Déclaration d’intérêts
L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Published online by Cambridge University Press: 17 April 2020
L’objectif annoncé de E. Husserl lorsqu’il élabore la phénoménologie est celui d’une science rigoureuse de l’expérience humaine. Les psychiatres qui ont affaire aux expériences de leurs patients, celles-ci ne pouvant être réduites à une sommation de symptômes cliniques ou de processus biologiques, se sont alors naturellement rapprochés de la phénoménologie, en particulier dans la deuxième moitié du XXe siècle. Néanmoins, la phénoménologie est actuellement une approche relativement marginale en psychiatrie, en comparaison des neurosciences, des approches cognitivistes ou encore de la psychanalyse. Pour autant, elle reste plus que jamais compatible avec une approche multidisciplinaire de la psychiatrie, en particulier parce qu’elle cherche à décrire le ‘comment’ de l’expérience humaine, là où d’autres disciplines recherchent principalement le ‘pourquoi’. En outre, la phénoménologie a pu s’enrichir de ses interactions avec les neurosciences sous la forme du courant de la neurophénoménologie qui vise une interaction mutuellement générative entre les deux disciplines. De manière générale, l’approche moderne de la phénoménologie psychiatrique doit permettre non seulement de dépasser l’approche purement symptomatique du DSM ou de la CIM pour se plonger au cœur de l’expérience vécue en décrivant les structures du vécu des patients mais aussi d’enrichir les autres disciplines de la psychiatrie et d’être enrichie par celles-ci en retour. Nous montrerons comment la phénoménologie peut éclairer la psychopathologie et offrir des pistes de réflexion en clinique et en recherche, en prenant certains exemples récents sur la dépression et la schizophrénie.
L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Comments
No Comments have been published for this article.