Published online by Cambridge University Press: 17 August 2016
La politique belge en matière d'immigration s'était révélée, jusqu'à ces dernières années, relativement libérale. Depuis quelques années cependant, une plus grande sévérité a été de mise, et le Ministre de l'Emploi et du Travail, Monsieur Major, l'a justifiée par le taux de chômage trop élevé en Belgique. Ces mesures restrictives ont été critiquées, mais généralement d'un point de vue social ou politique. Nous avons essayé d'en faire une analyse purement économique en simulant l'économie belge au moyen du modèle de prévision annuel de l'économie belge de A. Van Peeterssen.
Nous pouvons déduire de cette analyse que le but espéré par les divers gouvernements a été atteint: le chômage a baissé, une partie de la réserve latente de main-d'oeuvre a été mise au travail et les salaires nominaux et réels ont augmenté ; par contre, la compétitivité de l'économie belge a été négativement affectée, ce qui a provoqué un léger freinage de l'expansion. Nous développerons tous ces points dans les commentaires des résultats et dans la conclusion.
Nous remercions Monsieur Jean WAELBROECK, Professeur à l'Université Libre de Bruxelles, qui nous a suggéré cette étude et conseillé dans sa réalisation.
(1) Van Peeterssen, A., Un modèle économétrique du cycle et de la croissance en Belgique, Cahiers Economiques de Bruxelles, n° 43, 3e trimestre 1969 Google Scholar.
(2) Plus précisément, nous avons remplacé l'équation (1) par
lmt - (62,3 - 0,135 Cht - 0,143 Cht D Imt (2)
où D Imt est un coefficient inférieur à 1 calculé de telle sorte que l'immigration calculée par le modèle soit égale à l'immigration réelle. Pour la période considérée, D Imt varie aux environs de 0,7.