La clinique générale de l’autisme est bien connue mais le triptyque troubles des interactions sociales, de la communication verbale et non verbale, et intérêts restreints est peu spécifique. La connaissance de particularités sensorielles, sensori-motrices et cognitives est insuffisamment répandue. Pourtant, les arborescences de symptômes singulières pour chaque personne autiste deviennent familières à ses accompagnants proches (parents et professionnels).
Mais tous se trouvent conjoncturellement démunis par des troubles du comportement :
– soit parce que les symptômes de l’autisme sont amplifiés ou modifiés ;
– soit parce que des syndromes psychiatriques s’ajoutent à l’autisme ;
– soit parce que des maladies du corps sont associées à l’autisme (génétiques ou neurologiques) et ont aussi une expression psychique et comportementale.
Ces différentes causes sont souvent confondues dans les services, d’autant plus qu’elles peuvent interférer.
Or les traitements ne sont pas les mêmes, qu’ils soient éducatifs, institutionnels ou médicamenteux. Une approche psychiatrique exclusive sera erronée. Notamment les traitements médicamenteux sont souvent inappropriés, source de conflits entre les professionnels, avec les familles, et aussi, parfois, avec la justice. Inversement, tout rapporter à l’autisme peut nous égarer.
Seront présentés des éléments pour le diagnostic différentiel avec des exemples qui relèvent de ces trois causes :
– ce qui est dû à l’accentuation des troubles autistiques : ici, la poussée de l’adolescence et la sexualité seront des facteurs importants ;
– des maladies psychiatriques que l’on peut reconnaître malgré le mélange avec la pathologie autistique : la comorbidité psychiatrique proprement dite ;
– ce qui relève de la comorbidité somatique d’expression psychiatrique (des maladies organiques : génétiques, neurologiques dont l’épilepsie, et des algies diverses).