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D'une politique du volume de l'emploi en Belgique

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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La présente étude, relative à l'un des problèmes les plus essentiels de l'heure, a été rédigée en pleine guerre, alors que l'occupation du pays nous empêchait de maintenir les contacts intellectuels avec l'étranger. En fait, elle fut écrite et discutée au premier semestre de 1942, avant que le problème eut reçu une publicité quelconque à la radio ou dans les rares écrits traversant le blocus. Le document ronéographié qui fut diffusé en un nombre restreint d'exemplaires, porte la date du 16 juin 1942. Nous tenons à dire ici qu'il fut le fruit de discussions approfondies sur un texte de portée plus réduite et que nous devons beaucoup aux suggestions de divers amis, notamment de MM. François Cracco, Jean Jussiant, Charles Roger et Pierre Van der Rest.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1946

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References

page 8 note (1) Cette analyse suppose évidemment que l'ouvrier ne trouve pas un remède à l'insuffisance « vitale » du salaire par une occupation seconde, par exemple par la participation aux activités du marché noir, comme ce fut le cas pendant la guerre.

page 9 note (1) Il n'est point possible de justifier ici nos affirmations concernant la manière dont Say et l'Ecole classique ont développé les conséquences de la loi des débouchés en passant inconsciemment d'un plan de pensée à l'autre. Eu fait, toute l'argumentation des premiers exposés de Say est à longue échéance: elle démontre que toute discordance dans la combinaison des facteurs de production peut se résoudre par un réagencement, que la production peut s'adapter à tous besoins nouveaux de consommation, qu'il n'y a point dans le marché d'obstacles à l'expansion; mais l'argument présuppose que les changements de direction se fout aisément sous l'aiguillon de l'intérêt privé et ne fait pas état des modifications de prix qui sont nécessaires pour qu'un nouvel équilibre des productions et consommations soit atteint. C'est dire que s'il vaut pour nier une contradiction fondamentale dans l'expansion, il est inapplicable aux phases de la conjoncture économique, dont l'explication repose en premier ressort sur les inerties de prix. Les classiques n'ont jamais considéré cet aspect « dynamique » des problèmes économiques, mais, par une singulière inadvertance et un abus de logique formelle, ont considéré que l'équi¬libre fondamental à longue échéance était de tous les instants; c'est cette dernière acception de la théorie qui a introduit tant de confusion dans la doctrine de la conjoncture économique. Say n'a-t-il pas conclu qu'en cas d'engorgement général, il fallait produire plus pour créer de nouveaux débouchés ?

Il entre dans nos intentions de justifier ces conceptions théoriques dans des publications ultérieures.

page 10 note (1) Admettre en cette matière la thèse classique, c'est convenir que la conjoncture peut toujours être redressée par une simple baisse des rémunérations. C'est là poser le problème de l'emploi dans toute l'économie, comme on le pose dans une entreprise cherchant à augmenter les ventes au détriment d'autres producteurs par la concurrence de bas prix de revient. Cette idée a souvent dicté des mesures de politique pratique, mais elle est fondamentalement fausse. Ni les objectifs, ni les moyens d'une politique aussi spécifiquement commerciale ne sont, en effet, applicables à une politique générale de conjoncture.

page 11 note (1) Attirons toutefois l'attention sur le fait que la doctrine de l'emploi de Keynes, selon la ligne, du ****ccourant « pessimiste », invoque des états généraux d'équilibre en dessous du plein emploi des facteurs de production. C'est là une forme de la pensée économique qui ne s'est jamais avérée logiquement satisfaisante. Nous estimons devoir maintenir que les états de sous-emploi résultent de déséquilibres généraux, ce qui n'empêche nullement que certains rapports économiques tendent à se « normaliser », dans leurs relations réciproques, en dessous des positions générales d'équilibre.

page 12 note (1) Raisonnant en économie fermée, Keynes considère que les taux d'intérêt sont réglés par les facteurs monétaires; nous hésitons à nous ranger à cette opinion, à notre sens trop catégorique, en ce sens qu'elle ne vaut qu'à courte échéance et fait abstraction des adaptations plus fondamentales. Mais dans le cas d'une économie ouverte aux influences extérieures, il faut en tout cas admettre que les taux d'intérêt ne sont pas réglés par les facteurs monétaires intérieurs, parce qu'ils subissent l'influence des pays environnants.

page 13 note (1) En fait, nous croyons qu'il dépend de l'ensemble des relations économiques et non de quelques relations fondamentales. A l'encontre des écrits de Keynes lui-même, la littérature des disciples de Keynes tend de plus en plus à spécialiser le problème de l'emploi.

