La violence constitue une problématique importante dans notre système de soins. Cette violence est un phénomène complexe qui résulte de l’intrication de plusieurs facteurs étiologiques, variant selon le type de violence rencontré. L’objectif de ce travail était d’identifier des facteurs en lien avec la survenue d’évènements violents dans les soins hospitaliers, le vécu des soignants et leurs impacts. La méthode comportait une enquête transversale, multicentrique (CHU de Toulouse et Poitiers), multi-sites (urgences psychiatriques et somatiques, services fermés de psychiatrie) auprès des personnels volontaires infirmiers et aides soignants. L’auto-questionnaire comportait les caractéristiques individuelles des soignants, dont l’échelle MBI (évaluation de l’épuisement professionnel), les variables d’organisation du travail (score de Pression Temporelle, score d’Incertitude validés par Presst-Next), la partie interactionnelle dont l’échelle IRI d’empathie. L’analyse descriptive et comparative des données selon le niveau de violence précédait une régression logistique du risque de violence déclarée en fonction des variables indépendantes retenues. Le taux de réponse était de 58,1 %, 150 questionnaires furent validés et traités. Les résultats révèlent que la fréquence de confrontation à la violence et le sentiment d’insécurité au travail sont élevés chez les soignants interrogés. L’épuisement professionnel, la pression temporelle, les horaires de travail sont associés à une violence élevée. La dimension cognitive PT (Prise de perspective) de l’empathie est associée à une réduction du risque de violence déclarée. Ces résultats révèlent ainsi que l’empathie dans les soins prévient la survenue d’évènements de violence. En revanche, la pression au travail, l’épuisement professionnel et la sympathie semblent constituer des facteurs de risque par l’altération de la relation soignants-soignés.
ConclusionCes résultats suggèrent la nécessité d’améliorer les conditions de travail, de prévenir l’apparition d’un épuisement professionnel et de préserver l’empathie clinique chez les soignants. Ces actions pourraient contribuer à prévenir la violence interactionnelle dans les soins par l’amélioration de la relation thérapeutique.