Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Published online by Cambridge University Press: 17 April 2020
Au cours des dernières années, de nombreux auteurs ont observé que les traumatismes dans l’enfance et l’adolescence étaient un facteur aggravant de la symptomatologie de la schizophrénie ([1,2]) et modifiaient notamment l’expression des hallucinations ([3,4]). Ces études ont cependant exprimé plusieurs limites. En effet, ces dernières ont exclusivement utilisé des questionnaires et entretiens, et la majorité d’entre elles s’est spécifiquement centrée sur la symptomatologie positive et négative de la schizophrénie [1]. À l’heure actuelle, il n’existe à notre connaissance aucune étude portant sur le fonctionnement psychique de ces patients.
Nous avons souhaité explorer le lien entre les maltraitances infantiles d’une part, et la symptomatologie, la cognition et le fonctionnement psychique et identitaire d’autre part, dans la schizophrénie.
Une étude exploratoire a été menée sur sept patients stabilisés, souffrant de schizophrénie (selon les critères du DSM-IV-TR) et présentant des hallucinations auditivo-verbales. Pour chaque patient, la symptomatologie clinique était évaluée par les échelles d’hétéro-évaluation suivantes : Positive and Negative Syndrome Scale, Échelle d’Évaluation des Hallucinations Auditives. La maltraitance infantile était évaluée quantitativement par le Childhood Trauma Questionnaire. Le fonctionnement psychique et identitaire des patients était observé au moyen du Rorschach en Système Intégré, administré lors d’un second rendez-vous.
La maltraitance infantile apparaît être corrélée à la symptomatologie de la schizophrénie ainsi qu’à la cognition et au fonctionnement psychique des patients. En effet, nous observons des corrélations fortes : entre la durée des hallucinations et les négligences, entre les abus physiques et les troubles de la pensée, ainsi qu’entre la représentation de soi et les abus sexuels et émotionnels. La présente étude offre des perspectives thérapeutiques intéressantes et nécessiterait d’être reproduite sur une plus large population.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
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