Les années 1980 ont été caractérisées par une atonie persistante de l’investissement industriel des entreprises françaises, une détérioration accusée de leurs comptes jusqu’en 1983 et des taux d’intérêt très élevés. En même temps, plusieurs difficultés sont apparues dans les travaux macroéconomiques consacrés à l’influence des anticipations de demande, du coût relatif des facteurs et du profit sur le comportement d’investissement. Ceci souligne l’intérêt d’une étude de ce comportement sur un panel d’environ 700 entreprises industrielles suivies de 1975 à 1983, qui représentent 30 % de la valeur ajoutée industrielle. Les principales conclusions de l’étude pourraient être les suivantes : le modèle de l’accélérateur est moins pertinent à partir de 1979. La contrainte de rentabilité semble avoir eu une forte influence pendant la période étudiée (1979-1983). Le taux d’intérêt apparent, propre à l’entreprise, semble influencer l’accumulation du capital. Le ratio d’endettement et les aides fiscales n’ont pas une grande importance.