 décembre 2014). Nous avons ainsi inclus 17 patientes, en intégrant non seulement les filicides aboutis, mais aussi les tentatives de filicide (définies par une intentionnalité homicidaire claire, la survie de l’enfant victime dépendant uniquement de facteurs extérieurs). L’objectif de notre étude était de préciser les caractéristiques socio-démographiques et cliniques de ces patientes, ainsi que les aspects criminologiques de leur passage à l’acte. Pour chaque passage à l’acte, le nombre de victimes varie de 1 à 3, leur âge de 6 jours à 16 ans. L’âge moyen des mères est de 32 ans. Les modes opératoires sont divers. Près de deux tiers des patientes sont adressées dans les suites quasi-immédiates de leur passage à l’acte et plus de la moitié sont originaires de détention, les autres étant transférées via des services de secteur ou l’IPPP. Deux catégories diagnostiques sont largement représentées : les troubles de l’humeur (mélancolie délirante notamment) et les troubles délirants chroniques (schizophrénie quasi-exclusivement). Dans de plus rares cas, nous retrouvons un diagnostic de trouble de la personnalité. Notre présentation se portera également sur la période après l’acte, l’évolution des patientes durant leur séjour à l’UMD et leur devenir judiciaire. Enfin, nous tenterons de situer la dynamique de leur acte filicide dans leur parcours biographique et dans leur processus de maternalité.
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
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