La nature exacte des liens étiopathogéniques entre les Troubles des Conduites Alimentaires (TCA) et l’Infertilité est encore non complètement élucidée, alors que les liens entre anomalies pondérales et fertilité sont établis de longue date. Les déterminants biologiques incriminés seraient la proportion de masse graisseuse, la dépense énergétique qui influenceraient divers médiateurs comme la leptine. Cependant l’infertilité constitue un symptôme des TCA dont l’abord thérapeutique actuel pourrait engendrer une morbidité non négligeable, inhérente aux parcours d’AMP mais aussi liée aux TCA en période périnatale. La prise en charge psychiatrique du comportement alimentaire permettrait pourtant pour nombres d’entre elles d’éviter ce parcours. La complexité des liens entre TCA et infertilité nécessite une approche non uniciste, du fait d’un lien de causalité non linéaire. Nous proposons donc une lecture compréhensive du lien de causalité circulaire au regard des données actuelles de la littérature internationale concernant ce sujet et questionnons la prévalence des TCA au sein de la population de femmes infertiles ayant recours à l’AMP. En effet, très peu d’études sont dévolues à la détermination de la prévalence des TCA dans la population de femmes infertiles ayant recours à l’AMP ont été réalisées; malgré tout, les données de la littérature suggèrent que, au-delà des catégories diagnostiques des TCA, le comportement alimentaire des femmes infertiles est plus souvent perturbé qu’en population générale. La détection des TCA en période-périnatale est un enjeu déterminant pour le déroulement de la démarche d’AMP, de la grossesse et la rencontre mère-enfant.