La dépression est un trouble dont l’évolution est caractérisée par une récurrence des épisodes, puisqu’on estime que 45 % des patients ayant présenté un épisode dépressif en feront d’autres. Afin de prévenir les rechutes et récidives, deux grandes stratégies thérapeutiques sont classiquement proposées : les traitements médicamenteux de maintien et les interventions psychothérapiques. Nous porterons plus spécifiquement notre attention sur ces dernières. Elles relèvent de techniques variées qui ont pu faire l’objet pour certaines d’essais contrôlés, et démontrer leur intérêt dans la prévention des rechutes et récidives dépressives. Selon une méta-analyse , les interventions psychologiques retenues représentées par la thérapie cognitive, la thérapie basée sur la pleine conscience et la thérapie interpersonnelle, seraient plus efficaces que la thérapie non-structurée (RR = 0,64, NNT = 5) ou le traitement de maintien par antidépresseur (RR = 0,83, NNT = 13). Cet effet semble d’autant plus important que les patients ont reçu une intervention psychothérapique durant la phase aiguë même de dépression. La thérapie basée sur la pleine conscience serait particulièrement indiquée pour les patients ayant fait plus de 3 épisodes dépressifs dans leur vie, avec une prévention équivalente à un traitement de maintien par antidépresseur sur une période de suivie de 2 ans . Ce résultat peut être étendu à la thérapie cognitive qui serait plus efficace que la psychoéducation pour les patients ayant fait plus de 5 épisodes. D’autres approches telles que la thérapie psychodynamique et la thérapie de résolution de problème restent cependant à explorer afin d’augmenter leur niveau de preuve. Un certain nombre de facteurs associés à la thérapie tels que le nombre de séances, le format de délivrance, etc. sont également susceptibles de modifier son efficacité. De plus, l’intérêt de ces approches ne se résume pas à la seule prévention des rechutes et récidives dépressives mais s’avère également essentiel à la gestion des symptômes résiduels qui assombrissent le pronostic évolutif même de la dépression. Enfin, devant le large éventail d’approches proposées et au-delà de leur efficacité aujourd’hui démontrée, se pose la question centrale du choix de la technique psychothérapique, qui serait le plus adapté aux patients sur la base de leur profil clinique.