Déclaration de liens d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Published online by Cambridge University Press: 15 April 2020
Malgré les progrès sur la qualité des soins en hébergement, la sexualité de nos aînés reste un stéréotype et est souvent considérée perverse. Pourtant, l’accroissement et l’évolution de la population âgée vont amener notre société à se confronter à des questions d’éthique sur ce sujet. « Quelle est la représentation adoptée de la part des soignants face à la sexualité des personnes âgées en institut gériatrique actuellement? ». Nous avons réalisé une enquête descriptive auprès des soignants de 9 institutions d’hébergement gériatriques du Haut Rhin. Notre objectif principal était de faire le point sur le comportement sexuel inapproprié et le ressenti des équipes. Puis, nous avons détaillé le comportement sexuel aberrant et estimé l’acquisition du terme « hypersexualité », proposé comme entité nosologique selon le DSM V. Le déroulement de l’étude a été réalisé à l’aide de questionnaires dirigés et semi-dirigés, nous avons recueillis 108 réponses anonymes. L’analyse des données montre que la majorité des soignants (91 %) affirment positivement qu’il existe une sexualité de personnes hébergées. Les manifestations les plus rapportées sont les « attouchements » (75 %) et la « masturbation » (67 %). Le sentiment principalement vécu par les équipes est celui de la « gêne » (47 %). Il ressort également que plus les professionnels sont jeunes, plus ils se sentent agressés (p = 0,03). Nous soulignons que le concept d’ « hypersexualité » est mal défini par un nombre non négligeable de soignant (approximativement 66 %). Nous pouvons conclure que le terme « hypersexualité » suscite encore des débats et demande une conceptualisation plus adaptée pour le sujet âgé. Presque 50 % des réponses sont incorrectes et qualifient les comportements sexuels comme des troubles de type « hypersexualité ». Il nous paraît nécessaire d’améliorer les connaissances sur les troubles du comportement à connotation sexuelle. La réflexion de cette problématique suppose une sensibilisation des équipes de soins à la psychogériatrie. La mise en place d’une grille observationnelle plus standardisée, sur le comportement sexuel aberrant, permettrait également d’aller dans ce sens.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
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