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Problèmes de l’heure La réduction de la durée du travail

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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Nous venons de prendre de graves décisions dans l’ordre économique et social de notre pays. L’heure n’est plus d’en discuter l’oppoxtunité mais d’en apprécier les conséquences.

Le taux des rémunérations a été relevé, le principe d’un minimum de salaire a été posé et adopté dans nombre d’industries, la réduction des heures de travail est décidée en certains domaines et s’imposera bientôt à l’ensemble de l’activité industrielle, le régime des commissions paritaires et des conventions collectives sera généralisé, l’assurance-chômage sera rendue obligatoire, le sort des chômeurs sera amélioré, des dispositions vont être prises en vue d’abaisser l’âge de la retraite, lȧ politique des travaux publics sera activement poursuivie en faveur plus particulièrement d’entrepxises de caractère social. Telles sont les grandes lignes du programme social de notre gouvernement.

Nous ne cachons pas que ces décisions et ces projets flattent très agréablement nos sympathies sociales. Mais si, en cette matière, ainsi que l’affirme Auguste Comte, il appartient au cœur de suggérer nos problèmes, il convient cependant de ne pas oublier que c’est à l’intelligence que revient la délicate mission de les résoudre. Y a-t-on suffisamment songé ? A vrai dire, nous n’oserions l’affirmer. Nous sommes inquiets et vraiment, peut-on nous faire un grief de nos appréhensions quand on considère d’une part l’enjeu des décisions prises et d’autre part, les conditions éminemment troublées et instables au milieu desquelles nous avons délibérément choisi de tenter une expérience. S’est-on vraiment engagé dans la voie qui, toutes autres choses demeurant égales, améliorera le bien-être de nos populations, ou s’agit-il d’une aventure dont nul ne prévoit le lendemain ? Ne s’est-on pas forgé, une fois de plus, quelques dangereuses illusions auxquelles nous risquons un jour de sacrifier quelques-uns de nos biens les plus précieux ou encore, n’avons-nous pas imprudemment décidé de suivre des exemples dont les enseignements doivent encore être appréciés ? Les considérations qui suivent n’ont d’autre objet que de jeter quelque lumière sur cette grave question.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1936

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References

page no 426 note (1) « A length of day that would maximise output for a month or a year would not neces » sarily bring it to a maximum if a period of many years was contemplated. A length of day that » maximised output during a short war would not necessarily maximise it during a long peace. »

( Robbins, L. : The economic effects of variations of hours of labour. — The Economic Journal, March 1929, p. 27.)Google Scholar

page no 427 note (1) A cet égard, nous nous rallions à l’opinion que voici : « Il ne suffit pas d’abréger les heures de travail tout en laissant le travail lui-même tel qu’il est, rebutant, ennuyeux, haïssable. C’est moins sa durée que sa nature qui nous préoccupe : il faut que l’ouvrier n’ait pas besoin de fuir l’atelier pour aller, non se reposer et refaire ses forces, mais se fatiguer autrement, d’une manière plus plaisante mais également dispendieuse d’énergie et de richesse. Il importe donc non seulement de réduire le travail, mais de le réformer, d’en modifier le milieu, les éléments et le rythme. »

( Yovanovitch, D. : Le rendement optimum du travail ouvrier. — Payot, Paris, p. 284.)Google Scholar

page no 428 note (1) « What economic welfare requires is that workpeople should work for such hours per day » that the wages due to the last hour — when account is taken of the fact that every extra hour » worked lessens the opportunity for enjoying wahtever purchases their wages may enable them » to make — shall just compensate them for the unpleasantness of longer hours »,

( Pigou, : Economics of Welfare. — Macmillan and Co,. London, 1932. — Part. III. Ch. VII, p. 467.Google Scholar)

page no 428 note (2) History gives us no ground for supposing that the reduction takes place at all easily. The long hours worked in the early days of the Industrial Revolution are notorious ; they were reduced, it is well known, mainly by State regulation and Trade Union action. It was found, after they had been reduced, that the output of eleven hours’work might be greater than that of twelve. Employers had been working at more than the output optimum, without realising it. Probably it had never entered the heads of most employers that it was at all conceivable that hours could be shortened and output maintained. But it is clear that there were a few who had realised it. Why did they not reduce hours by their competition, just as enterprising firms force up wages by their competition ?

