Définir l’addiction sexuelle n’est pas chose aisée. À ce jour, il n’existe pas de définition consensuelle du trouble, et de l’hyperesthésie sexuelle à la sexualité addictive, en passant par la sexualité compulsive, impulsive ou encore excessive, les cadres nosographiques se chevauchent sans toutefois se superposer parfaitement. Peut-être faut-il simplement se référer alors aux critères proposés par Goodman ? Et retenir que deux symptômes-clés sont présents : la perte de contrôle sur le comportement sexuel et la poursuite de ce comportement en dépit des conséquences négatives. Comment expliquer que le trouble se maintienne dans le temps, alors que le comportement sexuel addictif n’apporte finalement plus beaucoup de plaisir ou ne soulage plus complètement les émotions négatives ? Probablement parce qu’un certain nombre de représentations, de fausses croyances, de schémas cognitifs dysfonctionnels, profondément ancrés dans le fonctionnement psychique, l’entretiennent. Tout l’enjeu de la prise ne charge est donc de parvenir à atténuer la souffrance du sujet, en modifiant le comportement pathologique et en restructurant les pensées erronées. Une thérapie cognitivo-comportementale en groupe est proposé dans le service d’addictologie du CHU de Nantes à tous les patients souffrant d’addiction sexuelle. Outre des outils très classiques dans le champ de l’addictologie, la restructuration cognitive portant sur les représentations de soi, du partenaire et de la sexualité est au cœur de la prise en charge. Après 10 séances de thérapie, l’évaluation des patients indique une évolution positive, tant sur le comportement que sur les pensées. Nous présenterons les résultats de cette évaluation.