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Impact cérébral du binge drinking et vulnérabilité à l’alcoolodépendance

Published online by Cambridge University Press:  15 April 2020

F. Gierski
Affiliation:
Université de Reims Champagne-Ardenne, laboratoire C2S, Reims
J. André
Affiliation:
Université de Picardie Jules-Verne, CHU d’Amiens, GRAP, Inserm ERi 24, Amiens
O. Pierrefiche
Affiliation:
Université de Picardie Jules-Verne, CHU d’Amiens, GRAP, Inserm ERi 24, Amiens
T. Duka
Affiliation:
University of Sussex, Department of Psychology, Sussex, Royaume-Uni
M. Naassila*
Affiliation:
Université de Picardie Jules-Verne, CHU d’Amiens, GRAP, Inserm ERi 24, Amiens
*
*Auteur correspondant. Adresse e-mail :mickael.naassila@sa.u-picardie.fr (M. Naassila)

Abstract

Les conséquences à court terme et à long terme du binge drinking sur le cerveau et son fonctionnement commencent à être bien appréhendés. Sa pratique est banalisée et donc courante chez les jeunes. Nous avons initié une série d’études dans le cadre du projet européen AlcoBinge visant à mesurer les conséquences cérébrales morphologiques et fonctionnelles dans une population d’étudiants. Nous avons aussi utilisé la modélisation animale pour rechercher les conséquences à court terme sur les capacités cognitives et les phénomènes de plasticité synaptique après seulement quelques épisodes de binge drinking. La vulnérabilité à long terme à l’alcoolodépendance a été étudiée dans ces mêmes modèles animaux. Nos résultats démontrent que le binge drinking entraîne à la fois des atteintes de la substance blanche et de la substance grise qui peuvent être corrélées à des déficits d’apprentissage et de mémorisation. Chez l’animal nos résultats montrent que deux épisodes de binge drinking suffisent pour induire des perturbations importantes de certaines formes de plasticité synaptique hippocampique associées à des déficits d’apprentissage et de mémorisation. Ces atteintes semblent particulièrement impliquer les récepteurs NMDA du glutamate car les effets de l’alcool sont mimés par la kétamine et bloqués par la D-serine. De manière inquiétante, quelques épisodes de binge drinking à l’adolescence suffisent pour induire une forte motivation pour la consommation d’alcool à l’âge adulte associée à une plus grande anxiété et une moindre réactivité du noyau accumbens à l’alcool. Au total l’ensemble de ces résultats cliniques et précliniques suggèrent que le binge drinking est particulièrement toxique au niveau cérébral et augmente le risque d’alcoolodépendances à l’âge adulte.

Type
Congrès français de psychiatrie: Rencontres avec l’expert
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2015

Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

References

Pour en savoir plus

Silvestre de Ferron, BBennouar, KEKervern, M, Alaux-Cantin, SRobert, ARabiant, K, et al. Two binges of ethanol a day keep the memory away in adolescent rats: key role for GLUN2B subunit. Int J Neuropsychopharmacol 2015.CrossRefGoogle Scholar
Jeanblanc, JBalguerie, KCoune, FLegastelois, RJeanblanc, VNaassila, M. Light alcohol intake during adolescence induces alcohol addiction in a neurodevelopmental model of schizophrenia. Addict Biol 2015;20(3):490–9.CrossRefGoogle Scholar
Alaux-Cantin, SWarnault, VLegastelois, RBotia, BPierrefiche, OVilpoux, C, et al. Alcohol intoxications during adolescence increase motivation for alcohol in adult rats and induce neuroadaptations in the nucleus accumbens. Neuropharmacology 2013;67:521–31.CrossRefGoogle Scholar
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