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Published online by Cambridge University Press: 16 April 2020
La réduction de la motivation fait partie des symptômes les plus fréquents de la schizophrénie, ceci dès le premier épisode psychotique, ce qui semble suggérer que l’amotivation serait une composante intrinsèque de la pathologie [1,5]. Les déficits motivationnels et l’apathie pourraient induire, chez ces patients, des déficits hédoniques, un des symptômes négatifs centraux. Cependant, plusieurs auteurs 2,3 ont suggéré récemment que les patients souffrant de schizophrénie ne présenteraient pas de déficit hédonique de manière générale, puisqu’ils sont capables de ressentir le plaisir dans les activités (« plaisir consommé »). Leur difficulté se situerait plutôt dans l’aptitude à anticiper le plaisir qu’ils pourraient éprouver dans les activités (« plaisir anticipé »), diminuant ainsi leur motivation à s’y adonner [4]. Une des stratégies thérapeutiques pertinentes pour lutter contre ces symptômes, réfractaires aux traitements antipsychotiques actuellement disponibles, est de stimuler le plaisir consommé afin d’engager le patient dans des activités. Le challenge est de combiner les techniques cognitivo-comportementales et celles issues de l’entretien motivationnel. La première étape consiste à utiliser les techniques comportementales afin d’amener le patient à s’exposer à des expériences plaisantes et renforçantes. Cette étape est fondamentale puisque ces patients rapportent ressentir autant de plaisir que les sujets sains dans les activités de la vie quotidienne. En parallèle, l’entretien cognitif permettra au patient de développer une conscience du plaisir ressenti à travers l’identification des émotions, sensations physiques et pensées liées aux activités. Dans une seconde étape, l’entretien motivationnel réclamera que le patient se rappelle ses expériences plaisantes passées et de comparer ces dernières avec les activités de la vie quotidienne. Plus les activités ont été satisfaisantes et plus l’individu pourra se motiver à ré-expérimenter ces activités. Ces techniques placeront le patient dans un cercle vertueux permettant de diminuer son retrait, sa passivité et son inactivité.
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