La présence de facteurs environnementaux précipitant le passage à l’acte suicidaire est indéniable. Cependant, seuls les sujets porteurs d’une vulnérabilité suicidaire, lorsqu’ils sont soumis à des facteurs de stress, passent à l’acte [3]. Les facteurs environnementaux sont généralement associés à une menace du statut social de l’individu. Tout comme on ressent une douleur lorsque l’intégrité physique est menacée, l’être humain perçoit une douleur lorsque son « intégrité sociale » est menacée. La douleur sociale peut être considérée comme un sous-type de douleur psychologique en lien avec une menace du besoin fondamental d’affiliation [5]. Il est probable qu’une sensibilité accrue à la douleur sociale et psychologique participe à la vulnérabilité suicidaire [4]. Par exemple, la présence d’abus dans l’enfance est fortement associée à la survenue de tentative de suicide à l’âge adulte, mais aussi à une sensibilité accrue au rejet [1] ainsi qu’une plus forte prévalence de comorbidités algiques [2]. L’étude de la perception douloureuse nécessite des travaux supplémentaires afin de favoriser la mise en place de nouvelles stratégies thérapeutiques vis-à-vis des conduites suicidaires.