Si l’étude du comportement alimentaire est complexe et nécessite une approche intégrative, des travaux récents ont conforté l’idée que les psychologues et les psychiatres ont un rôle fondamental à jouer dans la prise en charge d’un spectre large de désordres de la prise alimentaire. Trois communications actualisées permettront d’aboutir à une meilleure compréhension et à une meilleure prise en charge des déterminants psychologiques et psychiatriques de la modulation de la prise alimentaire chez l’enfant et l’adulte :
– la 1re portera sur le concept d’alimentation émotionnelle, définit comme le fait de moduler la consommation alimentaire en réponse à un ressenti émotionnel plutôt qu’à celui de la faim ou de la satiété . Nous présenterons l’évolution des instruments d’évaluation et la littérature épidémiologique, clinique et expérimentale, établissant que l’affectivité – négative mais aussi positive – fait partie des traits psychologiques qui modulent la consommation alimentaire et le contrôle du poids et quel(s) rôle(s) de médiation peuvent avoir différentes stratégies de régulation émotionnelle ou comportementale ;
– la 2e présentera le concept d’addiction à l’alimentation, qui a été récemment proposé en appliquant les critères diagnostiques DSM de dépendance à une substance dans le champ de l’alimentation . Après avoir précisé comment mesurer ce concept, nous présenterons la littérature sur les facteurs biologiques, psychologiques et psychiatriques associés à cette addiction chez les patients obèses. Ceci nous permettra de suggérer de nouvelles pistes thérapeutiques pour ces patients ;
– enfin, la 3e communication illustrera la mise en évidence de liens entre tempérament et alimentation dès l’enfance. Après la présentation du modèle de Rothbart et al. , qui définit le tempérament par le niveau de réactivité des enfants ainsi que par leur capacité d’autorégulation, nous testerons la valeur de ce modèle tempéramental dans le domaine alimentaire enfantin au travers de deux études.