L’internat est une période de stress chronique élevé pour les étudiants en médecine et des travaux récents révèlent une prévalence importante des trouble psychiatriques au cours de cette période [1,2]. L’Association française fédérative des étudiants en psychiatrie (AFFEP) a mené une enquête afin de faire un état des lieux sur la prise en charge des internes de psychiatrie en souffrance psychologique au cours de leur cursus. Trois groupes ont été interrogés : les référents AFFEP, qui représentent les internes de psychiatrie dans chaque subdivision, les coordinateurs locaux et interrégionaux du DES de psychiatrie et du DESC de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Entre 2013 et 2015, 86 internes ont présenté des difficultés psychologique soit environ 4 % des internes. Cela s’est principalement traduit par des difficultés ou un absentéisme en stage, la mise en arrêt de travail, et quelques rares cas de suicides ou tentatives de suicide ont été décrits. Les premières personnes à signaler les difficultés étaient majoritairement le médecin chef de service, l’interne lui-même ou son co-interne. Une fois les difficultés signalées, des mesures professionnelles étaient mises en place dans 35 % des cas, et 15 % des internes concernés bénéficiaient de soins. La médecine du travail était peu sollicitée, tandis que le coordinateur local, les co-internes, et l’association locale représentaient les principaux intervenants. Pour tous, ce sont les coordinateurs locaux qui sont jugés les intervenants les plus légitimes dans ces situations. Les dispositifs d’évaluation de la santé des internes, en particuliers les comités médicaux, étaient peu connus des référents même s’ils sont jugés utiles par les internes et les coordinateurs locaux. Du fait de la prévalence importante des internes concernés, de l’hétérogénéité et du manque de prises en charge , il semble crucial de proposer des recommandations consensuelles avec les enseignants universitaires, favorisant le parcours professionnel et l’accès aux soins pour ces internes.