Déclaration de liens d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Published online by Cambridge University Press: 15 April 2020
L’alcoolo-dépendance est une maladie chronique hautement récidivante dont l’enjeu principal est la prévention des rechutes. Les rechutes sont favorisées par le ressenti du sujet vis-à-vis de son environnement social [1]. L’alcoolo-dépendance entraîne des troubles cognitivo-comportementaux dont des déficits de reconnaissance émotionnelle et une altération des interactions sociales [2] majorant le risque de rechutes [3]. Ces troubles pourraient être liés à une altération du sentiment de familiarité. La familiarité se définit comme un sentiment de connaissance préalable d’un stimulus générant une émotion inconsciente, sans souvenir conscient de son identité [4]. Nous nous proposons d’étudier la familiarité aux visages dans l’alcoolo-dépendance. Douze patients alcoolo-dépendants (AD) étaient appariés en sexe et en âge à 12 témoins (T). Les participants ne présentaient ni trouble psychiatrique, ni neurologique, ni addiction en dehors d’un trouble d’usage sévère d’alcool pour le groupe AD (classification DSM-5). Des morphes entre visages familiers et inconnus (contenant 5 à 95 % du visage familier) étaient présentés. Les sujets devaient indiquer les visages leur semblant familiers. Un pourcentage de réponse « familier » était alors calculé par niveau de familiarité, permettant de construire une fonction psychométrique par sujet, et d’en déduire le seuil de familiarité (pourcentage de familiarité contenue dans le morphe pour lequel 50 % des stimuli étaient considérés comme familiers). Les interactions sociales étaient évaluées par une échelle de cognition sociale (MASC). Le seuil de familiarité était significativement plus faible dans le groupe AD que dans le groupe T (48,79 % versus 54,94 % – p = 0,025). Parallèlement les 2 groupes différaient sur les scores au MASC (AD : 26/45 ; T : 31/45 – p = 0,015). Ces résultats démontrent une hyperfamiliarité dans l’alcoolo-dépendance, associée à une altération de la cognition sociale. L’implication de l’altération de ces deux processus sur les risques de rechute est abordée.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
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