Revue à travers les données de la littérature, la dépression apparaît comme un sujet de recherche très important, qui a déjà suscité de nombreuses théories chronobiologiques, souvent fondées sur des ≪critères diagnostiques objectifs≫. En revanche, l’impact thérapeutique de ces approches reste souvent limité à de rares services ultraspécialisés où les patients déprimés sont adressés en dernier recours.
Dans cet article, les auteurs passent en revue quelques-unes des principales données de la littérature, en particulier celles qui concernent les aspects chronobiologiques de la dépression. Les investigations sophistiquées réalisées dans les unités de recherche peuvent avoir certaines conséquences cliniques et pratiques qui sont également évoquées. En effet, une évaluation clinique soigneuse, orientée sur des bases chronobiologiques suffit bien souvent à proposer des traitements individuels assez simples. Parmi ceux-ci, la privation partielle de sommeil (PPS) représente un moyen utile, permettant une amélioration rapide, mais malheureusement souvent imprévisible et transitoire, des troubles de l’humeur. Il semble possible de rendre plus fiables les PPS grâce à des interventions sur la température, la prise de nourriture et l’exposition à la lumiére.
De plus, les auteurs décrivent un moyen possible de pérenniser les effets antidépresseurs de la PPS par des «microprivations de sommeil» réalisées pendant 15 min, à un moment spécifique de la nuit. Les résultats concernant 11 patients déprimés graves soumis à cette méthode sont exposés, 7 de ces sujets étant maintenus depuis 6 à 20 mois dans un état euthymique.