( Hicks, J.R. : The Theory of Wages. — Macmillan and Co , London, 1932, pp. 106107.Google Scholar

page no 429 note (1) Chapman, S.J. : Hours of Labour. — The Economic Journal, 1909, p. 362.Google Scholar

page no 429 note (2) Proud, , Welfaire Work, pp. 5051.Google Scholar Cité par, PIGOU, Economics of Welfare, p. 466.Google Scholar

page no 430 note (1) Le relèvement du rendement horaire de la main-d’œuvre consécutivement à une réduction des heures de travail n’est en effet jamais immèdiat. « When the hours of work are reduced, there is often no change in the hourly output for several weeks. Then it begins to mount slowly, but it takes a long time before it attains a steady value in eqmlibrium with the altered hours… The time required cannot be predieted, but it is usually shorter in the simpler operations than in the more complex ones ». – Industrial Faligue Research Board, Report N° 6.

Voir aussi l’ouvrage de Florence, P.S. : Economics of Faligue and Unrest, qui comporte une abondante documentation au sujet des expériences anglaises et américaines en ce domaine.Google Scholar

page no 430 note (2) Cfr. Hicks, R. J. : The Theory of Wages, pp. 108109.Google Scholar

page no 432 note (1) Aussitôt que les ressources libérées peuvent effectivement être transférées vers d’autres usages. Ce sont ces transferts, les difficultés qu’ils présentent et les retards qu’ils subissent qui constituent le vrai problème du chômage technologique et celui qui doit être en bonne voie de solution, avant de poser celui d’une réduction éventuelle des heures de travail. Cette réduction ne manquerait d’ailleurs pas de soulever à son tour de noaveaux problèmes de transfert, ainsi que nous aurons l’occasion de le noter plus loin.

page no 433 note (1) Un raisonnement analogue conduit à la conclusion que dans le cadre d’une Économie nationale, une réduction des heures de travail industriel ne peut manquer de porter préjudice aux intérêts relatifs de la classe agricole.

page no 435 note (1) Vernon, H. M. : The Shorter Working Week. — Routledge and Sons, London, 1934. — p. 114.Google Scholar

page no 437 note (1) Ces considérations ne constituent qu’une application particulière de la règle générale que voici. Pour un niveau déterminé des salaires et pour une réduction non moins déterminée de l’offre de travail de la part de la main-d’œuvre disponible, il existe une élasticité de la demande de main-d’œuvre qui permettrait à une entreprise de maintenir constant le volume d’emploi qu’elle offre. Cette élasticité n’est point nécessairement celle qui caractérise la demande effective de main-d’œuvre dont témoigne l’entreprise envisagée. Elle peut lui être supérieure ou inférieure. Dans le premier cas, la réduction des heures de travail donnera lieu à embauchage de main-d’œuvre supplémentaire; dans le second cas, au contraire, la réduction des heures de travail doit diminuer le volume d’emploi que l’entreprise considérée est susceptible d’offrir à la population ouvrière.

Cfr. Robbins, L. : The economic effects of variations of hours of labour. — The Economic Journal, March 1929, p. 31.Google Scholar

page no 438 note (1) Cas particulièrement favorable au maintien ou au développement du volume d’emploi offert par l’industrie qui réduit ses heures de travail.

page no 440 note (1) Encore convient-il de noter que l’expérience italienne et allemande s’est faite sans qu’en principe le relèvement du salaire horaire ait été prévu.

page no 442 note (1) Sont exceptés les entreprises et les établissements où ne sont occupés que les membres de la famille sous l’autorité, soit du père ou de la mère, soit du tuteur, de même que les entreprises et les établissements occupant moins de 10 personnes. Toutefois les dispositions de la loi pourront être étendues par arrêté royal aux entreprises et aux établissements occupant au moins cinq personnes.

page no 446 note (1) Il ne manque cependant pas de remède à cette situation. Par l’adoption d’une organisation du travail par équipes, les heures de travail peuvent être réduites, tout en améliorant le facteur de charge des exploitations. — Cfr. Bulletin de la Banque Nationale de Belgique, n° 7 et 9 des 10 octobre et 10 novembre 1935, pp. 232 et 303.