L’hyperthyroïdie est un syndrome ayant de multiples causes. La surcharge iodée induite par des doses journalières d’iode supérieur à 500 μg en fait partie et environ 10 % des patients en surcharge iodée développent une hyperthyroïdie [1].
Mme B., âgée de 72 ans est hospitalisée en psychiatrie pour altération de l’état général avec asthénie, anorexie et amaigrissement. Dans ses antécédents, elle présente un trouble dépressif majeur traité par un antidépresseur (escitalopram 10 mg) et un anxiolytique (clorazepate dipotassique 20 mg) depuis 6 mois.
Devant le tableau clinique de la patiente, des examens complémentaires sont réalisés et retrouvent une hyperthyroïdie infraclinique avec TSH basse et T3/T4 normales ainsi qu’une iodurie des 24 h élevée [2]. L’hypothèse d’une surcharge iodée induite par le traitement anxiolytique est alors évoquée. En effet, de l’iode est contenue dans un excipient de la gélule de clorazepate dipotassique. Il s’agit de l’érythrosine qui est un colorant synthétique rouge à base d’iode [3].
Un sevrage progressif en clorazepate dipotassique est alors réalisé. Le bilan thyroïdien se normalise en 15 jours et l’état clinique de la patiente s’améliore. Le diagnostic retenu est une hyperthyroïdie induite par le clorazepate dipotassique, ayant aggravé la symptomatologie dépressive.