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La prévalence des hallucinations chez les enfants et les adolescents est de 4,9 % à 9 % [1]. Il s’agit d’un symptôme polysémique dont le repérage précoce reste un enjeu majeur du fait du risque évolutif vers un trouble psychotique cependant rare.
Observation
Nous rapportons deux cas d’hallucinations auditives et cénesthésiques. Dans le premier cas, une adolescente de 13 ans présentait un syndrome de stress post-traumatique suite à une agression. Les hallucinations survenaient lorsqu’elle était seule dans la rue. L’approche systémique du symptôme mettait à jour un mythe familial de menace. En effet, l’agression renforçait un sentiment ancien de persécution par la société, notamment concernant ses parents handicapés par une surdité congénitale. Dans le second cas, un enfant de 9 ans présentait des hallucinations auditives se manifestant par une mélodie agréable et s’inscrivant dans un contexte de violents conflits entre sa mère et son beau-père. Contemporain d’un repli sur soi et de mouvements anxieux et tristes, ce symptôme semblait également traduire une souffrance familiale.
Discussion
Concomitamment à l’amendement des hallucinations, la mise en perspective relationnelle du symptôme a permis de retrouver une vitalité du lien. En effet, par ce premier lien de vulnérabilité établi avec les soignants, les familles ont retrouvé confiance dans leur capacité à s’ouvrir au monde extérieur offrant ainsi une opportunité pour le changement.
Conclusion
Une vision intégrative tenant compte non seulement des avancées de l’imagerie et des nombreux modèles neurobiologiques et neurocognitifs [2,3], mais aussi du contexte relationnel du patient, semble fondamentale à la prise en charge globale des hallucinations de l’enfant et de l’adolescent.
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