page 15 note (1) Le régime communiste examiné ici est défini par une direction complète de la production et de la consommation; c'est là le caractère décisif pour assurer le plein emploi; l'égalité ou l'inégalité des revenus individuels n'a point d'incidence, sur le problème discuté ici, pas plus que le maintien de droits individuels de propriété, si ceux-ci se limitent à la jouissance des revenus, sans la faculté de direction que l'économie capitaliste reconnaît.

page 18 note (1) La thèse, fort courante aujourd'hui, que le problème des fluctuations économiques est résolu, tout au moins dans sou principe, pourvu que la différence entre la demande de plein emploi et la demande courante soit adéquatement comblée par une intervention financière de l'État, s'apparente aux mêmes sources que les thèses inflatoires et se heurte aux mêmes obstacles. En fait, il y a une différence de degré entre une injection réglée pour résoudre un problème déterminé (la déficience instantanée de la demande effective) et une injection plus ou moins déréglée. Dans l'analyse de fait, les états d'inflation non réglée sont aussi instructifs que le sont des états de suremploi à l'allemande pour l'étude d'une politique de plein emploi.

page 21 note (1) Exemples: Valorisation du dollar en 1920, redressement de la livre sterling en 1925, excès des emprunts européens de 1927 à 1929, moratoire allemand de 1931, dévaluation de la livre et régime d'Ottawa, politique américaine de dévaluation au lieu d'inflation de 1933, entêtement du bloc-or, constitution des régimes de contrôle des changes, etc.…

page 24 note (1) L'incidence d'investissements exagérés ne se manifeste qu'au moment du sommet de la conjoncture; mais les décisions d'investir qui aboutissent à l'étranglement de la crise lui sont antérieures. C'est en ce sens qu'il peut y avoir du danger à promouvoir les investissements, au moment où les conditions instantanées du marché admettent encore des investissements additionnels.

page 25 note (1) Cfr. à ce sujet: Roger, Ch., Jussiant, J., van der Rest, P.: Le problème des finances publiques en Belgique et la politique économique. — Rapport ronéo-graphié de l'Institut belge des Finances publiques, Bruxelles, 1941 Google Scholar. — Clark, J. M. : Economics of planning public Works. Washington D. C. 1935, U. S. Governi, printing Office Google Scholar.

page 28 note (1) Cfr. Bulletin d'Information et de Documentation de la Banque Nationale de Belgique, 1938, vol. II, p. 412 Google Scholar. Le montant qui peut être réservé en vue d'obtenir des dégrèvements d'impôts, au cours d'un exercice financier déterminé, ne doit pas excéder 10 p. c. des profits annuels ou 2 p. c. du capital-actions pour les fonds destinés à la construction, ni 20 p. c. des profits ou 4 p. c, du capital pour les fonds destinés à l'équipement et à la constitution de stocks.

page 29 note (1) Dans les discussions d'après-guerre l'idée du revenu différé paraît tomber à peu près dans l'oubli. Le White Paper britannique « On Employment Policy » ne la reprend que sous la forme, politiquement difficile à manier, de variations dans les cotisations de sécurité sociale.

page 30 note (1) Nous n'envisageons pas ici les avantages de la dépense différée pour les classes les moins aisées, à raison du fait qu'elles se constituent des épargnes pour l'achat de biens durables, au lieu de laisser cette épargne se constituer en d'autres mains par le jeu de l'inflation; cela sort du cadre de cette note et nous renvoyons au texte même de Keynes.

page 35 note (1) Rapport préliminaire général sur la réorientation économique de la Belgique. Revue du Travail, septembre 1936, p. 934 Google Scholar.

page 35 note (2) Ibidem, p. 943.

page 36 note (1) Cfr. Fisher, A. P. G., The Clash of Progress and Security, Macmillan, 1935 Google Scholar.

page 39 note (1) Ces deux dernières pages n'ont pas pour but de préciser dans queile mesure et par quels moyens on peut recourir à la discipline industrielle pour résoudre des problèmes de structure économique; mais elles impliquent que l'accumulation de mesures administratives ne paralyse pas les réactions spontanées des marchés et que la multiplication de régimes d'autorisations individuelles, en vue de fins immédiates et limitées, ne mette pas un obstacle décisif aux développements de structure comme de conjoncture.

page 39 note (2) Le même point de vue a été adopté par le gouvernement canadien, qui déclare: «Il ne suffira pas que cette entreprise soit l'objet de la politique du gouvernement. Elle devra être l'œuvre de toute la nation.» Travail et Revenus, Ottawa, avril 1945 Google Scholar.