Cette étude décrit la structure et l'organisation temporelle du sommeil de 5 sujets dépressifs endogènes qui participèrent à un processus de décalage en avance de 5 heures des horaires de sommeil maintenu pendant deux semaines.
Comparée à ces témoins du même âage, I'architecture du sommeil est, chez les dépressifs avant décalage, très perturbée avec, notamment, fragmentation et inefficacité du sommeil, réduction du taux de sommeil lent et raccourcissement de la latence du sommeil paradoxal. L'organisation temporelle semble traduire, elle, une lutte entre tendance au sommeil lent et tendance au sommeil paradoxal.
Le sommeil des mêmes sujets s'est pratiquement normalisé pendant et surtout après le decalage des horaires de sommeil, exceptée la persistance de la réduction importante de la latence du sommeil paradoxal.
Il serait ainsi possible d'associer la dépression à une désynchronisation entre rythmicités contrôlant sommeil lent, sommeil paradoxal et d'autres rythmes circadiens. Une resynchronisation forcée par décalage des horaires de sommeil pourrait alors rendre compte des améliorations cliniques et biologiques qui ont été observées.