La mémoire, encensée comme une vertu cardinale, n’a été appréhendée que dans ses troubles dans notre langage habituel. De l’enfance, où il n’est question que d’apprendre si possible par cœur, à la vieillesse où il n’est question que d’oublier pour plutôt de ne pas « imprimer », jamais on ne se pose la question des risques que fait courir à la vie psychique, à l’imagination et à la créativité, les répétitions que l’on s’impose ou que l’on impose sous forme de rituels plus ou moins intégrés. Jamais on ne se pose la question, qu’il est souvent indispensable et obligatoire d’oublier pour exister.