On parle d’une situation de harcèlement scolaire lorsqu’un élève est soumis de manière répétée et prolongée dans le temps à des comportements intentionnellement agressifs de la part d’un ou de plusieurs élèves, visant à lui porter préjudice, le blesser, le mettre en difficulté et établir une relation dominant-dominé. En 2013, on retrouve selon les études françaises entre 9 et 15 % d’enfants victimes de harcèlement. Dans un groupe d’adolescents, la différence entre pairs peut engendrer des situations de harcèlement. Alors que les adolescents cherchent à s’identifier aux autres jeunes (apparence physique, vestimentaire, langage, intérêts) celui qui est différent, singulier va inquiéter et peut subir du harcèlement. Mais lorsqu’un élève est capable de comprendre le point de vue d’un de ses camarades et de reconnaître et respecter ses sentiments et ses différences, les risques qu’il adopte un comportement violent sont moindres (phénomène d’empathie). Dans ce contexte nous avons décidé d’utiliser un jeu permettant aux adolescents de repérer leurs propres affects dans différentes situations, ainsi que de deviner les émotions ressenties par l’autre, pour permettre de développer leurs capacités d’empathie. Nous avons proposé à deux établissements de la Vienne de participer à une expérimentation autour de l’utilisation du jeu « Feelings » et nous avons évalué l’impact sur l’empathie des élèves, sur le climat scolaire et sur le harcèlement. Les élèves ont tout d’abord répondu au questionnaire d’Eric Debarbieux sur le climat scolaire ainsi qu’à deux questionnaires d’empathie et d’alexithymie au mois de janvier, ces élèves ont ensuite joué à plusieurs reprises avec le support proposé. Au mois de juin, les mêmes élèves ont à nouveau répondu aux questionnaires. Un autre établissement a été sélectionné comme témoin. L’objectif principal est d’étudier l’évolution du harcèlement dans ces établissements. Les objectifs secondaires concernent l’observation de l’évolution de l’empathie et de l’alexithymie des élèves.