Introduction. En Guinée, la culture des agrumes est soumise au retour
de la saison pluvieuse. Il s'ensuit que leur production est groupée d'octobre à janvier
et que, le reste de l'année, ces fruits sont quasiment inexistants sur le marché.
Une démarche visant à décaler la production de ces arbres, et du limettier Tahiti en
particulier, a été entreprise à partir d'un meilleur contrôle de la durée de la période
de sécheresse. Matériel et méthodes. L'étude conduite de 1996 à 1999 dans la station
de Foulaya en Guinée a permis de comparer six traitements constitués d'un traitement
d'arbres en irrigation continue et de cinq traitements de durées de restriction hydrique
variables [saison sèche totale ou sécheresse de (30, 45, 60 et 75) j]. Le dispositif a été
constitué de quatre blocs aléatoires et la parcelle élémentaire de deux arbres par traitement.
La floraison et la production des arbres traités ont été étudiées pendant quatre campagnes
de récolte. Résultats et discussion. Des réponses variées ont été observées sur la reprise
de la croissance, la date, les densité et durée de la floraison et la production.
L'irrigation continue a eu un effet dépressif sur le rendement de -12,6 %. La production
a été prolongée sur (4 à 5) mois supplémentaires (fin avril à août) permettant une
disponibilité plus longue de la lime Tahiti sur le marché. La plus-value de la production
de contre-saison a été de 1,5 à 2,5 fois celle obtenue en saison normale. Conclusion.
Des périodes de sécheresse limitées à (30 ou 45) j par le contrôle de l'irrigation ont
permis de décaler et d'obtenir des productions moyennes annuelles de (16,8 et 15,1)
t$\cdot$ha-1 de limes économiquement plus rentables. Cette approche pourrait être
reproduite avantageusement en plantations commerciales de limes Tahiti de contre-saison.